Nous acceptons de quelqu’un ce qu’il peut nous donner quand il peut nous le donner, et nous le lui repayons quand il le souhaite, si nous pouvons.
Petite-fille et fille de prêteur, Miryem ne peut que constater l’échec de son père. Généreux avec ses clients mais réticent à leur réclamer son dû, il a dilapidé la dot de sa femme et mis la famille au bord de la faillite… jusqu’à ce que Miryem reprenne les choses en main. Endurcissant son cœur, elle parvient à récupérer leur capital et acquiert rapidement la réputation de pouvoir transformer l’argent en or.
Mais, lorsque son talent attire l’attention du roi des Staryk – un peuple redoutable voisin de leur village -, le destin de la jeune femme bascule. Obligée de relever les défis du roi, elle découvre bientôt un secret qui pourrait tous les mettre en péril…
En parcourant pour la première fois Nexstory, l’application de livres audio, je suis tombée sur la Fileuse d’argent. C’est un roman dont j’ai toujours entendu beaucoup de bien mais qui n’a jamais été ma “priorité” dans mes achats, allez savoir pourquoi. Le synopsis est pourtant attrayant, me promettant tout ce que j’aime dans une ambiance russe qui m’est totalement inconnue mais qui m’intrigue tout de même. J’ai donc profité de l’occasion pour me lancer dans ce roman en audio.
J’ai beaucoup aimé ma lecture. Que ce soit l’intrigue, les personnages, les thèmes… Mais surtout l’ambiance. J’ai vraiment beaucoup aimé cette ambiance froide, ancienne, un peu inquiétante et merveilleuse, digne des meilleurs contes de fées.
Dans ce monde froid dans lequel errent les personnages, il n’y a pas de place pour la chaleur. Il n’y a pas de place pour la générosité, pour la joie, la bonne humeur. Les protagonistes font face à une dure réalité et doivent composer avec. Miryem doit s’endurcir le cœur pour réclamer l’argent que l’on doit à sa famille et la sortir de la misère. Wanda (que j’aime ce prénom !) doit s’armer de courage et de sang-froid pour endurer le dur labeur que son ivrogne et violent de père lui infligent pour régler ses dettes. Irina doit se barricader derrière une froideur pour ne pas décevoir son père et survivre à un tsar sorcier et malfaisant… Et pourtant, c’est leur générosité, leur sincérité qui leur permet de survivre à tous les dangers et les obstacles qui se posent sur leur chemin.
À contrario, les personnages masculins, notamment le roi Staryk et le tsar, sont des princes charmants pas si charmants que cela. La beauté ? Check. Le pouvoir ? Check ? Le charisme ? Check. Mais la bonté ? La gentillesse ? La générosité ? Le compte n’y est pas. Le roi Staryk est froid, dur, intransigeant. Le tsar, à son exact opposé, est impétueux, colérique, cruel. On pourrait alors croire que l’on tombe dans un cliché, mais non. L’autrice trouve le moyen d’instiller de la nuance dans ces personnages, je ne vous dirai pas comment pour vous laisser le plaisir de la découverte, mais elle réussit à ne pas s’embourber dans des stéréotypes avec brio.
L’intrigue est un peu longue, elle met du temps à s’installer. Personnellement, cela ne m’est pas désagréable car j’aime prendre le temps de m’imprégner d’un univers et de son ambiance. Cette culture, juive et russe, m’est très peu familière et ce temps pris pour m’en habitué m’a permis d’en apprendre beaucoup et d’apprécier cette nouveauté pour moi. Une ambiance aussi de conte de fées, de vieille légende à moitié oubliée mais toujours aussi crainte. Cela a également permis de s’attarder sur tous les personnages, de ne laisser personne de côté et de les voir évoluer pleinement.
J’ai donc pu voir Myriem passer d’une jeune fille usée à une jeune femme froide et arrogante, puis plus humble et généreuse. Wanda, d’une jeune fille résignée, brimée, à une jeune femme épanouie et libre. Irina, de naïve à stratège, sans perdre sa bonté dans le processus.
La lecture audio a été très agréable. J’ai retrouvé la froideur dans la voix des différents protagonistes, qui participe à l’ambiance du roman et le caractère des personnages.
C’est donc une belle découverte, de l’autrice, de l’histoire, et une belle rencontre, des personnages, d’une culture qui n’est pas la mienne. Si vous cherchez un roman de fantasy pour l’hiver, c’est définitivement le livre qu’il vous faut !
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