Tout ce qui est perdu n’est pas voué à être retrouvé… (…) Mais tout ce qui disparaît n’est pas forcément perdu.

Si tu poursuis ta quête, par trois fois, tu retrouveras ce que tu as perdu.
Une flamme brûlera pour toi dans un écrin de cuivre.
Un esprit brillant et une lame oubliée empêcheront tes fantômes de crier victoire.
Ainsi l’éclat d’une reine renaîtra grâce au nom d’une étoile.
Mais méfie-toi des combats de fumée.
Autrement, seule la mort triomphera à lumière de l’Astre trahi.
Ce roman m’a attiré dès sa promotion par Rageot et par Bookstagram. Un roman de Fantasy sur mes origines et écrit par une autrice francophone était justement ce que je cherchais depuis un moment, sans grand succès. J’ai donc suivi la sortie de ce roman de près et c’est à l’annonce de la présence de Yasmine Djebel à Ouest hurlant que je me suis procurée Sirem et l’oiseau maudit. Vous m’accompagnez à la rencontre de Sirem?
La première chose que j’ai envie de dire à ce roman et cette autrice c’est : merci. Merci pour ce voyage dans un monde qui baigne dans ma culture, merci pour ces personnages si familiers, si proches de moi. Merci de m’offrir le sentiment d’être vue, d’être représentée.
Ce n’est généralement pas un obstacle à ma lecture, de ne pas être représentée en tant que femme arabe et berbère. Si vous me suivez depuis un moment, vous savez que je trouve souvent des points communs entre les personnages et moi-même, que je peux me sentir proche d’eux malgré la différence de genre, d’âge, de culture… Mais c’est tout de même un sentiment tout à fait unique que de voir un personnage aussi proche physiquement et culturellement de soi. Surtout quand ce personnage est aussi touchant que l’est Sirem. Cette jeune fille, orpheline, effrayée, seule, trouve la force et le courage de se lancer à la rescousse de son père adoptif, son protecteur. Elle se sent lâche là où elle fait preuve d’une immense force morale.
Les autres personnages sont attachants : Tanit avec son sarcasme et sa ténacité, Kamil avec son excentricité si sincère et son humour, Nadjim avec sa bonne humeur et son espièglerie… Chacun a son caractère, son charme. J’ai également beaucoup apprécié Ziri et Nora, les deux seuls à avoir recueilli Sirem quand tout le monde l’a exclue.
L’histoire est classique, une quête afin de lever une malédiction, mais baignée dans une culture qui sort du carcan occidental et qui offre un vent de fraîcheur au genre. J’ai aimé retrouver des mots de la langue arabe, les vêtements typiques, les tatouages, que j’ai déjà rencontrés dans mon entourage mais dont je ne connaissais pas spécialement le symbolisme, mais aussi la cuisine (les crêpes fourrées ♥)… La mythologie de l’univers, fondée sur les Astres, rappelle aussi l’importance de la lune et des étoiles dans les pays arabo-berbères.
Mais tout en étant typique de la culture arabo-berbère, le gros point fort de Yasmine Djebel et de son univers, c’est de ne pas tomber dans le cliché. Les personnages ne sont pas des caricatures, il y a une vraie profondeur de la culture dans l’univers et l’histoire ne repose pas uniquement sur cela. Sirem et l’oiseau maudit est une belle histoire qui parle d’espoir, de rédemption, de tolérance.
Je recommande donc fortement les aventures de Sirem et sa fine équipe si vous recherchez un bel univers de Fantasy jeunesse immersif à l’univers travaillé et riche.