Jadis, j’étais en pierre.

Depuis l’Antiquité, le mythe de Pygmalion et Galatée n’a de cesse de fasciner et d’inspirer des artistes. Mais ce récit millénaire du sculpteur misanthrope, épris de la statue qu’il vient de réaliser, demeure inachevé : lorsque Galatée est transformée en être vivant par les dieux, elle est réduite au silence par les hommes.
Enfin, il est temps pour elle de devenir la narratrice de sa propre histoire et ainsi de choisir elle-même son destin.
J’ai été séduite par les écrits de Madeline Miller au sujet de la mythologie. Je suis tombée sous le charme du Chant d’Achille et de Circé. C’est donc avec beaucoup d’impatience que je me suis lancée dans la petite nouvelle qu’est Galatée.
C’est une lecture qui m’a décontenancé. Je ne m’attendais pas à ce style de narration qui m’a un peu perturbé. Je m’étais attendue à cette ambiance mythologique, antique et poétique à laquelle l’autrice nous a habitués avec ses deux précédents romans. Or, ici, c’est un style très actuel, moderne, parfois un peu vulgaire.
En revanche, je salue le talent de Madeline Miller pour créer une personnalité aussi propre et singulière à ses personnages. Galatée est unique en son genre. Elle possède un côté très rude, on peut même dire insensible et une certaine dangerosité qui se dégage de Galatée et qui renvoie à son statut de pierre. Cela en fait une revisite du mythe d’un point de vue féminin et féministe très intéressante et rafraîchissante.
Néanmoins, je ne saurais dire si j’ai réellement aimé ma lecture ou non. C’est une lecture très déstabilisante qui m’a laissé un sentiment ambigu.