Radio Silence, Alice Oseman

“Hello.

I hope somebody is listening.”

What if everything you set yourself up to be was wrong?

Frances has been a study machine with one goal. Nothing will stand in her way; not friends, not a guilty secret – not even the person she is on the inside. Then Frances meets Aled, and for the first time she’s unafraid to be herself.


So when the fragile trust between them is broken, Frances is caught between who she was and who she longs to be. Now Frances knows that she has to confront her past. To confess why Carys disappeared…


Frances is going to need every bit of courage she has.

Après moult incitations de la part d’Amélie (De Poudlard à Anima) pour lire les romans d’Alice Oseman, j’ai profité de l’offre de Scribd qui propose un mois gratuit de livres numériques et audio pour me plonger dans le roman Radio Silence. Et comme il était proposé en numérique et audio eh bien… J’ai fait les deux !

Des personnages émouvants

Alice Oseman a beaucoup de points forts et le premier réside dans ses personnages. Dès le départ, je me suis prise d’affection pour Frances, une élève modèle à l’avenir brillant tout tracé à l’extérieur et une fan d’un podcast de science-fiction, Universe City, dont elle a dessiné de nombreux fanarts une fois qu’elle est enfermée dans sa chambre. C’est une jeune fille qui ne sait pas trop qui elle est réellement, tiraillée entre ce qu’elle montre et ce qu’elle est au fond d’elle-même. Mais dans cette façon de se créer un personnage à l’extérieur, elle devient très franche et authentique pour le lecteur et cela permet de très vite s’attacher à elle.

De l’autre côté de la rue se trouve Aled, un jeune introverti qui ne trouve sa place nulle part hormis dans son histoire, Universe City. J’ai eu un coup de cœur phénoménal pour ce personnage si beau dans sa vulnérabilité, son silence, sa tendresse… J’ai été profondément bouleversée par son histoire et son vécu.

Ces deux personnages se retrouvent l’un et l’autre au point précis de leur vie où ils ont besoin l’un de l’autre plus que jamais. J’ai adoré cette relation si atypique, si belle, si touchante et si surprenante. Les autres personnages qui gravitent autour d’eux sont tout aussi bien construits et attachants, notamment la mère de Frances qui est un soutien inébranlable pour sa fille ou encore Daniel, cet ami si particulier pour Aled puis par la suite, pour Frances.

“Everyone’s different inside their head.”

Une plume authentique et une expérience audio immersive

J’ai tout de suite été prise dans le récit et impossible de m’en détacher jusqu’à la finL’histoire dans les oreilles et sous les yeux, l’univers de Frances et Aled m’a totalement envahieJ’ai vécu de fortes émotions envers les personnages et les événements de ce livre et cela, c’est grâce à la très belle plume authentique de l’autrice. . Je n’avais qu’une envie, c’était continuer, avoir les réponses à mes questions, savoir comment allaient s’en sortir les personnages… Même en dehors de ma lecture, ma tête était envahie par les personnages et leur histoire.. Une fin qui se trouve d’ailleurs être très forte en émotion donc attention, préparez-vous à en avoir plein les yeux et surtout, plein le cœur ! J’ai passé une bonne partie de la fin à lire avidement, à pleurer et à envoyer des messages de détresse à mon amie, en PLS dans mon lit.

“I wonder- if nobody is listening to my voice, am I making any sound at all?”

Une histoire qui ne laisse pas indifférent

Je suis ressortie de ce livre grandit, changée, avec un regard neuf sur le monde. Cette histoire m’a donc surprise, émue, fait chavirer… J’ai vraiment ressenti de fortes émotions durant ma lecture et après. Alice Oseman a ce don de faire passer de magnifiques messages d’espoir et d’aborder des sujets tabous comme la bisexualité, l’asexualité, le sentiment de jouer un rôle, la solitude, la liberté de choix, la rancœur envers les parents et tant d’autres avec une plume agréable à lire. C’est comme une glace qui vous fond sur la langue.

Je remercie donc Amélie pour cette bouleversante découverte et je vais m’empresser de lire les autres livres de cette autrice si talentueuse que je vous recommande, vivement, chaudement, expressément ! Lisez lisez lisez ♥

#Difference #bisexualité #asexualité #stéréotypes #liberté #solitude #amitié

Heartstopper, Alice Oseman

« You can’t tell whether people are gay by what they look like. And gay or straight aren’t the only two options. Anyway, it’s very rude to speculate about people’s sexuality. »

Ceci est l’histoire de deux lycéens.

Nick, le rugbyman au sourire solaire.

Charlie, le musicien au cœur solitaire.

Parce qu’ils évoluent dans des cercles différents, parce qu’ils n’ont pas le même caractère, leur amitié n’était pas gagnée.

Pourtant, petit à petit, de façon irrésistible, Charlie tombe amoureux.

Même s’il sait que Nick aime les filles. Même s’il sait qu’il n’a aucune chance.

Alors, pour ne pas mettre en péril cette amitié naissante qui compte pour lui plus que tout, Charlie préfère garder le silence…

J’ai énormément entendu parler de Heartstopper dès sa sortie. Uniquement des avis positifs. Contrairement à la plupart du temps où je m’éloigne un peu des livres qui font trop parler d’eux, celui-ci m’a intrigué. Mais ce n’est quand même que bien plus tard que je me suis lancée dans la lecture. Et comment vous dire que je rejoins la liste des avis positifs !

Heartstopper, c’est l’histoire de Nick et Charlie que l’on suit à travers une belle amitié qui devient un peu plus au fur et à mesure.

J’ai beaucoup aimé ce roman graphique, premièrement pour le trait. Les graphismes sont beaux, aérés, et très agréables à suivre. Les personnages sont adorablement bien dessinés, j’ai trouvé ça vraiment beau à regarder. L’anglais est également très abordables, donc si vous voulez le lire en VO, n’hésitez vraiment pas !

Deuxièmement, les thématiques. On y parle des questionnements que soulève l’orientation sexuelle, notamment avec le personnage de Nick qui découvre sa bisexualité, du coming-out mais aussi du harcèlement scolaire, à travers le parcours de Charlie… Le tout est bien traité, plein de justesse et réaliste.

Troisièmement, les personnages. Je me suis très vite attachée à Nick et Charlie, qui sont deux personnages adorables, autant séparément qu’ensemble. J’ai été très contente de retrouver Aled également, personnage principal dans le roman Radio Silence de la même autrice, même si ce n’était qu’occasionnel. Tori, la sœur de Charlie est également attachante, ainsi que l’entourage de celui-ci de manière générale. J’ai beaucoup aimé l’évolution des personnages et des relations au fur et à mesure des trois tomes. C’est subtil, c’est juste, c’est beau. J’ai enchaîné les trois tomes à la suite et c’était un vrai plaisir.

Ce fut donc une jolie lecture en compagnie de personnages attendrissants qui mettent en lumière beaucoup de thématiques abordées avec justesse. Vivement la sortie du tome 4 !

Tu comprendras quand tu seras plus grande, Virginie Grimaldi

« Mon cheminement n’est pas terminé. Je suis en cours de réparation, il me reste quelques impacts et c’est seule que je compte m’en occuper. Quand j’aurai terminé, j’espère être assez solide pour reprendre la route en n’ayant plus peur de ce qui m’attend. »

Après l’énorme coup de cœur que j’ai eu pour Quand nos souvenirs viendront danser, j’ai voulu découvrir un peu plus la plume de Virginie Grimaldi. J’ai donc tenté Tu comprendras quand tu seras plus grande, qui partage le thème des personnes âgées avec le premier.

Si j’ai retrouvé une plume drôle et émouvante ainsi que des thématiques liées à la vieillesse, ce ne fut pas un coup de cœur comme Quand nos souvenirs viendront danser. J’ai eu du mal à m’attacher au personnage principal, Julia, avec qui pourtant je partage l’intérêt pour la psychologie. Je l’ai trouvé assez pessimiste, parfois même égoïste et dans le jugement. Ses préjugés envers les personnes âgées m’ont un peu dérangé par moments, même si j’ai apprécié l’évolution qu’elle fait de ce point de vue-là au fur et à mesure du roman.

Les personnages secondaires sont par contre attachants. J’ai aimé découvrir la personnalité des résidents des Tamaris, leur histoire, leur vision de la vie… J’en ai autant appris que Julia au contact de ces personnages qui sont sur la fin de leur vie et qui voit le monde d’un œil différend. J’ai également bien aimé le personnel, notamment Marine et Greg que je trouve adorable et drôle.

La romance est assez prévisible malheureusement même si elle reste mignonne et attendrissante. Julia apprend à faire le deuil de sa longue relation avec Marc, relation nuancée au départ, qui permet d’aborder des thèmes intéressants comme l’importance de la présence de l’autre, du soutien accordé… Cette rupture permet à Julia de se recentrer sur elle-même, de faire son deuil à son rythme, à sa manière et de faire le point sur sa vie. J’ai bien aimé cette remise en question qui touche pas mal de sphères différentes dans sa vie (amitié, travail, famille…).

La fin en revanche ne m’a pas plu. Je n’ai pratiquement rien compris au plot twist, cela m’a beaucoup perturbé dans ma lecture et une fois que j’ai fini par comprendre ce qui se passait, l’idée ne m’a pas plu. La toute fin est également assez prévisible et c’est donc sur une note un peu décevante que j’ai refermé le livre.

Pour conclure, ce livre ne fut pas à la hauteur de mes attentes après le gros coup de cœur pour Quand nos souvenirs viendront danser, mais il reste néanmoins une agréable lecture. J’ai aimé rencontrer les résidents des Tamaris et accompagner Julia dans sa reconstruction d’elle-même, même si quelques points m’ont un peu dérangé et que la fin n’a pas été à mon goût.

We Are Young, Cat Clarke

« La vérité est qu’on ignore toujours ce que traversent les autres, même quand on les connaît bien. On ne peut jamais savoir. C’est bien là le problème. Le mieux qu’on puisse faire, c’est d’être attentifs aux gens qu’on aime. Et espérer… »

Trois personnes sont mortes et personne ne se demande pourquoi.

Mais j’ai besoin de réponses.

Je dois découvrir ce qui s’est réellement passé cette nuit-là.

Après avoir enchaîné plusieurs lectures de l’imaginaire difficiles et sentant poindre la panne de lecture, j’ai voulu me plonger dans un contemporain, quelque chose d’ancré dans la réalité. Mon choix s’est tout de suite porté sur le seul Cat Clarke de ma bibliothèque que je n’avais pas lu : We Are Young. Eh bien laissez moi vous dire que je n’ai pas regretté mon choix !

Cette lecture, cette plume était exactement ce qu’il me fallait. Je me suis plongée dans le quotidien bousculé et mouvementé d’Evan Page, jeune fille dont sa mère vient de se marier à un type qu’elle n’apprécie pas spécialement et qui reproche à son père son alcoolisme. Je ne m’attache pas toujours aux personnages principaux des romans de Cat Clarke mais là, Evan m’a touché. J’ai pu m’identifier à elle, me sentir proche d’elle, partageant notamment sa curiosité sans limite. À nouveau, l’autrice nous offre ici un personnage fondamentalement humain, avec des défauts et des qualités, qui fait de bons et de mauvais choix, qui se perd pour mieux se retrouver.

« Pour tous ceux qui ont un jour été privés de la parole et assaillis par le désespoir. Parce que nous avons tous une voix et que l’espoir existe vraiment. Même – peut-être surtout – quand on croit que tout est fini. »

J’ai été happé par l’intrigue, cherchant des réponses avec la même avidité qu’Evan, avec ce même besoin de savoir, de comprendre ce qui s’est passé le fameux soir de l’accident qui a causé la mort de trois adolescents et qui a plongé le quatrième dans un coma et lui coutant un bras. Que faisaient-ils à cet endroit ? Dans cette voiture ? Ensemble alors qu’ils ne se connaissaient apparemment pas . Toutes ces questions conduisent l’intrigue et Evan, qui va découvrir plus qu’elle ne s’y attendait et qui va lui offrir plus qu’elle n’aurait imaginé.

J’ai adoré les thématiques de ce roman, la manière dont l’autrice les aborde avant tant de justesse et de profondeur. On ressent le mal-être des personnages, notamment celui d’Evan ou encore celui de Lewis de façon très poignante. L’autrice sait quoi dire au bon moment pour nous faire ressentir des émotions fortes et nous permettre de nous remettre en question.

Pour conclure, ce fut à nouveau un Cat Clarke qui m’a chamboulé, émut et captivée jusqu’à la dernière page. Et comme tous les autres, je le recommande vivement !

Triangle amoureux (ou pas), Marisa Kanter

« L’amitié, ça n’a rien de simple. C’est difficile, énervant, génial, fragile, durable, impossible… Mais ça en vaut la peine.

Toujours. »

Amis sur Internet, un peu plus dans la vie réelle…

Halle et son meilleur ami sur Internet, Nash, peuvent parler de tout… sauf de qui elle est vraiment – un secret qu’elle garde jalousement pour une raison mystérieuse. Sur les réseaux sociaux, elle s’est fait connaître sous le nom de Kels, l’énigmatique créatrice d’un bookstagram à qui ses coups de cœurs littéraires inspirent des recettes inédites de cupcakes. Kels a tout ce dont manque Halle : des amis par dizaines, une assurance inébranlable… et Nash.

Mais ça, c’était avant. Au détour d’un énième déménagement, Halle a la mauvaise surprise de découvrir, dans son rayon préféré à la bibliothèque, nul autre que Nash en chair et en os. Sauf que, quand vient l’instant de se présenter, dos au mur, elle choisit de mentir. Furieuse de devoir entretenir cette mascarade dans les couloirs de l’unique lycée de la petite ville, elle commence par battre froid le garçon à qui elle révèle pourtant presque tout d’elle chaque soir sur les réseaux sociaux. Car si elle franchit le pas et révèle qui elle est, c’en est fini de leur amitié et de sa notoriété en ligne…

Suite à une chouette surprise de la part des éditions Lumen dans ma boîte aux lettres, ce livre a attiré mon attention. Un monde de blogueurs littéraire et de cupcakes, quoi de mieux comme lecture estivale ! Lumen m’a donc très gentiment envoyé un exemplaire et je les remercie encore.

On rencontre dans ce roman le personnage de Hallie, jeune fille passionnée par la littérature YA, qui emménage chez son grand-père avec son frère suite au décès de leur grand-mère et au départ de ses parents pour une émission en Israël. L’installation est un peu rude, dans cette maison qui lui rappelle tant sa grand-mère dont elle était si proche, et cela ne s’arrange pas quand elle se rend compte que Nash, son meilleur ami IVL, se trouve dans la même petite ville qu’elle ainsi que dans le même lycée. N’osant lui avouer qu’elle est Kells, sa meilleure amie blogueuse, la voilà qui se lie d’amitié avec lui sous le nom de Hallie.

Hallie, un personnage compliqué

Si l’idée d’une jeune blogueuse qui mélange sa passion pour la littérature YA à celle des cupcakes m’a beaucoup plu, ainsi que la thématique des amitiés virtuelles et de la gestion du deuil, ou encore les relations entre grands-parents et petits-enfants m’ont beaucoup plu, j’ai été un peu déçu par ce roman. J’ai eu du mal à m’attacher au personnage de Hallie, dont les problèmes m’ont laissé un peu de marbre, les trouvant somme toute pas très problématiques au final. Je l’ai trouvé un peu égoïste et puéril et cela m’a un peu dérangé.

Débat sur la littérature YA

De plus, la position selon laquelle un adulte ne peut apprécier à sa juste valeur un roman YA et qu’il ne lui est aucunement destiné m’a dérangé. Je pense que, en effet, les livres ont un public ciblé mais cela ne veut pas dire que l’on ne peut pas le lire et l’apprécier comme il se doit si on ne fait pas partie du public concerné et je pense que cela est d’autant plus le cas pour les tranches d’âge. Puis cela reviendrait presque à dire qu’un roman YA ne peut être écrit par un adulte car il ne comprend pas bien les YA, ce qui pose problème. Plusieurs points de ce genre ont fait que j’ai eu très peu d’empathie pour le personnage principal.

Des personnages secondaires attachants

Néanmoins, j’ai trouvé les personnages secondaires très attachants, notamment le frère de Hallie et Nash, que je trouve adorable. J’aurais d’ailleurs préféré avoir son point de vue, qui aurait été intéressant selon moi. Son grand-père m’a également beaucoup touché, dans sa manière de gérer la perte de sa femme mais également dans sa foi. J’ai appris de nombreuses choses sur la religion juive et cela m’a beaucoup plu.

La plume de l’autrice est quant à elle fluide et agréable, c’est un roman qui se lit tout seul et parfait pour un moment sans prise de tête (ou presque !).

Pour conclure, ce fut une lecture quelque peu mitigée avec de bons sujets abordés, de bons personnages secondaires mais malheureusement un personnage principal avec qui cela n’a pas collé et des positions que je ne partage pas.

Quand nos souvenirs viendront danser, Virginie Grimaldi

« La vie est comme une danse. On entre en scène, on apprend les pas, on se laisse porter, on compte les temps, et on tire sa révérence. »

« Lorsque nous avons emménagé impasse des Colibris, nous avions vingt ans, ça sentait la peinture fraîche et les projets, nous nous prêtions main-forte entre voisins en traversant les jardins non clôturés.

Soixante-trois ans plus tard, les haies ont poussé, nos souvenirs sont accrochés aux murs et nous ne nous adressons la parole qu’en cas de nécessité absolue. Nous ne sommes plus que six : Anatole, Joséphine, Marius, Rosalie, Gustave et moi, Marceline.

Quand le maire annonce qu’il va raser l’impasse – nos maisons, nos mémoires, nos vies –, nous oublions le passé pour nous allier et nous battre. Tous les coups sont permis : nous n’avons plus rien à perdre, et c’est plus excitant qu’une sieste devant Motus. »

À travers le récit de leur combat et une plongée dans ses souvenirs, Marceline raconte une magnifique histoire d’amour, les secrets de toute une famille et la force des liens qui tissent une amitié.

Un roman émouvant et plein d’humour sur le temps qui passe et la place des souvenirs.

Quand nos souvenirs viendront danser n’est habituellement pas mon genre de lecture. Si je lis du contemporain, c’est principalement du YA. Mais quand j’ai vu l’avis de Steph (Pikiti Bouquine) et la manière dont ce livre l’avait bouleversé, j’ai voulu découvrir ce roman. Et comment vous dire que ce fut une lecture incroyable.

Quand nos souvenirs viendront danser est un roman qui raconte l’histoire d’une impasse. La petite impasse des Colibri qui est habitée par les mêmes personnes depuis plus de soixante ans. Malheureusement, cette impasse qui rassemble leurs souvenirs et la majorité de leur vie est menacée d’être rasée. S’engage alors une lutte de la part de ces habitants pour conserver leur chez-soi.

J’ai adoré ces personnages dans leur vieillesse, leur humour, leur vulnérabilité, leur courage et leur détermination. Marceline est tout de suite très attachante, tout comme les cinq autres personnes âgées qui sont encore là. Ils ont de la suite dans les idées, leurs opérations pour sauver leur impasse m’ont énormément fait rire et j’ai été touchée par chacune de leur histoire. La plume de l’autrice est magnifique et bouleversante, nous faisant plonger dans le passé de ces habitants pour mieux nous raconter leur présent et leur combat. C’est un roman qui m’a fait rire aux éclats puis pleurer puis rire en pleurant, c’était formidablement émouvant et plein de vie et de fraîcheur. Je suis totalement tombée sous le charme de Virginie Grimaldi et de ses personnages haut en couleur. Je l’ai également fait lire à ma mère qui l’a tout autant aimé et qui a passé un très bon moment en sa compagnie.

Ce fut donc une lecture extraordinaire, un coup de cœur que je recommande à absolument tout le monde, quelles que soient les habitudes de lecture. Et encore merci à Steph pour cette incroyable découverte !

PS. : Je ne t’ai jamais dit, Brigid Kemmerer

« – Merci.

– De quoi ?

– De m’avoir vu. »

Ils cherchaient des réponses. Ils se sont trouvés.

Emma a créé un jeu vidéo. C’est un oasis où elle se réfugie chaque jour. Même si un joueur la harcèle en ligne.

Rev pensait avoir réussi à fuir son passé. Pourtant une lettre de son père ravive ses souvenirs et réveille ses vieux démons.

Ces deux lycéens, que tout oppose, se rencontrent au détour d’un chemin. Commence alors une relation inattendue.

Mais les secrets ont un prix. Et ceux de Emma et Rev pourraient bien tout gâcher …

J’ai eu la chance de découvrir le premier tome, PS : Tu me manques et d’en faire la chronique pour le magazine Bloggers’. Ce premier livre m’avait bouleversé, j’avais été touchée par les personnages mais surtout par les sujets abordés et les émotions qui se dégageait de la plume de l’autrice. Puis, quand j’ai vu qu’un second tome sortait, j’ai eu un peu peur. Qu’avait-il a ajouté à cette belle histoire ? J’avais été un peu déçue par le second tome de Paradise de Simone Elkeles qui se trouve dans le même genre et j’avais peur de reproduire la chose avec ce livre-ci. Mais, quand je suis tombée dessus il y a quelques jours sur NetGalley, je me suis dis pourquoi pas. Les éditions Hachette ont eu la générosité de me l’envoyer en SP et je l’ai débuté sur le champ. Je ne l’ai pas lâché de toute la journée et l’ai terminé dans la soirée, totalement subjuguée.

Rev, un personnage terriblement attachant

Ce fut un gros coup de foudre pour le personnage de Rev. Je l’avais déjà bien apprécié dans le premier tome à travers le point de vue de Declan et avoir sa propre perspective n’a fait qu’augmenter mon amour pour ce personnage. Ce que j’ai le plus apprécié chez lui c’est qu’il n’a rien d’un cliché. C’est un ado un peu bizarre mais qui ne s’attire pas d’ennui, qui est bon élève… Il n’y a rien à lui reprocher, contrairement à Declan qui a une sacrée tendance à attirer les problèmes. C’est un bon fils envers ses parents adoptifs. Il est gentil et attentionné envers les gens qui l’entourent. C’est un personnage qui a vécu une enfance terrible. J’ai été profondément bouleversée par son passé et par les séquelles qu’il en garde. On sent tout au long de l’histoire sa détresse et son mal-être qui vous brise le cœur. Et ce mal-être n’est apaisé que par la présence d’Emma.

Emma, une adolescente qui ne se laisse pas abattre

Ça n’a certes pas été le coup de foudre immédiat comme avec Rev, mais le personnage d’Emma m’a énormément touchée. Je me suis beaucoup retrouvée en elle et j’ai éprouvé beaucoup de compassion pour elle. Passionnée par les jeux vidéo, c’est une jeune fille qui croit en ses rêves et qui refuse de les abandonner sous prétexte que c’est dur ou que c’est un univers d’homme. Elle est douée dans son domaine et elle le sait, même s’il lui arrive d’en douter parfois. J’ai admiré sa force d’esprit et sa volonté sans relâche. Elle est la moins vulnérable des deux personnages même si ces problèmes sont sérieux voire dangereux. Elle fait face à du harcèlement violent mais ne se laisse pas abattre. Son refus de dépendre de quelqu’un, de laisser les autres régler ses problèmes est noble même si cela lui apporte des problèmes par la suite. C’est quelqu’un qui souffre beaucoup sans pouvoir trouver comment l’exprimer et, de par la plume de l’autrice, on ressent cet étouffement, tout comme celui de Rev. C’est vraiment un très beau personnage plein de courage.

Des personnages que l’on retrouve

C’est avec beaucoup de joie que j’ai pu retrouver Juliet mais surtout Declan qui est autant un ami formidable que Rev que ce dernier a été pour lui dans le premier tome. Leur amitié est vraiment magnifique. Il n’y a pas un moment où l’un va juger l’autre, ou l’un va douter de l’autre. C’est une relation solide sur laquelle les deux peuvent se reposer quand ils ont l’impression d’être seuls au monde. Il faut l’avouer, je l’ai même préférée à celle entre Rev et Emma qui pourtant m’a beaucoup touchée. Mais cette loyauté sans failles, cette confiance et cet amour entre eux est tout ce qu’une personne peut rêver chez un ami.

Des thématiques difficiles

Dans ce second tome, Brigid Kemmerer s’attaque à des thématiques passionnantes mais difficiles à aborder.

La maltraitance infantile

Le passé de Rev m’a empli d’horreur. J’ai vraiment été touchée par ce qu’il a vécu. Ses cicatrices ont été dures à lire et j’ai ressenti sa détresse comme si c’était la mienne. Ce qui m’a le plus impressionné dans sa façon d’aborder cette thématique, c’est le traitement psychologique de Rev. En effet, on sent que l’autrice a fait des recherches approfondies sur ce sujet et qu’elle le maîtrise. Elle ne tombe pas dans le cliché, elle a réussi à saisir parfaitement l’état psychologique d’un enfant ayant subi des services durant l’enfance, son attachement malgré lui envers son père, cette aversion de tout ce qui le lie à lui, sa peur de devenir comme lui… Rev n’arrive pas à éprouver de la haine envers son père, il n’arrive pas à totalement s’émanciper de cette emprise qu’il a eue sur lui durant toute son enfance. L’autrice condamne donc la maltraitance infantile non en montrant les sévices mais en montrant les conséquences qu’elle peut avoir sur un enfant. Et surtout, elle montre que l’on peut briser le cercle de la violence, que l’on ne peut certes pas effacer ce qui s’est passé, mais que l’on peut avancer, que l’on peut ressentir autre chose que de la haine et de la colère quand on est victime de cette horreur. Rev est un symbole d’espoir pour les personnes victimes de maltraitance et un modèle à suivre.

Le harcèlement

Cette thématique est abordé non pas dans le passé mais dans le présent, notamment avec Emma mais également un peu avec Rev qui se voit harceler par son père. Au moyen des personnages, on voit deux formes de harcèlement, l’insidieux et le violent. Rev ne reçoit que des mails de son père qui exige une réponse de sa part, ce qui suffit à faire resurgir les mauvais souvenirs et à le mettre dans un état de détresse absolue. Quant à Emma, c’est un pauvre type qui estime qu’une fille n’a pas sa place dans le monde des jeux-vidéos, un inconnu aux propos violents et vulgaires. C’est à chaque fois un coup de poing dans le ventre que reçoit Emma à l’ouverture des mails. On ressent sa colère, son malaise et sa solitude face à cette situation. Ce sont deux manières d’aborder un sujet malheureusement trop actuel et fréquent dans notre société, qui nous pousse à remettre en question notre attitude face aux messages que l’on envoie à travers un écran. Car oui, derrière l’écran se trouve une personne capable de ressentir des émotions, une personne qui mérite autant de respect que nous-même.

« Les femmes reçoivent sans arrêt des messages de ce genre. Ce n’est pas bien. C’est même inacceptable, mais je n’y peux rien. »

En conclusion, Brigid Kemmerer nous offre un roman poignant et émotionnellement puissant, abordant des thématiques difficiles avec brio, le tout dans une plume douce et pleine d’espoir. Toutes mes appréhensions quant à ce second tome se sont évanouie et je surveillerais les prochaines parutions de cette autrice en tout point prometteuse.

#harcèlement #maltraitanceinfantile #adolescence #amitié

La petite communiste qui ne souriait jamais, Lola Lafon

« La seule façon d’éviter les malentendus, les interprétations, me dit-elle, c’est de ne prononcer aucun mot qui puisse être déformé. Alors je me taisais. Beaucoup. »

Présentation

Titre : La petite communiste qui ne souriait jamais

Auteure : Lola Lafon

Maison d’édition : Acte Sud

Prix : 11 euros

Nombre de pages : 318 pages

Genre : Roman

Jeux Olympiques de Montréal. 1976. La perfection se tient sous les yeux du jury de gymnastique. La perfection est divulguée par un seul être. La perfection est faite de courbes et d’arabesques, de saltos et de pointes tendues. La perfection, c’est cette jeune gymnaste, c’est cette âme âgée de quatorze ans. La perfection, c’est la petite communiste qui ne souriait jamais. La perfection, c’est Nadia Comăneci.

Mon avis

Jeux Olympiques de Montréal. 1976. La perfection se tient sous les yeux du jury de gymnastique. La perfection est divulguée par un seul être. La perfection est faite de courbes et d’arabesques, de saltos et de pointes tendues. La perfection, c’est cette jeune gymnaste, c’est cette âme âgée de quatorze ans. La perfection, c’est la petite communiste qui ne souriait jamais. La perfection, c’est Nadia Comăneci.

Mon avis : Ayant entendu parler auparavant de Nadia Comăneci, j’ai été curieuse d’ouvrir les pages de ce roman et de me plonger dans une formidable aventure.

Avant toutes choses, le roman parle de Nadia Comăneci et de son entraînement, de sa vie jusqu’à ses vingt-cinq ans. En tournant les pages du livre, ne vous étonnez donc pas de ne point trouver d’exercices de gymnastique !

Premièrement, le roman est agréable à lire, notamment grâce au fait que le roman est séparé en deux parties : une qui est présentée sous forme de roman « classique » et une seconde sous forme d’échanges téléphoniques fictifs entre l’auteur et la célèbre gymnaste. J’ai pensé qu’il était dommage que ce dernier soit seulement imaginaire, mais il aurait été difficile de procéder autrement. Cependant, cette seconde partie qui sépare chaque chapitre est intéressante, donne des détails et du réalisme, ainsi que de la dynamique à l’ensemble, car la première partie est dépourvue de dialogue.

Les deux cents premières pages traitent de la jeunesse de Nadia et de son entraînement, tandis que la deuxième partie est plus ciblée sur l’Histoire de la Roumanie et beaucoup moins sur Nadia. J’ai été surprise de ce soudain changement, quoique pas désagréable.

Ensuite, malgré les efforts de l’auteur pour tenter d’insérer un certain rythme à l’histoire, il m’a semblé que Nadia Comăneci était une machine, reproduisant et suivant les gestes de son entraîneur, avec de l’acharnement, certes, mais sans aucune passion, ni intérêt. La gymnaste est présentée comme impassible, intouchable et sans vie, sans sourire. Peut-être l’auteur a-t-elle souhaité cet effet ? Cela expliquerait le mystérieux titre…

Cependant, je n’ai pas apprécié cet aspect, et, lorsque je suis allée chercher une vidéo de ses performances lors des jeux de Montréal, j’ai été époustouflée par la beauté des gestes de la jeune roumaine. Pourquoi donc la représenter sans âme ? C’est pour moi un mystère…

Le roman réserve beaucoup de réflexions que ce soit sur les rapports entre l’Europe de l’Ouest et l’Est, sur le jugement du corps féminin et de la femme, sur la guerre froide ou encore sur le communisme, vos méninges n’ont pas fini de tourner !

De plus, j’ai beaucoup appris sur la Roumanie, son histoire et sur la Révolution roumaine, que je connaissais extrêmement mal.

Je voudrais avant de finir, vous montrer une petite grille d’évaluation que j’ai réalisé pour que mon avis soit plus clair.

Fluidité

4,5/5

Pédagogie

5/5

Style d’écriture

3/5

Originalité

3/5

Total

15,5/20

C’est en conclusion, un bon roman dans lequel j’ai beaucoup appris. Malheureusement, ce ciel bleu est troublé par le manque de chaleur du style de Lola Lafon… Cependant, je conseille la lecture de ce livre !

#Politique #JeuxOlympiques #Roumanie #GuerreFroide