Le chant des Géants, David Bry

« La magie, c’est parler à l’oreille de géants endormis. »

Entrez, entrez.
Asseyez-vous, n’ayez pas peur. Il reste de la place, là, au fond, près de la cheminée.
Oui. C’est bien. Très bien. Commandez des bières, des pommes braisées, ce que vous voudrez, mais faites vite. Vous autres, dans la paille, rapprochez-vous, calez-vous
contre les murs, les tonneaux, les pieds des tables.
Voilà…
Le feu ronfle, les bûches craquent. La nuit est tombée. Les marmites sont vidées.
Laissez-vous aller. Fermez les yeux. Juste un peu.
Et écoutez-moi.
Je vais vous raconter une histoire.
Celle de notre île d’Oestant où dorment trois géants : Baile, aux rêves de mort et de musique, Leborcham, mère du brouillard, des collines et des plaines, et enfin le puissant Fraech aux songes de gloire et de batailles.
Je vais vous parler de guerres, d’amour et de trahisons, de cris, de sang et de larmes.
Je vais vous parler de grands espoirs, de ce qui est vain. De ce qui meurt.
Alors, fermez les yeux.
Laissez-vous aller.
Voilà.
Mon histoire commence sur la lande, en bord de mer, dans le château de l’étrange roi Lothar.


Sans doute le roman que j’attendais le plus cette année. J’ai été intriguée par les quelques lignes que David Bry a semées sur ses réseaux sociaux durant l’écriture et le travail éditorial des éditions HSN a achevé de me convaincre avec sa couverture magnifique. Sitôt acheté, sitôt lu (ou presque). Et comme chaque roman de David Bry, il a été un coup de cœur.

Comme toujours, l’écriture de l’auteur a pour moi cet effet magique de me porter dans son univers tragique, poétique où les personnages font face à leur destin, l’épée au clair. Ici ce sont deux frères qui s’affrontent selon les rêves des Géants, sous la menace de la brumenuit qui engloutit peu à peu leur monde. Une lutte sanguinaire, épique, tragique qui emprunte tout aussi bien à la tragédie antique qu’à la littérature médiévale. Des personnages hantés, empreints de doutes et de remords, des personnages humains et légendaires, dont on racontera l’histoire jusqu’à la fin des temps.
Je ne saurais vous en dire plus de peur de vous gâcher l’incroyable conte qu’est ce roman. Je vais donc m’arrêter sur ces quelques lignes et vous dire une dernière chose : lisez-le. Et à l’auteur : merci pour ce nouveau coup au cœur.

Le Choix de Bérénice, Fabien Clavel

« Pour la première fois, il se sentait amoureux et il était heureux d’éprouver cette délicieuse souffrance. »

Quand Arslan croise Bérénice sur une place en été, il est ébloui. Mais Titus arrive, conquérant, sûr de lui et su riche… Titus qui entraîne Bérénice aux États-Unis où il doit prendre la relève de son père à la tête d’un empire financier.

Arslan se résigne alors à devenir l’ami du couple. Parviendra-t-il à dissimuler son amour pour Bérénice ?

Même si j’ai une préférence pour les pièces de Corneille, j’ai toujours beaucoup aimé les pièces de Racine. Alors cette réécriture de l’histoire de Bérénice de nos jours m’a tout de suite intriguée. Je remercie l’auteur pour me l’avoir offert car ce fut vraiment une très belle et douce lecture.

Dans ce livre, on suit le personnage d’Arslan qui tombe sous le charme de Bérénice au premier regard. Malheureusement, elle lui est ravie par Titus, un jeune homme beau, riche, intelligent et drôle. Incapable de leur en vouloir, Arslan se retrouve à devenir l’ami du couple.

J’ai tout de suite été touchée par la belle personnalité d’Arslan. C’est un jeune homme vulnérable, émouvant, mélancolique parfois. J’étais totalement de son côté, voulant que Bérénice se rende compte de son amour pour elle. Mais malgré cela, on ne peut s’empêcher d’apprécier Titus qui est un jeune homme tout aussi attachant et on ne peut nier l’alchimie qui se dégage de ce beau couple. J’ai également beaucoup aimé la relation d’amitié entre Arslan et son meilleur ami, Aydin.

De nombreuses thématiques sont abordées à travers cette belle histoire moderne : la pression que les parents riches imposent à leurs enfants, leur absence également et donc le fort sentiment de solitude que les enfants développent, mais aussi les réalités des différences de classes et de culture. Ce classique de la littérature prend une dimension atemporelle qui transcende les époques et les cultures pour faire ressortir l’importance de l’amitié et de l’amour.

Ce court roman reprend donc une formidable histoire d’amour et d’amitié et lui donne des allures immortelles qui voyagent à travers le temps et dans les cœurs. À mettre entre les mains de tout le monde, petit et grand, adepte de Racine ou non.

#amour #amitié #sacrifice #société #FabienClavel

Passing Strange, Ellen Klages

« – Les risques du métier de professeur.
– J’aimerais bien. Je ne suis que maître de conférences. Il semblerait que mon doctorat en mathématiques compte moins que mes ovaires. »

San Francisco, 1940. Six femmes, avocate, artiste ou scientifique, choisissent d’assumer librement leurs vies et leur homosexualité dans une société dominée par les hommes. Elles essayent de faire plier la ville des brumes par la force de leurs désirs… ou par celle de l’ori-kami. Mais en science comme en magie, il y a toujours un prix à payer quand la réalité reprend ses droits.

Roman sociétal autant que fantastique, Passing Strange est complété par la nouvelle Caligo Lane qui nous dévoile un peu plus les mystères de l’ori-kami.

C’est le speech de ce roman qui a tout de suite attiré mon attention. Une histoire de femmes dans un San Francisco des années 40, cela m’a beaucoup intrigué. Il y a quelques jours, bloquée dans le deuxième tome du Seigneur des Anneaux, j’avais besoin d’une petite lecture qui sorte du genre et c’est sur ce roman que mon attention s’est portée. Je l’ai donc sorti de ma bibliothèque et j’ai passé l’après-midi entière à le lire.

J’ai tout d’abord été surprise par la structure du roman. Il est séparé en ce que j’appellerais des nouvelles plutôt que des parties qui forment tout même une cohérence dans la narration, qui ne sont pas détachées les unes des autres.

On commence par le point de vue d’Helen Young, sur la fin de sa vie. Tout est un peu flou, on a du mal à comprendre la signification de ces actes et cela nous pousse à continuer la lecture. Puis débute réellement l’histoire en 1940 où l’on rencontre les personnages principaux, pour ensuite revenir sur le « présent ». Si au début, c’était surprenant, on finit par comprendre le choix de l’autrice qui s’avère très astucieux et que j’ai personnellement beaucoup aimé.

Durant cette fameuse histoire principale, on rencontre Haskel et Émilie qui tombent chacune sous le charme de l’autre. J’ai beaucoup aimé ces deux personnages, notamment Haskel. Ce sont des femmes qui n’entrent pas dans les clichés de lesbiennes qu’on a l’habitude de voir dans la littérature ou au cinéma et cela fait plaisir. Leur histoire est peut-être un peu rapide pour moi mais elle se fait de manière tellement naturelle, tellement évidente que je n’ai pas été plus dérangée que cela par ce défaut, hormis sur la fin. C’est donc un beau mélange de naturel et d’extraordinaire, de marginal que l’autrice a réussi à créer. J’ai également apprécié les autres personnages, que je trouve très bien travaillé. Elles n’ont rien de véritablement spéciales, ce sont des femmes ordinaires, certaines scientifiques, d’autres artistes. Mais elles ont la particularité d’être douées dans leur domaine. Elles sont intelligentes, passionnées, indépendantes, dans une époque où le rôle d’une femme se cantonne à celui d’épouse et de mère. À cela s’ajoute leur orientation sexuelle qui les pousse à devoir se cacher. L’oppression, le jugement qu’elles subissent est affligeant et fait malheureusement écho à notre société actuelle par certains aspects.

L’ambiance, l’atmosphère que dégage cette histoire m’a beaucoup plu. C’est un mélange d’ordinaire et de mystique, dans une ville connue pour son côté magique. Ce fut un beau voyage qui me rappela beaucoup la série Charmed dans une certaine mesure.

Ce fut donc une très belle et intéressante lecture qui présente des personnages féminins évoluant dans une société où elles ne sont pas les bienvenues. Cette lecture pousse à la réflexion de l’image et la place d’une femme dans la société, à la différence entre ce qu’elle veut être et ce qu’elle doit être. C’est donc une lecture captivante que je recommande, autant aux femmes qu’aux hommes.

#ActuSF #diversité #harcèlement #résistance #amour #magie

Attirance et Indécision, Simone Elkeles

« Famille. Familia. Ce mot renvoie à tellement de problème. Je détestais ce mot. Il signifie que l’on est lié à des gens, qu’on le souhaite ou non. Il signifie que l’on doit se montrer digne, même si l’on se fait taper sur les doigts ou insulter, ce qui fait encore plus mal. « 

Bagarreur et indiscipliné, Victor, un jeune latino au sang chaud, accumule les avertissements et doit sa présence au lycée à ses capacités sportives plus qu’à ses résultats scolaires.

Monika, elle, est une jeune fille de bonne famille promise à une carrière brillante.

Ce qui les rapproche ? Leurs sentiments et une attirance sincère.

Ce qui les éloigne ? Tout le reste : les conventions, leurs familles, leurs amis, leur passé…

Et Trey, le petit copain de Monika, qui est aussi le meilleur ami de Victor…

J’ai lu le premier tome il y a quelques années déjà et j’avais beaucoup aimé l’histoire entre Ashtyn et Derek. Cette fois, l’histoire se tourne vers Monika et Victor, que tout semble séparer.

Victor, un latino au grand cœur

J’ai tout de suite adoré Victor. C’est un beau latino aux airs de bad boy mais qui cache un vrai cœur d’or. S’il y a bien un mot pour le définir, ce serait la loyauté. C’est un jeune homme très fidèle aux gens qu’ils aiment et à ses principes.

Malheureusement, il manque cruellement de confiance en lui et en ses capacités. Sans cesse rabaissé par son père et vu comme un moins que rien par la plupart des gens, il a fini par adopter cette image qui lui a fait baisser son estime de soi. Pour lui, il n’est qu’un délinquant de plus, qui n’est pas assez intelligent pour espérer un avenir stable et ambitieux.

Et pourtant, c’est un sportif hors pair. Même s’il ne s’en rend pas compte, il est admiré pour ses capacités sportives, pour sa passion et sa détermination sur le terrain. Il est très aimé de son équipe et groupe d’amis. J’ai d’ailleurs moi-même eu beaucoup de plaisir à retrouver ce groupe, notamment Ashtyn et Derek que j’avais adoré dans le premier tome.

Ce qui m’a le plus plus dans ce personnage, c’est sa fidélité envers ses amis et sa famille. Il a de beaux principes et même s’il n’agit pas forcément de la bonne manière, préférant ses poings à ses mots, il reste tout de même un homme d’honneur qui ne cherche qu’à protéger ses proches. C’est un personnage qui m’a beaucoup touché. Sa culpabilité et son manque d’estime pour lui-même le rendent vulnérable et le ronge peu à peu. Il m’a bien sûr rappelé Alex Fuentes ainsi que ses frères, que j’ai d’ailleurs adoré retrouver !

Et surtout, son amour pour Monika le rend tout simplement adorable. Il culpabilise d’aimer la petite amie de son meilleur ami alors qu’il l’aimait avant même qu’ils ne soient ensemble. La jugeant intouchable, cela ne l’empêche pas d’être un très bon ami pour elle et d’aider son meilleur ami face à ses problèmes de couple.

Monika, un esprit fort dans un corps fragile

J’ai également beaucoup aimé Monika. C’est une jeune fille adorable, qui semble épanouie et qui a tout ce qu’il lui faut. Malheureusement, les apparences sont trompeuses.

En effet, Monika n’a pas une vie si parfaite que cela. Tout d’abord, c’est une jeune fille malade. Atteinte d’arthrite juvénile, tout son corps la fait souffrir sans cesse. Mais elle n’en montre rien et continue sa vie d’adolescente normale. C’est quelqu’un qui ne veut pas inspirer de pitié et qui ne veut pas attirer l’attention sur elle. J’ai trouvé ce personnage très humble ainsi que très fort. Elle ne laisse jamais rien paraître, aucune faiblesse et cherche à se dépasser quoi qu’il arrive.

C’est aussi une très bonne amie et petite amie. Elle ne se plaint jamais, elle est toujours là pour tout le monde et elle n’est pas une fille « prise de tête ». C’est quelque chose que j’ai beaucoup aimé chez elle. Elle fait passer les autres avant elle.

Malheureusement, son petit ami Trey ne la mérite pas. Il ne fait pas attention à elle, il agit par habitude et automatisme tandis qu’elle patiente en silence, avec compréhension et bienveillance. Mais cela ne suffit pas et il a fallu qu’elle se rende à l’évidence : son petit ami n’a plus de sentiments pour elle. C’est assez triste de la voir tenter d’arranger les choses, de prendre soin de lui malgré tout. Je trouve qu’elle a eu beaucoup de courage et de bienveillance, car, personnellement, ce n’est pas quelque chose dont j’aurais été capable.

Mais finalement, petit à petit, le meilleur ami de son copain attire son attention. Elle se sent tout d’abord coupable pour finalement se rendre compte qu’il n’y a pas de raisons de l’être et qu’elle aussi, elle a le droit au bonheur.

Vic et Monika, un couple teinté de culpabilité

J’ai vraiment beaucoup aimé leur couple. D’un côté, on sent que Vic aime profondément Monika depuis des années, il est doux et attentionné envers elle, protecteur et aimant et d’un autre, on sent que Monika aide Vic à se dépasser, à être meilleur, elle lui redonne de l’estime et de la confiance en soi.

C’est un couple complémentaire, chacun apportant ce dont a besoin l’autre. L’attraction qu’ils ont l’un pour l’autre est palpable et pimente l’histoire. Mais la culpabilité ainsi que les secrets ne cessent de les séparer, en formant un fossé entre eux qu’ils n’arrivent pas à traverser.

C’est une histoire assez frustrante et tragique au début, on a de la peine pour Vic, partagé entre son amour pour Monika et sa loyauté envers Trey. Dès le début, il se fait une raison, il renonce à tenter sa chance et se contenter de l’aimer de loin, en silence. Mais même quand Monika finit par se rendre compte de ses sentiments et que « la voie est libre », il n’arrive pas à lâcher prise, à ne pas la voir autrement que comme la petite amie de son meilleur ami.

Trey, le garçon parfait

Tout le monde aime et admire Trey. Mais cela n’a pas été mon cas. Dès le début, j’ai trouvé qu’il ne faisait pas assez attention à Monika, je trouvais qu’il la délaissait, ainsi que ses amis. Si le groupe est soudé et qu’ils font front commun dans l’adversité, lui n’hésite pas à les lâcher dès qu’il s’agit de réputation et de dossier scolaire. Je n’ai pas vraiment compris pourquoi Vic l’admirait autant. Je sais bien qu’il n’a pas une vie facile et que celle de son meilleur ami semble meilleure, mais finalement, je trouve que Vic a beaucoup plus de qualités que Trey. Si Trey est particulièrement intelligent, que c’est un bon sportif et qu’il a un grand avenir devant lui, il n’est pour moi, pas à la hauteur par rapport à Vic qui est lui, quelqu’un de loyal et fidèle, prêt à tout pour les gens qu’ils aiment.

Mais bien sûr, ce que convoite le plus Vic dans la vie de Trey c’est Monika. Et là encore, je trouve que c’est vraiment dommage qu’elle sorte avec Trey, qui ne cesse de la délaisser, plutôt que Vic qui l’aime profondément et qui serait prêt à lui donner tout l’amour et l’attention dont elle a besoin.

Isa, un personnage particulièrement touchant

On a déjà rencontré Isa dans la saga des Irrésistible Alchimie, en tant que meilleure amie d’Alex et copine de Paco. C’était une jeune latina faisant partie du gang des Latino Blood, une dure à cuire qui n’avait pas froid aux yeux. Mais cette fois, on lui découvre un petit côté vulnérable.

En effet, Isa, héritière du garage d’Enrique après sa mort, tente coute que coute de garder le garage ouvert pour se donner un but dans la vie. Après la mort de Paco, c’est tout ce qui lui reste, c’est la seule chose qui lui permette de garder sa vie en main, de ne pas sombrer. J’ai été très touché par son personnage, à la fois combattante et brisée.

Elle est présente pour Vic quand il perd les pédales et fait son possible pour lui faire entendre raison. D’un autre côté, elle aussi commence à perdre pied, s’étant attaché à Bernie mais refusant de s’engager avec lui par peur qu’il ne meurt lui aussi. C’est un personnage triste et tragique et je suis contente qu’elle finisse par avancer petit à petit et qu’elle tente de se débarrasser de ses peurs.

Ce que j’ai particulièrement aimé chez elle, c’est que c’est la seule à ne pas voir Monika comme un petit être fragile. Elle ne la sous-estime pas comme les autres, elle la pense assez forte et elle croit en elle.

Un univers familier

J’ai adoré le fait de retrouver l’équipe d’Ash et Derek mais surtout, de retrouver l’univers des frères Fuentes. On revoit les quartiers sud de Fairfield avec notamment le fameux garage d’Enrique, où travaille Vic mais aussi Isa, la meilleure amie d’Alex. Et puis Alex lui-même ! Cela m’a vraiment fait plaisir de le revoir dans cette histoire et de voir à quel point il a changé et à quel point Vic lui ressemble.

Une autrice qui brise les clichés

Simone Elkeles est douée pour ce qui est de briser les clichés et les stéréotypes. Même si on retrouve de nouveau l’univers latino des Fuentes ainsi donc que les thématiques que l’on retrouve dans cette série, je trouve que ce livre amène un regard encore différent sur le sujet de la diversité et des préjugés.

En effet, là encore l’autrice nous surprend en faisant de Trey, un lycéen sportif mais aussi un jeune homme qui cherche à sortir major de promo. Non seulement, c’est rare de trouver un jeune homme qui veut être major de promo mais en plus, il fait partie de l’équipe de football du lycée. C’est une facette que j’ai bien aimée de ce personnage.

Elle casse également le stéréotype du bad boy latino sans cœur en faisant de Vic, un jeune garçon amoureux de la copine de son meilleur ami. L’idée était très bien trouvée et très bien exploitée.

Le thème de la culpabilité

Je dirais que le thème principal de ce livre, est la culpabilité. En effet, Monika comme Vic se sentent coupable vis-à-vis de Trey. Chacun s’en veut pour des raisons différentes et se laissent ronger par elle, ce qui les pousse loin l’un de l’autre.

L’autrice a très bien réussi à exploiter les différentes facettes de la culpabilité et l’a fait vivre de manières différentes en fonction de ses personnages. C’est quelque chose qui m’a beaucoup plu.

Pour conclure, j’ai vraiment beaucoup aimé ce deuxième tome et j’ai adoré retrouver cet univers signé par cette autrice au grand talent.

#amour #préjugés #diversité

Avant Toi, Jojo Moyes

« Eh, Clark. Dis-moi quelque chose qui fait du bien. »

Si le temps nous est compté…

Lou est une fille ordinaire qui mène une vie monotone dans un trou paumé de l’Angleterre dont elle n’est jamais sortie. Quand elle se retrouve au chômage, elle accepte un contrat de six mois pour tenir compagnie à un handicapé. Malgré l’accueil glacial qu’il lui réserve, Lou va découvrir en lui un jeune homme exceptionnel, brillant dans les affaires, accro aux sensations fortes et voyageur invétéré. Mais depuis l’accident qui l’a rendu tétraplégique, Will veut mettre fin à ses jours. Lou n’a que quelques mois pour le faire changer d’avis.

C’est plutôt rare mais, cette fois, j’ai regardé le film avant de lire le livre. Je savais donc à peu près à quoi m’attendre sachant qu’on m’avait dit que le film était fidèle. Mais tout de même, je ne m’attendais pas à ressentir autant d’émotions.

Un style et une intrigue simple mais efficace

Tout d’abord, le style d’écriture m’a beaucoup plu. Très simple mais pourtant très prenant. L’intrigue également n’est pas mal du tout. C’est quelque chose d’assez simple, pas de complication, on suit Lou dans sa petite vie, ce qui en apparence peut paraître pas très passionnant mais pourtant, c’est avec beaucoup d’émotion que j’ai lu ce livre.

Will et Lou, deux personnages à l’opposé l’un de l’autre

En même temps que Lou, on fait la connaissance de Will Traynor, un homme condamné à être paralysé jusqu’à la fin de sa vie. Il paraît au premier abord comme quelqu’un de froid et d’agressif. Clairement, c’est quelqu’un d’exécrable, surtout envers Lou qui est la joie de vivre incarnée. C’est une jeune femme douce et bienveillante, serviable, qui ne cherche qu’à aider sa famille à joindre les deux bouts. Tout le monde compte sur elle, c’est elle qui fait tous les sacrifices. Et pourtant, il arrive à se montrer désagréable avec elle alors qu’elle fait de son mieux. Mais peu à peu, on se rend compte que certaines de ses raisons sont en quelque sorte excusable.

Une condition difficile à vivre

On peut comprendre qu’il en a marre qu’on le prenne en pitié, qu’on lui laisse tout passer simplement parce qu’il est coincé dans une chaise roulante. Du coup, il la pousse à bout, il tente de la faire réagir à sa manière, sans doute de manière inconsciente. Et, surprise, elle lui rend la monnaie de sa pièce. Contrairement à tous les autres, elle finit par lui dire ce qu’elle pense réellement de lui et impose des limites. C’est à partir de là qu’il commence à lui montrer du respect et à s’intéresser à elle. J’ai trouvé cela vraiment très réaliste et authentique. Certains handicapés n’ont pas envie d’être chouchoutés simplement parce qu’ils sont handicapés. Ils ont envie qu’on les considère comme des gens tout à fait normaux dotés eux aussi du même cerveau que les gens qui n’ont pas de handicap physique. Du coup, ils utilisent la provocation pour faire réagir les gens. C’est un mécanisme de défense comme un autre.

Une vie de famille difficile

Pour en revenir à Lou et Will, ils finissent par se lier l’un à l’autre, par développer une belle amitié voire un peu plus que cela. On s’attache de plus en plus à la petite Louisa, qui n’a clairement pas une vie de famille facile. Personnellement, j’ai trouvé sa famille un peu injuste envers elle. Elle est sans cesse le sujet des moqueries au point où s’en est devenu une habitude pour elle et qu’elle assimile ce qu’on lui dit comme vrai. Je me suis beaucoup identifiée à elle pour le coup. J’ai retrouvé beaucoup de facettes en moi dans son personnage.

Trish, une sœur égoïste

Celle que j’ai le moins appréciée, c’est sa sœur. Je l’ai trouvé trop égoïste, trop condescendante avec tout le monde. Pour elle, parce qu’elle est soit disant plus intelligente que le reste de la famille, tout lui est dû. Alors qu’au fond, c’est Lou qui sauve sa famille, c’est elle qui les porte sur ses épaules, qui fait les sacrifices pour que sa petite sœur puisse vivre sa vie comme elle l’entend. J’ai trouvé cela profondément injuste. D’ailleurs, j’ai beaucoup aimé le fait que Will essaye de la faire changer d’avis sur sa propre image, qu’il lui ouvre les yeux sur d’autres horizons et qu’il lui fasse comprendre que sa vie n’est pas réduite qu’à cela, qu’elle peut et qu’elle est capable de faire tellement d’autres belles choses.

Un message plein d’espoir

C’est un très beau message d’espoir que l’on devrait offrir à tout le monde. Chaque personne devrait pouvoir faire ce dont elle rêve, devrait pouvoir travailler pour ce qu’elle aime, et non pas par obligation. On n’a pas tous la même intelligence ni la même ambition mais cela ne veut pas dire que certains sont supérieurs à d’autres. Nous sommes tous différents, nous souhaitons tous quelque chose de différent et l’on devrait tous avoir ce que l’on souhaite.

La vie ou la mort ?

Mais le message principal de ce livre, c’est la vie. D’un côté, nous avons Lou, qui représente la beauté de la vie, la joie, l’ambition. Nous devons tous faire en sorte de vivre une belle vie bien remplie que l’on ne regrettera jamais.

En revanche, d’un autre côté, nous avons Will qui représente le choix de vouloir y mettre fin. C’est le thème central de ce livre. Devons-nous condamner les personnes handicapées à vouloir mettre fin à leurs jours ? Dit comme cela, la réponse paraît évidente, la première à laquelle on pense c’est « non, bien sûr que non, ça ne se fait pas ! ».

Mais pourtant, quand on voit Will, quand on voit sa douleur, son désespoir, son malheur profond, on ne peut que remettre en cause notre jugement. Qui pourrait arriver à vivre sa vie dans un fauteuil, à ne pas pouvoir ne serait-ce que de lever le petit doigt alors que vous avez passé votre jeunesse à escalader des montagnes et à voyager, à vous dépasser physiquement ? Qui pourrait arriver à vivre en voyant les gens décider de ce qui est bien pour vous ou non sans même prendre la peine de vous adresser la parole alors qu’avant, vous avez passé votre vie à débattre et à négocier, à être respecté pour votre intelligence et votre repartie ? C’est une torture constante, un rappel éternel de ce que vous avez perdu, sans oublier la douleur physique interminable.

Il ne supporte plus ni sa condition ni sa propre personne. Il en est venu, lui si fier de ce qu’il était, à se détester profondément. C’est triste et tellement injuste, mais c’est également la réalité. Il ne supporte plus cela, alors qui somme-nous, pour juger ou non de son droit à vouloir tout arrêter ? Telle est la question centrale de ce livre. Et j’ai trouvé que l’auteure nous montrait les deux côtés, aux arguments tous deux défendables, à la perfection. Je vous avoue que je ne m’étais jamais vraiment arrêtée sur cette question, et ce livre m’a poussé à y réfléchir. Et l’on s’aperçoit à quel point l’avis des principaux intéressés n’est presque jamais pris en compte. Dès qu’il s’agit de quelqu’un avec l’étiquette « handicapé », on a tendance à y assimiler la fragilité et l’incapacité à l’objectivité. Pourtant, s’il y a bien des gens biens placés pour savoir ce qui est le mieux pour les handicapés, ce sont bien eux.

Une histoire triste et injuste

J’ai donc trouvé cette histoire profondément triste et injuste. Lou n’a eu que moins de six mois pour prouver à Will que la vie méritait d’être vécue, que la vie était belle alors que cela était trop tard. Il avait trop souffert, il avait trop vu, trop entendu pour supporter cela et accepter sa condition. J’ai donc compris le choix de Will, mais j’ai également compris les sentiments de Lou. Elle a tout tenté, elle s’est donné corps et âme à cette « mission », et pourtant il l’a rejeté.

Et elle se sent également seule car on ne la soutient pas tant que cela. La mère de Will est totalement dépassée, elle est à bout et désespérée. Je comprends ce qu’elle a pu vivre, tous ses efforts pour tenter de rendre heureux son fils n’ont abouti à rien et, pour la première fois, elle ne contrôle et ne comprend pas la situation. Elle est également méfiante en ce qui concerne Lou, elle a peur de se faire avoir et de gâcher sa dernière chance de sauver son fils.

Vient ensuite le père de Will. Il n’est quasiment jamais présent. Il est là mais sans être vraiment là. Il ne cherche pas spécialement de solution, il ne fait que réfléchir à celles qui sont proposées. Je l’ai trouvé tout de même assez détaché face à la condition de son fils même s’il vient le voir de temps en temps.

Nathan, un allié inestimable

Le meilleur soutien que Lou peut avoir, c’est Nathan, le kiné. J’ai beaucoup aimé ce personnage, notamment parce que c’est tout d’abord le seul qui a réussi à gagner le respect de Will. C’est quelqu’un de naturel, de simple, qui ne fait pas de courbettes ni rien. Il discute avec Will comme quelqu’un de normal. Vous allez me dire « bah oui c’est normal, ça fait deux ans qu’ils travaillent ensemble et c’est son job », mais il n’empêche que l’entourage de Will n’a jamais su comment se comporter avec lui et, le seul qui ait réussi, c’est Nathan. Même les autres employés de l’agence n’arrivent pas à se comporter comme il le faut avec Will. Nathan est également quelqu’un de sincère, qui n’hésite pas à dire ce qu’il pense. Il aide Lou autant qu’il peut et c’est un véritable soutien et ami pour les deux personnages principaux.

Un combat pour le bonheur

Lou tente donc tout ce qu’elle peut pour aider Will à retrouver goût à la vie. Elle a vraiment de super idées, même si parfois, c’est un peu raté. J’ai adoré le moment du concert, notamment quand ils sont rentrés, ce moment à deux dans la voiture. J’ai aussi beaucoup aimé le mariage, j’ai trouvé que Will réagissait très bien et c’était franchement agréable de les voir s’amuser tous les deux, de s’ouvrir l’un à l’autre. De plus, j’ai bien aimé le personnage de Mary qui m’a bien fait rire. Cela m’a fait plaisir de voir que quelqu’un parlait à Will comme à n’importe qui d’autre et qu’elle n’avait pas de regard différent sur lui. Et puis bien sûr, le voyage. Même s’il finit sur une note moins joyeuse, j’ai vraiment beaucoup aimé les suivre dans ce petit paradis sur terre. On les voit enfin vraiment heureux et passer du bon temps, même Nathan et ce n’est que du pur bonheur.

Une fin dévastatrice

En revanche, la fin m’a anéantie. J’ai pleuré pendant à peu près les cent dernières pages. Ce livre m’a profondément bouleversé. C’est donc vraiment un livre que je recommande même si toutefois, faites attention si vous avez le cœur fragile, il risque d’être brisé.

#amour #deuil #Milady #JojoMoyes

A Quatre Mains, Renée Carlino

« La vérité c’est que la sagesse, ça ne se communique pas; c’est le fruit de l’expérience. »

Privilégiant ses études au sein d’une prestigieuse université, Mia a mis une croix sur sa vraie passion, le piano. À la mort de son père, elle part à New York et reprend le bar qu’il tenait – un lieu incontournable qui offre leur chance aux jeunes musiciens. C’est là qu’elle rencontre Will, un guitariste qui incarne exactement le style de vie auquel elle s’est refusée. Après s’être liée d’amitié avec Will, Mia lui propose de devenir son colocataire et ses certitudes volent en éclats. Peut-elle vraiment se contenter d’être sa meilleure amie ? Finira-t-elle par laisser libre cours à ses passions ?

Une amie m’a prêté ce livre en me promettant qu’il était génial et que j’allais adorer. Eh bien elle ne s’est pas trompée ! J’ai beaucoup aimé l’histoire chaotique mais passionnée de Mia et Will.

Un début original

J’ai beaucoup aimé la manière dont le livre débute. C’est assez original et cela rend l’histoire intrigante dès le départ. On a hâte de connaitre l’histoire de Mia. Et puis cela fait plaisir de retrouver Lauren dans la suite du livre. Le fait qu’elle rencontre aussi Will est vraiment une belle idée de la part de l’autrice.

Mia, un personnage imparfait

J’ai beaucoup aimé Mia, c’est un personnage très humain et très réaliste. C’est une jeune femme qui ne sait pas encore quoi faire de sa vie, qui a perdu son père et qui ne veut pas faire les mêmes erreurs que sa mère. Beaucoup d’émotions la traversent, elle est parfois incohérente et incompréhensible.

Elle est bourrée de défaut, c’est un peu le « méchant » de l’histoire au final, celle qui rejette tout le monde. Elle est très perturbée par la mort de son père et de son chien, elle est complètement perdue, ne sait plus où elle en est et se comporte comme une idiote. On le sait et pourtant on ne peut s’empêcher de s’attacher à elle. C’est ce qui fait toute sa complexité et sa beauté.

L’autrice nous montre vraiment bien la complexité de l’homme, l’incohérence de l’être humain, ce qui est assez rare au final dans les livres. Elle a vraiment une dualité qui rend le personnage très profond.

Will, un personnage solaire

Quant à Will, il est légèrement plus facile à comprendre, ce qui est assez étonnant vu qu’on est du point du vue de Mia. C’est un personnage très attachant, c’est quelqu’un de très sociable et jovial qui nous donne le sourire instantanément. J’adore son côté musicien inné, il vit pour la musique, c’est une passion, un pur plaisir. Il ne l’étudie pas, il la vit. Et je trouve cela juste génial. Cela lui donne une profondeur que j’aime beaucoup. J’aime aussi beaucoup son humour, je le trouve tout simplement adorable, on n’arrive pas à lui en vouloir. C’est un personnage incroyable. Il est gentil, adorable, presque parfait. PRESQUE. Parce qu’il est aussi un peu instable. C’est quelqu’un qui fait des crises et qui ne sait pas non plus ce qu’il veut faire de sa vie. Mais je trouve que cela rajoute de la beauté à son personnage. Un véritable coup de cœur.

Mia et Will, un couple complice mais chaotique

Mia et Will sont un couple que j’adore. Ils se tournent autour dès leur première rencontre, ils ont une complicité que je leur envie énormément. Ils sont tout d’abord des meilleurs amis, surtout à cause du fait que Mia ne veut pas le perdre, et j’aime beaucoup cette amitié entre eux. Ils se comprennent parfaitement, ils sont synchrones et très à l’aise ensemble. On dirait une parfaite mélodie sans faux accords. C’est dommage qu’ils mettent autant de temps à être ensemble, ils se compliquent énormément les choses, notamment Mia qui a peur et ne sait pas ce qu’elle veut. Will, lui, l’attend, la comprend, l’accepte et l’aime comme elle est. Il est tout simplement adorable avec elle. Il lui révèle une partie de lui-même qu’il n’a jamais révélé aux autres et je trouve que c’est un merveilleux cadeau qu’il lui offre. Heureusement, elle finit par se rendre compte de sa bêtise et lui est encore là, à l’attendre. Ils sont tout simplement trop mignons tous les deux. Ils donnent envie de croire en l’amour.

Martha, une seconde mère

J’ai aussi beaucoup aimé Martha. Elle a un côté mystique, mystérieux et sage. On sent que c’est une sorte de seconde mère pour Mia. Elle observe en silence et ne parle pas pour rien dire. Elle sait quoi dire à quel moment, quand laisser la personne tranquille ou quand la prendre simplement dans ses bras. Elle est à l’écoute, souriante et apaisante. Un véritable ange gardien.

Jenny, une amie fidèle

Jenny est tout aussi adorable. Elle est pleine de joie de vivre et amoureuse, elle est vraiment mignonne. C’est aussi une amie fidèle et honnête qui n’hésite pas à dire ce qu’elle pense vraiment.

Mia et Jenny ont une relation que je leur envie. Elles sont au départ très complices et même quand elles se disputent, on sent qu’elles seront toujours là l’une pour l’autre. Jenny n’hésite pas à secouer Mia et à lui dire ce qu’elle pense vraiment et je trouve que c’est cela la vraie amitié. Pouvoir dire à une personne quand elle déconne vraiment et faire en sorte qu’elle aille mieux, quitte à se disputer avec elle. C’est une véritable amitié, une relation très forte.

En revanche, je ne suis pas très fan de Sheil. Je la trouve un peu décalée par rapport à ce monde, un peu hautaine aussi parfois. J’ai eu un peu de mal à l’apprécier.

Une psychologie des personnages profonde

Un point que j’ai particulièrement aimé aussi, c’est la psychologie des personnages. De manière générale, les personnages sont très bien travaillés et surtout, ils ne sont pas parfaits. Parfois ils nous énervent comme pas permis et parfois ils nous touchent profondément. L’autrice a réussi à nous faire un portrait de l’homme dans toute sa complexité. Certes, c’est vrai que Mia peut se révéler très embêtante mais je trouve que c’est ce qui fait sa beauté. C’est très réaliste et cela casse un peu le cliché des personnages habituel.

Une ambiance musicale et chaleureuse

J’adore également l’ambiance du livre. On vit dans un petit quartier de New York mais on n’a pas la vision d’une vie stressante et pleine d’activités comme on a l’habitude de voir. Cette fois, c’est un petit café chaleureux, une ambiance très joviale, détendue. Le café est un endroit tranquille, familiale, créatif et surtout musical. On s’attache très vite à cet endroit et aux personnes qui le côtoient.

La magie de la musique

Ce qui m’a le plus touché dans ce livre, c’est la magie de la musique. On se rend compte qu’elle est une véritable passion, elle rapproche les gens mais surtout, elle est une sorte de thérapie. Chaque personne se soigne en jouant, ils font passer leurs sentiments, émotions et leur souffrance à travers des mélodies. C’est une très belle définition de l’art, un remède contre la souffrance.

C’était donc un très bon livre qui m’a fait passer un bon moment et qui m’a refait tombé amoureuse de l’art, en particulier de la musique.

#amour #musique #RenéeCarlino

Forever Young, Charlotte Orcival

« Ce mec me rend dingue ou révèle-t-il la dingue qui se cachait en moi ? Comment je suis supposée agir à présent après un moment comme celui-là ? Comment je fais pour me passer de lui ? Et lui, comment pouvait-il être si changeant ? Intéressé, intéressant, drôle, sexy puis indifférent, fermé, comme étranger à lui-même ? J’ai du mal à suivre le personnage. A comprendre. Il faut sans doute que j’admette qu’il n’y a rien à comprendre. Mais moi, combien de temps je vais pouvoir supporter cet état-là ? Brûlée de l’intérieur et frigorifiée dans le même temps ? »

C’est une histoire d’avant. D’avant les sms, les emails, les statuts Facebook. D’avant les iPods, les cd. D’avant la chute des tours du 11 septembre et celle du mur de Berlin. De la pop anglaise explosait dans les écouteurs de mon premier walkman tandis que les radios FM diffusaient une perpétuelle soupe musicale qui nous racontait que nous aurions une jeunesse éternelle. Et moi, et moi, du haut de mes 13 ans tout frais, je n’imaginais même pas qu’elle ne pourrait pas l’être. Bien sûr, j’écrivais dans mon journal que ma vie était pourrie mais j’éclatais de rire dans la seconde suivante.Ceci est l’histoire d’une année de survie. L’histoire d’une première histoire avec l’amour.

J’ai du lire ce livre à l’occasion d’un essai pour un poste en tant que chroniqueuse dans un magazine littéraire. J’ai donc du écrire une chronique et j’en profite pour la publier également ici !

Anna, la personnification de l’adolescence

Anna est une jeune fille très attachante, qui essaye de se faire une place dans ce nouveau monde qui est à présent le sien. Elle n’a pas eu de difficulté à se faire des amis mais parfois, on la sent un peu en décalée par rapport aux autres. Elle veut grandir plus vite et devenir quelqu’un d’autre. Malheureusement, elle reste tout de même une jeune fille de 13 ans et ne se rend pas compte que certains de ses actes peuvent avoir des conséquences. Elle blesse parfois certaines personnes mais d’une manière assez innocente voire infantile. Mais, au fil du récit, on se rend compte qu’elle commence à prendre conscience de l’impact de ses actes. Elle commence à grandir.

Anna est un personnage vraiment très réaliste à laquelle on peut s’identifier facilement. Toutes les jeunes adolescentes peuvent se reconnaître en Anna et les plus âgées peuvent voir en elle ce qu’elles étaient plus jeunes. Elle représente l’adolescente que toute femme a été un jour : elle a un rapport conflictuel avec ses parents, se sent incomprise par eux comme la majorité des adolescents, elle porte beaucoup d’importance à ces histoires avec ses amis et se pose beaucoup de question sur elle-même. J’ai apprécié me retrouver en elle, cela m’a replongé à la même époque, et je me suis rendu compte à quel point cette période joue un rôle important sur la suite de notre vie.

Laure, sa meilleure amie

Laure est un personnage que j’ai beaucoup apprécié, une jeune fille discrète, gentille et attentionnée, la meilleure amie parfaite !

Elle crée avec Anna une belle amitié. C’est une relation bien construite, très réelle. On sent qu’une complicité s’est peu à peu créer entre les deux filles. Anna se confie facilement à Laure qui, de son côté, fini également par s’ouvrir à elle. Quand Anna ouvre peu à peu les yeux sur son amie et se rend compte de qui elle est réellement, on sent qu’elles ont passées un cap et que leur amitié est réellement profonde. Anna est la seule qui ne juge pas Laure et cette dernière la soutient dans toutes ses histoires.

A un moment, elles s’éloignent l’une de l’autre. C’est une dispute ou un conflit dont on ne connait pas la source et j’ai trouvé l’idée très intéressante. En effet, cela arrive souvent dans la vraie vie, deux amis s’éloignent à cause d’un souci et quand ils essayent d’en parler, ils n’arrivent pas à en trouver la source. Mais cela est très peu présent dans les livres et j’ai apprécié que cela soit abordé ici.

Erwan, un garçon qui en cache un autre

Si Laure est la meilleure des meilleures amies, c’est Erwan qui joue le rôle du meilleur ami d’Anna. Il est adorable avec elle dès les premiers instants et la prend sous son aile dès le premier jour. C’est le grand frère qu’elle a toujours rêvé d’avoir. Il est toujours là pour elle, il sait comment la réconforter et la faire rire. J’ai trouvé leur amitié très touchante.

Mais en plus d’être son meilleur ami, c’est également l’image même de l’adolescent plein d’énergie, qui recherche le frisson et l’aventure. C’est le garçon cool du bahut, celui qui fait rire tout le monde, qui connait tout le monde et qui organise les meilleures fêtes. Il forme avec Katia, le couple vedette du lycée, une relation compliquée, pleine de ruptures et de réconciliations, typique de la plupart des couples à cet âge.

Julien, son premier amour

Julien, le garçon mystérieux au regard intense qui fait craquer toutes les filles. J’ai trouvé que c’était une bonne idée d’avoir donné une première fausse impression et de voir le personnage se construire ensuite et devenir plus profond qu’il n’en a l’air aux premiers abords. Car oui, même si Julien est le grand brun ténébreux qui fait tomber toutes les filles, c’est également un gamin qui veut voyager, qui veut quitter ce petit endroit perdu pour aller vivre ses rêves dans une grande ville.

C’est un personnage assez particulier qui, contrairement aux autres, a un tempérament très changeant. En effet, les autres ont un caractère plutôt stable contrairement à lui qui passe d’une humeur très amicale, douce et tendre à un caractère dure, froid et agressif. Il ne semble pas réellement à sa place dans cet endroit, dans cette ville. Il a des goûts musicaux différents des autres, c’est un artiste incompris. J’ai eu du mal à l’apprécier au début mais j’ai fini peu à peu par m’attacher à lui et c’est finalement un très beau personnage.

L’entrée dans l’adolescence

Ce livre est donc un récit sur l’adolescence. On assiste à toutes les étapes de l’adolescence d’Anna, à toutes ses premières expériences.

L’expérience amoureuse

Avec Julien, elle vit son premier grand amour. Elle pleure, elle rit, elle sourit, elle se pose des questions, elle espère. On assiste à toutes les étapes d’un premier amour de jeunesse.

Dès le premier regard, elle est totalement sous son charme. Et malgré tout ce qui se passera entre eux, il suffit toujours d’un regard, d’une parole de la part de Julien pour qu’elle fonde à nouveau. C’est très mignon mais c’est parfois un peu triste car on voit bien que Julien se rend compte de ses sentiments et qu’il en profite.

J’ai beaucoup aimé voir leur relation se construire petit à petit, avec des bonds en avant puis des retours en arrière. Mais ce que j’ai le plus apprécié c’est qu’à travers cette relation, on voit Anna prendre de plus en plus d’assurance et Julien s’ouvrir un peu plus.

Entre temps, elle vit également d’autres expériences amoureuses. En effet, beaucoup de garçons tombent sous son charme et elle sort même avec quelques-uns. Mais elle ses sentiments pour eux n’égalent pas ceux qu’elle éprouve pour Julien. Malgré tout, c’est auprès de lui qu’elle retourne inlassablement.

La première déception

Avec Anna, on se rappelle que le premier amour, ce n’est pas tout beau. Quand elle rencontre Julien, elle est intriguée puis sur un petit nuage mais elle déchante très vite. En effet, dès le début, il arrive à se comporter de manière totalement déplacée puis on va de déception en déception : à chaque fois qu’elle a un espoir qu’il s’ouvre à elle, il fait quelque chose qui la blesse. On la voit subir au fur et à mesure des déceptions, plus ou moins difficiles à surmonter les unes que les autres, au point où elle passe également par la case « les mecs, c’est terminé ! ». Mais malgré cela, elle reste totalement amoureuse de lui.

Ils ont beaucoup de mal à communiquer ensemble, à trouver un terrain d’entente. Mais après plusieurs tentatives, ils finissent tout de même par y arriver. L’assurance que gagne Anna y est pour beaucoup. Elle finit par en avoir marre de se laisser marcher sur les pieds et prend les choses en main.

La remise en question

Anna se pose beaucoup de questions durant ce livre. Elle se pose des questions vis-à-vis de ces relations avec ses amis, de sa place au sein de ce nouveau groupe de personnes.

C’est la petite parisienne, la fille de la prof de maths. Dès son arrivée, elle est remarquée et devient la nouvelle attraction. Même si elle se trouve un groupe d’amis, elle se sent toujours un peu en retrait. Contrairement à eux qui se connaissent depuis toujours, elle vient tout juste d’arriver et il lui faut un moment pour s’adapter. De plus, tous ses amis sont plus âgés qu’elle, ce qui ne lui facilite pas les choses. Elle est considérée comme petite gamine parisienne du groupe, parfois un peu snobinarde. Cela l’amène donc à se poser beaucoup de question sur sa place au sein de ce groupe et de son rôle auprès de chacun de ses amis.

Elle se pose également des questions sur son physique. En effet, au début, Anna n’est pas fière de son corps : elle se trouve trop grande, une poitrine trop plate et elle pense que les garçons ne la voient que comme une copine. Mais, elle découvre peu à peu son corps et l’effet qu’elle est capable d’avoir sur les garçons et cela lui donne plus confiance en elle, jusqu’à avoir une certaine assurance.

La question du deuil

Malheureusement, Anna fait également l’expérience de la mort à cet âge-là en perdant un ami. J’ai trouvé que la perte de cet ami (je ne vous dirais bien évidement pas lequel) avait une signification particulière dans ce roman. En effet, j’ai eu l’impression qu’il symbolisait la fin de l’enfance, le début d’une certaine forme de maturité, d’entrée dans la vie « adulte ». Ils ont tous vécus tout un tas d’expérience, de nouvelles sensations, et la mort de leur ami marque la fin des premières expériences qu’ils ont vécues.

Mais c’est également le signe d’un nouveau départ, le signe que la vie continue tout de même et qu’il faut aller de l’avant. Il y a donc aussi un message d’espoir.

Le style

Le concept du journal intime est une très bonne idée. D’ailleurs, le fait que l’on n’ait pas tous les détails de sa vie ou qu’elle n’écrive pas tous les jours par exemple, ajoute une touche de réalisme au roman. On a réellement l’impression que c’est un journal écrit par une jeune adolescente, avec un style d’écriture assez familier et parfois un peu oral.

Au début, j’ai été un peu frustrée de ne pas en savoir davantage sur sa famille et sur ce qui se passait chez elle. Mais avec du recul, je me suis rendu compte que cela rendait le roman plus réel. En effet, à cet âge-là, on accorde beaucoup plus d’importance à ce qui se passe à l’école, avec ses amis, plutôt qu’à la maison. Les choses les plus intéressantes se passent entre les amis, durant les sorties, plutôt qu’en famille.

L’époque

N’ayant pas lu le résumé, j’ai tout d’abord pensé que ce livre était de cette époque. J’ai eu quelques doutes au fur et à mesure de ma lecture, puis en plein milieu, j’ai eu la certitude que ce n’était pas de notre époque. Cela m’a beaucoup frappé car je me suis rendu compte que même des années plus tard, l’adolescence reste la même période pour tout le monde. Il y a cette impression d’intemporalité que j’ai beaucoup aimé et, pour moi, c’est avec cette idée que le titre « Forever Yong » prend tout son sens.

Pour conclure, c’était pour moi une très belle découverte dont j’ai pris plaisir à lire. Ce livre m’a replongé dans mon adolescence et de ce que l’on peut à retirer. C’est également une très belle histoire d’amour et d’amitié. A lire sans faute !

#adolescence #amour #amitié #CharlotteOrcival

Delirium, Livre III, Lauren Oliver

« Nous voulions la liberté d’aimer. Nous voulions la liberté de choisir. Maintenant nous devons nous battre pour l’avoir. »

Alex est revenu.

Le premier amour de Lena n’est pas mort.

Mais il a changé.

Les mois de torture, la lutte de chaque jour dans une nature hostile, la menace qui pèse sur la résistance plus grande que jamais: Alex n’est plus le même.

Hana non plus. Hana qui a été opéré.

Hana qui va se marier.

Hana qui doute.

Imaginez qu’on vous prive de tout sentiment.

Que la liberté ne soit plus qu’un vieux souvenir dénué de sens.

Jusqu’où iriez-vous pour garder le droit d’aimer?

Nous voilà donc au troisième et dernier tome de cette série. La rébellion commence à monter, on sent le changement arrivé, le doute s’installer, les croyances s’effondrer. On touche enfin au but. Voici donc mon avis sur cet ultime tome qui clôture une série qui m’est très chère.

Deux points de vues qui divergent

Cette fois, le livre est découpé non pas en deux temps différents, mais en deux points de vue différents. En effet, en plus d’avoir le point de vue de Lena, nous retrouvons également Hana, qui a subi le Protocole.

J’ai adoré la retrouver car c’est un personnage que j’aime vraiment beaucoup et j’ai été très contente d’avoir son point de vue. Non seulement, le parallèle entre les deux intrigues est vraiment très bien mené, mais en plus, cela apporte une tout autre vision des choses. En effet, Hana ayant subi le Protocole, on a maintenant le point de vue de quelqu’un qui n’a plus ce sentiment de l’amour. Cela nous aide à mieux comprendre la manière dont les Invulnérables ressentent et vivent les choses.

Le point de vue de Lena

C’est d’ailleurs grâce à la confrontation des deux points de vue que l’on voit l’ambivalence sur le bien-fondé du Protocole : du point de vue de Lena, on se rend compte que l’amour fait mal, que c’est un sentiment qui engendre de la souffrance, du malheur. Lena a le coeur brisé, elle est déchirée entre son amour pour Alex et celui pour Julian. Elle fait également l’expérience amère de la jalousie, ne supportant pas de voir Alex proche de Coral. Elle voit également de ses propres yeux ce qu’est réellement la vie dans la Nature, qui n’est en rien ce qu’elle avait imaginé et qui, étonnement, se rapproche de ce qu’on lui avait enseigné à Portland. Elle remet en question toutes ses croyances, tout ce qu’elle pensait savoir et va même jusqu’à parfois regretter de s’être enfui et de ne pas avoir subi le Protocole. Étonnement, c’est dans son point de vue que l’on a les arguments en faveur du Protocole.

Le point de vue de Hana

Du point de vue de Hana, au contraire, nous avons les arguments en défaveur du Protocole. En effet, on voit à travers elle ce qu’est la vie des Invulnérables et on se rend compte à quel point elle peut être vide et pas si tranquille que ce que l’on fait croire. On a inhibé les sentiments de Hana mais il reste une gêne, un manque. Elle ne ressent rien mais elle n’est donc heureuse. Et puis, surtout, on se rend compte que ne pas ressentir d’amour, ne rend pas les gens gentils ou méchants. Cela est illustré par le personnage de son fiancé, Fred, qui, même s’il est opéré, il reste un homme calculateur, ambitieux, manipulateur et parfois même violent. Il n’hésite pas à faire tuer son propre père pour prendre sa place, à faire interner sa première femme et à violenter Hana pour qu’elle ne pose pas de question. Finalement, le Protocole ne règle pas réellement les vrais problèmes. On dit qu’il instaure un endroit en paix et sécurisé alors qu’au final, ce n’est qu’une façade. La violence et la méchanceté restent présentes malgré l’absence de l’amour. D’ailleurs, je trouve que justement, l’amour pousse à la compassion, l’empathie et l’entraide. Les Invalides s’aident majoritairement entre eux et ils le font d’eux-mêmes, tandis que les Invulnérables ne sont guidés que par l’indifférence qui les empêche de créer de vrais liens entre eux et c’est ce qui fait, selon moi, leur faiblesse.

Nous avons donc une véritable réflexion à propos du bien et du mal qu’engendrent l’amour et une remise en question dans les deux camps. J’ai trouvé cela vraiment intéressant, surtout que cela donne à réfléchir sur la position que l’on prend de base et, personnellement, j’ai commencé à penser que les arguments en faveur du Protocole ne sont pas si erronés que cela. Mais finalement, je reste sur ma position initiale et je pense que l’amour est un moteur pour la survie de l’humanité et qu’il est nécessaire.

L’intrigue

Du point de vue de l’intrigue, j’ai trouvé qu’elle était très bien menée, les deux points de vue s’emboîtent à merveille. Julian est un peu moins mis en avant dans ce tome, même si l’on voit son évolution au sein de la Nature. Je trouve qu’il s’en sort d’ailleurs très bien, il fait de son mieux pour s’intégrer et il est très compréhensif envers Lena en ce qui concerne Alex. En parlant de ce dernier, j’ai été vraiment très heureuse de le retrouver même si cela m’a fait mal au coeur de le voir aussi brisé. Même si c’est un peu agaçant de le voir aussi dur et froid avec Lena, je comprends le fait qu’il n’arrive pas à supporter de la voir passer à autre chose, de l’entendre dire que penser à lui était trop dur, que cela faisait trop mal alors que pour lui, c’est justement ce qui le maintenait en vie.

Les personnages

Beaucoup de personnages sont également développés dans ce dernier tome et chacun à sa manière de voir les choses, chaque personne à sa personnalité, est unique. Le personnage que l’on découvre notamment, est la mère de Lena. On finit par la retrouver au sein de la rébellion et j’ai beaucoup aimé l’évolution de sa relation avec Lena, le fait qu’elle ne s’attendait pas du tout à ce genre de retrouvailles, qu’elle était en colère contre elle. Cela a quelque chose de très vrai, très réel.

J’avais oublié la mort de Raven et c’est une nouvelle fois que j’ai le coeur brisé. C’est vraiment triste de la voir mourir comme ça, dans les bras de Tack. Mais elle est morte pour ses idées, ses croyances. Elle a préféré mourir que de vivre soumise à quelque chose à laquelle elle ne croit pas. Mais je trouve cela tellement injuste qu’elle meurt aussi vite, comme ça, comme si de rien n’était, même si cela accentue le réalisme de la chose.

L’autrice nous accorde également une dernière rencontre entre Hana et Lena que tout sépare à présent mais qui n’empêche pas le fait qu’elles restent intimement liées l’une à l’autre, que malgré tout cela, un lien fort les unies toutes les deux et que l’amour qu’elles partagent domine tout.

Une fin poétique et magistrale

En plus de tout cela, l’autrice nous offre une fin magistrale selon moi. De toutes les fins que j’avais imaginées, je ne m’attendais absolument pas à celle-ci. Au début, j’ai été un peu choquée puis déçue, n’ayant pas les réponses à mes questions. Mais finalement, en y repensant et en en parlant, je me suis rendu compte qu’il ne pouvait pas y avoir de meilleure fin que celle-ci, car, après tout, c’est vrai que le plus important n’est pas la fin, mais le combat en lui-même. C’est le fait de se battre pour ce que l’on croit, pour sa liberté qui est le plus important. On peut mourir comme Raven, en se battant et mourir, ou se battre et gagner, le plus important, c’est de le faire.

C’était donc un troisième et dernier tome qui monte crescendo et qui se termine en beauté et tout en poésie, une fin qui ne pouvait être mieux faite.

« Faites tomber les murs. C’est la seule chose qui importe en fin de compte. Personne ne sait ce qui arrivera une fois qu’ils seront abattus : on ne voit pas ce qu’il y a derrière, on ignore si on trouvera la liberté ou le malheurs, le bonheur ou le chaos. Le paradis ou l’enfer. Faites tomber les murs. Sinon, vous mènerez une vie étriquée, une vie de peur, vous vous barricaderez contre l’inconnu, vous réciterez des prières contre les ténèbres, vous laisserez parle la crainte et l’étroitesse d’esprit. Vous pourriez, bien sûr, ne jamais connaître l’enfer. Mais, dans ce cas, vous vous condamneriez ainsi à ne jamais connaître le paradis. Vous ne feriez jamais l’expérience du vide et de l’envol. Vous tous, où que vous soyez : vos grandes villes enrobées de barbelés ou dans vos petits trous paumés. Trouvez-les, ces obstacles, ces liens qui vous étouffent, ces cailloux qui pèsent lourd dans votre ventre. Et libérez-vous, libérez-vous, libérez-vous… Je vous propose un marché : je m’engage à le faire, jour après jour, si vous aussi. Faites tomber les murs. »

#amour #liberté #maladie #Nature #résistance #LaurenOliver

Delirium, Livre II, Lauren Oliver

« L’avenir se bâtit sur n’importe quoi.

Une poussière, une étincelle. Un désir d’avancer, lentement, un pied devant l’autre.

On peut construire une ville magnifique à partir de ruines. »

Lena a découvert avec Alex ce sentiment interdit qu’est l’amour. Ensemble ils se sont enfuis, déterminés à gagner la Nature pour vivre leur passion. Mais seule Lena est parvenue à franchir la frontière. Sans savoir si Alex est encore vivant. Aujourd’hui Lena a rejoint la résistance. Elle se voit confier une mission qui pourrait bien lui coûter la vie. Mais une nouvelle rencontre vient remettre en question tous ses principes. Se battre pour avoir le droit d’aimer : cela a-t-il vraiment un sens ?

Après m’être replongée dans le premier tome de Delirium, j’ai tout de suite enchaîné avec le deuxième tome. Je pense que c’est celui que je préfère de la saga, même si je ne pourrais l’affirmer que quand j’aurais lu le troisième tome. Mais pour le moment, laissez-moi vous parler de celui-ci.

Le premier chapitre est assez perturbant. J’avoue de pas m’être souvenus de ce passage et c’est donc avec surprise qu’on se demande où est-ce que Lena a atterri. Mais malheureusement, on n’a pas tout de suite la réponse car le second chapitre nous transporte au moment où le premier tome se termine. J’ai d’ailleurs adoré l’idée du « Avant » et «Maintenant», ça donne du suspense, de l’intensité et de la profondeur à l’intrigue. Mais je reviendrais là-dessus un peu plus tard.

Je vais d’ailleurs séparer mon avis en ces deux parties « Avant » et «Maintenant» car pour moi ce sont deux intrigues distinctes et qu’elles ont chacune leurs propres points.

Avant

On retrouve donc une Lena aux portes de la mort. Totalement perdue, elle a fait la seule chose qu’elle a toujours su faire : courir. Elle court, court, jusqu’à ne plus pouvoir bouger. Et à ce moment-là, elle attend la mort. On sait qu’elle ne meurt pas grâce au premier chapitre (et aussi au fait que c’est le personnage principal…) mais on est quand même inquiet pour elle, on se demande comment elle va faire pour survivre. C’est là qu’on assiste à sa renaissance. À chaque pas, à chaque souffle, elle laisse l’ancienne Lena mourir et se forge une nouvelle Lena, une battante, une fille de la Nature. J’ai trouvé ce moment très poétique et très intense.

Une nouvelle vie

Et c’est également là qu’arrivent nos nouveaux personnages. Lena se fait secourir par des Invalides qui vont l’accepter au sein de leur grande famille. J’ai beaucoup aimé ce groupe et sa dynamique. Chacun a son rôle, chacun à une utilité et œuvre pour le bien commun. Lena finit peu à peu par y trouver sa place, en tentant de se surpasser, de faire de son mieux pour survivre. Elle devient de plus en plus forte, autant physiquement que mentalement. Ce que j’ai trouvé super intéressant dans ce personnage c’est comment elle arrive à maîtriser ses émotions, à maîtriser ses souvenirs, son passé et de le refouler afin d’aller de l’avant, de vivre le moment présent et de se concentrer uniquement sur cela. Pour ce faire, elle prend beaucoup exemple sur Raven. C’est un personnage très profond également, une jeune femme qui s’est sauvé dans la Nature et qui a vécu là-bas depuis, qui a mené ce groupe d’Invalides à travers la Nature et a tout fait pour les maintenir en vie. Elle porte un poids énorme, une grande responsabilité envers ce groupe. Raven est quelqu’un de très dur en revanche, je trouve que sa responsabilité envers le groupe l’empêche de s’épanouir vraiment, de vivre comme elle l’entend alors qu’au final, c’est le but de la Nature. Et j’ai trouvé cela un peu dommage que Lena devienne un peu comme elle au début.

La Nature

Dans ce tome, on voit donc à quoi ressemble la vie dans la Nature. Dans le précédent, on idéalise un peu cet endroit, on se représente la liberté, la joie, l’amour. Mais finalement, c’est plus compliqué que cela. Dans la Nature, la chose la plus importante, c’est la survie. À travers cela, on nous montre également la douleur que provoque l’amour. Lena souffre. Elle souffre de son amour perdu, elle souffre de la séparation de ses proches, de sa vie d’avant et de l’avenir incertain. Elle a totalement changé d’univers, elle est en pleine remise en question sans avoir non plus le temps de s’adapter.

Maintenant

Parallèlement, la résistance est introduite. Lena est en colère contre le système qui lui a enlevé Alex et sa famille et elle cherche à se venger. Pour cela, elle veut participer activement au sein de la résistance.

Ce que j’aime chez la résistance, c’est le fait qu’ils se battent pour le droit de choisir, pour le libre arbitre. Ce n’est pas une question de vouloir aimer ou non, comme dit Lena c’est la question d’avoir le choix de prendre le mauvais chemin. Je comprends l’idée de vouloir éviter aux gens de prendre de mauvaises décisions et de souffrir mais le fait de choisir est ce qui nous définit, le libre arbitre est une part importante de l’humain et on ne devrait pas la lui retirer. Je suis donc d’accord avec la résistance sur ce point-là. En revanche, je suis en total désaccord avec la manière dont ils mènent le combat. Je suis d’accord avec Lena quand elle dit qu’au fond, ils ne valent pas mieux que l’APASD.

L’APASD

L’APASD pense qu’il vaut mieux sacrifier une minorité pour le bien-être commun. Je ne suis pas d’accord. Pour moi, toute vie humaine est aussi importante que la vie de l’humanité tout entière. Mais eux, cela ne les dérange pas de faire des essais sur des enfants, afin d’éradiquer ce mal si fatal qu’est l’amour. Leur peur les pousse à devenir de plus en plus radical jusqu’à ne plus être rationnel du tout selon moi. Ils n’ont aucun recul sur les conséquences qu’engendrent leur pratique, au lieu de l’améliorer, on a l’impression qu’ils ne font qu’aggraver les choses. J’ai été assez choquée par ce que proposait Thomas Finnerman et encore plus par le fait qu’il rassemblait un grand nombre autour de lui qui partage son opinion. C’est à ce moment que l’on rencontre également son fils, Julian, la figure même de l’APASD. Il est tout ce que Lena déteste. Il est pour le fait d’éradiquer le mal qu’est l’amour quitte à y laisser la vie. J’ai eu beaucoup de mal à comprendre pourquoi il était aussi engagé, je sais bien qu’il a été éduqué de manière à craindre l’amour et à vouloir subir le Protocole pour son bien, mais de là à tenter au risque de mourir, j’ai du mal à savoir pourquoi. Lena avait peur de cela car sa mère était « malade » et qu’elle avait peur de l’avoir contracté à son tour et de subir le même sort que sa mère. Mais lui n’a pas eu un exemple aussi fort.

Une histoire qui se répète

Mais bon, il se retrouve néanmoins coincé avec Lena pendant une bonne partie du livre et commence à douter du bien-fondé du Protocole à son tour. J’ai trouvé que c’était une bonne idée de mettre Lena à la place d’Alex, de la voir faire douter quelqu’un comme on l’avait fait douter avant. C’est un changement de rôle intéressant, elle passe de celle qui met en doute, qui découvre, à celle qui sait et qui ouvre les yeux des autres. J’ai donc bien aimé le fait qu’il y a des références à ce qu’elle avait vécu avec Alex. En revanche, je n’ai pas aimé que l’histoire d’amour se répète. J’ai trouvé que cela n’apportait rien à l’histoire et donnait une généralité qui n’a pas lieu d’être. Je comprends le fait de faire ressentir de l’amour à une personne pour qu’elle comprenne que ce n’est pas un mal mais je pense qu’il aurait été encore plus intéressant de voir une autre forme d’amour se développer (l’amitié ou une relation fraternelle par exemple).

Avant VS Maintenant

D’ailleurs, j’ai trouvé que l’intrigue du « Maintenant » n’est pas aussi bien développée que celle du « Avant ». Pour moi, elle ne sert pas à grand-chose hormis pour introduire la résistance et je trouve cela dommage. L’intrigue n’est pas très bien ficelée, c’est un peu tiré par les cheveux selon moi. En revanche, j’ai bien aimé le fait de nuancer le groupe de résistants. En effet, on se rend compte que même s’ils ont une belle cause, ils agissent de la même manière que les Invulnérables, ils se permettent de sacrifier des personnes pour leur cause. Je comprends le fait de se porter volontaire, d’être prêt à mourir pour la cause que l’on défend, mais je ne comprends pas le fait que l’on sacrifie autrui pour sa propre cause. Personnellement, j’aurais trouvé leur cause plus noble et plus impactant si, justement, ils avaient refusé de sacrifier des gens, de ne pas tuer et de montrer que l’amour n’est justement pas un mal, l’amour ce n’est pas tuer, ce n’est pas détruit, que l’amour c’est sauver.

Voilà donc mon avis sur ce deuxième tome de Delirium. J’ai beaucoup aimé ce tome, particulièrement la partie « Avant » que je trouve très belle et très profonde. Let’s go pour le tome trois !

#liberté #Nature #maladie #amour #résistance #LaurenOliver

Delirium, Lauren Oliver

« Je t’aime. Souviens-toi. Ils ne peuvent pas nous enlever ça. »

Lena vit dans un monde où l’amour est considéré comme la pire des maladies. Un monde où tous les jeunes subissent à leur majorité une opération de cerveau pour être immunisés. A quelques mois de ses dix-huit ans, Lena aspire presque à subir à son tour le Protocole car, depuis toujours, amour rime pour elle avec souffrance et danger. Jusqu’à ce qu’une rencontre inattendue fasse tout basculer.

Avant, tout était simple, tout était organisé.

Mais est-ce vraiment vivre que de laisser la société tout prévoir pour vous. Vos amis, vos amours et votre avenir ?

Delirium est l’une des premières trilogies préférées. Je l’avais lu pendant mes années collège/lycée et j’avais adoré l’univers, les personnages et surtout les idées que ce livre dégage. J’ai donc décidé de me replonger dans cet univers qui m’avait manqué.

L’univers

Je vous avoue qu’au début, j’ai eu un peu de mal à me remettre dans l’univers, je n’ai pas tout de suite accroché comme avant et j’ai eu un peu peur de ne plus autant aimer le livre qu’avant. La diabolisation de l’amour m’a encore plus frappé que durant ma première lecture, avec le recul, on se rend compte à quel point leur vision et leur système est radical. L’amour est aussi mal vu que la peste voire même la mort. Mais il faut avouer que leurs arguments ne sont pas totalement absurdes : l’amour est vu comme quelque chose qui empêche les gens d’être rationnel et responsable, qui pousse les gens à agir de manière impulsive et qui cause de mauvaises conséquences. Quand on y pense, ce n’est pas totalement faux, l’amour rend parfois aveugle, il pousse à faire des choses que l’on regrette par la suite, qui ne sont pas rationnelles et parfois, cela amène à faire des erreurs. L’amour fait également souffrir. Qui n’a jamais pleuré par amour, ne s’est jamais senti trahi ? Qui n’a jamais eu le cœur brisé par quelqu’un ? L’amour a son lot de souffrance, de douleur qui plonge certains d’entre nous dans le malheur pour un long moment voire parfois pour le reste de ses jours. Ce n’est donc pas une si mauvaise idée d’essayer de retirer ce sentiment qui peut être douloureux voire dangereux. D’ailleurs, Lena, adhère totalement à cette croyance de l’amour comme étant une maladie, un mal à éviter à tout prix. Comme tous les autres, elle essaye de fuir la douleur, elle n’a qu’une seule envie : subir le Protocole afin de pouvoir être immunisée contre ce mal. Pour elle, comme pour le reste de cette société, la fin de l’amour est la fin de la souffrance.

La remise en question de Lena

Mais Lena finit peu à peu par remettre en question ce système grâce aux sentiments qu’elle développe pour Alex. En discutant avec une amie, elle m’a expliqué qu’elle n’aimait pas le fait qu’Alex débarque et apprenne la vie à Lena. Mais personnellement, je n’ai pas ressenti cela comme ça. Pour moi, c’est Lena qui ouvre les yeux d’elle-même en développant des sentiments, des émotions qu’elle n’avait jusque-là jamais éprouvées. Pour moi, ce n’est pas Alex qui lui apprend les choses, qui la guide. Lui est là comme exemple, comme preuve. Il lui montre les choses et c’est elle qui se rend compte des failles du système, c’est elle qui remet en cause tout ce qu’on lui a appris. C’est pour cela que j’aime beaucoup ce couple.

Alex

Je trouve Alex simple et sincère (bon hormis la partie où il ment sur le fait qu’il est un Invalide pendant un petit moment…). C’est un personnage un peu mystérieux, qui ne s’ouvre pas trop (ce qui est normal compte tenu des circonstances vous me direz) mais la chose que j’ai le plus appréciée chez lui c’est qu’il n’impose pas son point de vue à Lena. Il lui explique ce qu’il pense, il lui montre, mais il ne l’oblige pas à la suivre, il ne l’oblige pas à prendre part à son combat. Il accepte le fait qu’elle soit née dans cette société et qu’à un moment donné, elle doive subir le Protocole et lui dire au revoir. Il lui raconte ce qu’il sait, lui dit la vérité mais il la laisse se faire sa propre opinion, il la laisse aller à son rythme.

Un premier amour interdit

J’ai également trouvé leur amour très beau. C’est un amour de jeunesse, un premier amour insouciant. Mais surtout un amour fort. On sent qu’ils partagent des sentiments de plus en plus fort l’un pour l’autre au point où Lena n’est plus capable de s’imaginer vivre sans lui. On pourrait penser que c’est un peu « trop beau » mais ce que j’ai beaucoup apprécié c’est que l’autrice nous montre la douleur que provoque cet amour. Lena est heureuse dans les bras d’Alex mais elle souffre également. Elle souffre quand elle se sépare de lui, elle souffre de la peur de subir le Protocole et ne plus l’aimer, elle souffre de ne pas vivre cet amour au grand jour. Mais elle s’en fiche. Elle n’en a vraiment rien à faire de cette douleur, bien au contraire, elle l’accepte car ça la rend plus vivante, plus consciente de ce qui l’entoure, consciente de ce qui est vraiment important dans la vie.

L’amour, un sentiment à multiple facettes

La seconde chose que j’ai beaucoup aimée dans ce livre, c’est le fait que l’autrice nous montre l’amour sous différentes formes. Nous avons certes l’amour entre Lena et Alex qui est fort, mais il y a également celui qui lie Lena à Hana. Ces deux jeunes filles partagent une belle et forte amitié. Elles ne viennent pas du même quartier, elles n’ont pas les mêmes moyens, n’ont pas la même vie mais un lien très fort s’est tissé entre elles envers et contre tout. Elles ont beau se disputer, parfois ne pas se comprendre, elles finissent tout de même par revenir l’une vers l’autre. C’est Hana et Lena contre le reste du monde. Même une fois qu’elle rencontre Alex, elle continue à voir Hana, à l’inclure dans ses secrets. Elle va même jusqu’à prendre des risques pour prévenir Hana quand elle se retrouve en danger. Et Hana est également là pour elle. Elle la couvre, elle fait son possible pour l’aider de son mieux. C’est vraiment une très belle amitié et elle nous montre à quel point l’amour d’une amitié peut être fort et aussi important que l’amour romantique. Nous avons également l’amour envers la famille. Au départ, on a l’amour de Lena pour sa petite cousine Grace qu’elle aime énormément. Elles ont toutes les deux un lien spécial, elles partagent chacune le secret de l’autre. Mais il y a aussi l’amour que la mère de Lena lui portait. Pour moi, s’il y a bien une incarnation de l’amour dans ce livre, c’est la mère de Lena qui l’incarne. Elle a subi le Protocole plusieurs fois sans que cela n’ait en aucun cas entaché l’amour qu’elle porte à son mari et ses enfants. C’est un personnage très fort qui est défini par son amour qu’elle porte à sa famille. Elle s’est battue jusqu’au bout pour cela et elle a offert à ses enfants ce qu’aucun autre enfant n’a reçu dans cette société. J’aime beaucoup ce personnage que je trouve plein de force et de courage.

Mais en plus de nous montrer les différentes facettes de l’amour que l’on peut porter à une personne, l’autrice nous montre que l’amour se trouve aussi dans l’art. J’ai adoré retrouver cette forme d’amour dans ce livre. C’est rare qu’on y pense et pourtant, l’art est ce qui nous fait ressentir le plus de choses. Ici, c’est surtout les émotions que la musique fait ressentir qui est mis en avant. Lena ressent des choses fortes, qu’elle n’avait jamais ressenties avant et elle prend du plaisir à écouter cette musique puissante. La poésie aussi la fait rêver et lui fait ressentir des émotions fortes. Les émotions, l’amour, ne sont pas présents que chez les gens mais aussi dans les notes, les paroles, le rythme. L’amour est partout, sous différentes formes. Et puis, l’amour rend beau. Lena est une jeune fille tout ce qu’il y a de plus banale voire même pas spécialement jolie et pourtant, à travers le regard d’Alex, elle se sent belle. Elle voit également la beauté dans toutes les choses qui l’entoure, dans la musique qu’elle entend, la poésie… Les émotions rendent les choses belles et je trouve que c’est une très belle définition.

Une société dans l’erreur

Et c’est là que l’on se rend compte à quel point cette société est dans l’erreur. Non seulement, je les ai trouvés radicaux dans leur manière de régler le problème de l’amour en l’éradiquant purement et simplement alors qu’il a tout de même énormément de bienfaits, mais en plus de cela, je trouve que les conséquences de l’absence de l’amour sont alarmantes. Les gens deviennent totalement vides. Ils vivent leur vie sans aucun but, aucun rêve, aucune envie. C’est un monde qui, personnellement, me fait très peur, je ne pourrais absolument pas vivre dans un monde pareil, avoir une vie monotone, une routine où je ne pourrais rien aimer de ce que je fais ou aimer les gens qui m’entourent. Les gens sont plongés dans une totale indifférence qui est encore plus dangereuse que la haine. Et cela est très bien illustré par les Régulateurs. Ces personnes qui sont censées protéger la société des Invalides, des malades qui propagent la maladie fatale de l’amour, sont au final ceux qui blessent les gens. Ils les frappent, les attaquent, les violentent dans la plus totale indifférence. Ils sont totalement insensibles à ce que les adolescents qu’ils attaquent ressentent, ils frappent sans se soucier des conséquences que peuvent avoir ces coups. Lena est attaquée par un Régulateur et par un chien et là, retournement total de situation : c’est Alex qui la sauve. Alex l’Invalide. Alex qui est touché par l’amor deliria nervosa. Il la sauve des personnes qui étaient censées la protéger. C’est à ce moment-là je pense, que Lena se rend compte que tout ce qu’on lui a appris, toute l’éducation qu’on lui a donnée, toutes ces années qu’elle a vécu n’est qu’un tissu de mensonges. C’est une véritable prise de conscience pour elle à ce moment-là. Cette société est donc totalement dans le faux, dans l’erreur. Les gens ne sont pas heureux, ils sont tout simplement indifférents de la vie. Ils sont endormis, dans un état second et ne vivent pas réellement.

Il y a également une chose qui m’a un peu perturbé dans ce système, c’est la vision de la religion. Une religion est une croyance, principalement une croyance en un dieu. Mais ce dieu est aimé. Il est vénéré, adoré et c’est pour cela qu’on le sert. Mais cette société a éradiqué le sentiment de l’amour. Je ne vois donc pas comment fonctionne leur relation par rapport à Dieu, qu’est-ce qui les pousse à y croire ?

Voilà donc toute la réflexion que m’a apportée ce livre. Je l’ai relus avec énormément de plaisir, même si j’ai eu un peu de mal au début, je me suis remise dans le bain et j’ai dévoré la suite de l’histoire, j’ai été totalement happé par l’intrigue qui m’a fait retenir mon souffle jusqu’à la dernière ligne. Je vais donc de ce pas me plonger dans le deuxième tome !

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