La Passe-Miroir, Les Disparus du Clairdelune, Christelle Dabos

« Quand je vous ai dit que vous aviez une prédisposition surnaturelle aux catastrophes, ce n’était pas une invitation à me donner raison. »

Fraîchement promue vice-conteuse, Ophélie découvre

à ses dépens les haines et les complots qui couvent sous les plafonds dorés de la Citacielle. Dans cette situation toujours plus périlleuse, peut-elle seulement compter sur Thorn, son énigmatique fiancé ? Et que signifient les mystérieuses disparitions de personnalités influentes à la cour ? Ophélie se retrouve impliquée malgré elle dans une enquête qui l’entraînera au-delà des illusions du Pôle, au coeur d’une redoutable vérité.

Sitôt le premier tome terminé, je me suis ruée sur le deuxième. On retourne donc sous la couette, de grosses chaussettes en laine aux pieds, un thé chaud à portée de main et nous revoilà au Pôle !

Ophélie, un personnage courageux à sa manière

« Soyez impressionnante .(…) Je ne vous dit pas cela pour vous angoisser. Je vous le dis parce que vous en êtes capable, j’en ai été témoin plus d’une fois. »

Encore une fois, c’est totalement sous le charme que j’ai suivi Ophélie dans ses aventures au Pôle. Et c’est une nouvelle fois que je me suis émerveillée de son évolution. Dans ce tome, on découvre une Ophélie qui prend des initiatives, qui prend les choses en main plutôt que de se laisser ballotter par les autres. Malheureusement pour elle, tout ne se passe jamais comme prévu, elle perd le contrôle et se retrouve dans des situations totalement alambiquées. Elle se retrouve également à devoir affronter des situations qui lui font véritablement peur. On la voit beaucoup plus effrayée que dans le tome précédent mais aussi beaucoup plus malmenée. Elle est a peur pour ses proches mais surtout, elle a peur pour sa vie. Mais cela ne l’arrête jamais. C’est quelqu’un de débrouillard, qui arrive à s’en sortir avec les cartes qu’elle a, même si elle se retrouve avec un mauvais jeu entre les mains. J’ai admiré sa détermination à continuer envers et contre tout. Sous ses airs doux et naïfs, ce petit bout de femme cache une volonté de fer qu’on avait aperçue au premier tome et qui s’affirme concrètement dans ce celui-ci.

« Pour un couple si mal assorti, vous êtes décidément inséparables. »

C’est d’ailleurs elle qui prend l’ascendant dans le drôle de couple qu’elle forme avec Thorn. Elle l’affronte jusqu’à avoir ce qu’elle veut et remporte presque toutes les batailles. Leur relation se complexifie, notamment du côté de Thorn, dont on a du mal à cerner son attitude et ses sentiments envers Ophélie, ce qui a pour résultat de la troubler plus que jamais. J’ai beaucoup aimé la tournure que prend cette relation, même si cela a eu le don de me frustrer d’être tenue ainsi dans l’incertitude. Mais cela se fait d’une manière si naturelle, si fluide, qu’on ne peut envisager que cela se passe autrement.

Thorn, plus insaisissable que jamais

« Vous m’avez voulu honnête avec vous. Vous apprendrez donc que vous n’êtes pas pour moi qu’une paire de mains. Et je me contrefiche que les gens me trouvent douteux, du moment que je ne le suis pas à vos yeux. »

On a beau voir Thorn plus souvent dans ce deuxième tome, il reste pour moi encore plus insaisissable que dans le premier. On ne sait plus trop si son comportement envers Ophélie est due à son ambition ou s’il s’inquiète sincèrement pour elle. J’ai beaucoup aimé en apprendre plus sur son passé et sur lui en général, cela m’a fait tomber un peu plus sous son charme. Je me suis vraiment prise d’affection pour ce personnage toujours aussi taciturne et implacable. Quelque chose chez lui à réussi à m’atteindre en plein coeur et à m’attendrir. On voit que malgré tout, à sa manière, il tente de faire des efforts sans pour autant renoncer à ce qu’il est.

Farouk, la définition même de « complexe »

« Elle ne lisait dans le regard de Farouk aucun courroux, aucun dédain, rien de ce qui aurait pu se rapprocher un tant soit peu d’une émotion.

Non ce qu’il y avait au fond de ce regard, c’était un désert.

Ophélie se sentit aspirée par cet espace infini. En un battement de cœur elle mesura l’abime qui séparait leurs deux temporalités : un immortel destiné à l’éternité; une humaine condamnée à disparaître. »

La véritable découverte en ce qui concerne les personnages, c’est Farouk. Je suis admirative devant la capacité de l’autrice à créer un personnage aussi complexe et original. Tout comme Ophélie, j’ai ressenti cette pesanteur, cette pression psychique que l’on éprouve en sa présence. Il est totalement imprévisible et cela crée des situations que l’on n’aurait jamais pu imaginer. Une bonne partie de la tension de ce roman repose sur le comportement de Farouk et les décisions qu’il prend. Cet esprit de famille m’a fasciné et effrayé à la fois, créant un mélange de crainte et d’admiration pour ce personnage si particulier.

J’ai aussi beaucoup aimé l’introduction de nouveaux personnages tels que le baron Melchior ou encore sa sœur, mme Cunégonde, qui sont des personnages intéressants. On en apprend un peu plus sur la société du Pôle et sur les différentes familles qui descendent de Farouk. Je n’ai pas trop aimé les sœurs d’Archibald que j’ai trouvées un peu antipathiques. Et on retrouve également certain autre tels que Renard ou la Mère Hildegarde.

Le Pôle, un univers complexe et dangereux

Comme je le disais plus haut, on découvre la société aristocrate de la Citacielle mais également de nouveaux endroits du Pôle. J’ai beaucoup aimé l’approfondissement que fait l’autrice de son univers. On entre réellement au coeur de la Citacielle, au coeur de ses illusions et de ses dangers. On découvre un fonctionnement que j’ai beaucoup aimé décoder et tenter d’appréhender. C’est une arche que j’ai beaucoup aimée, qui contraste totalement avec la chaleur et la légèreté d’Anima.

Une parfaite maîtrise de son intrigue.

« Vous avez le sens de l’inattendu, fiancée de Thorn. »

Mais plus que l’univers lui-même, l’intrigue m’a tenu en haleine tout du long. On entre dans l’engrenage infernal que constitue le mystère du Livre des esprits de famille, de cet univers, de son origine. On passe de petit indice à petit indice, on monte en tension pour arriver à la fin, à l’apothéose qui a fait vibrer ma curiosité et qui a envolé mon imagination dans des hypothèses et des théories à n’en plus finir. Ce deuxième tome m’a totalement embarqué dans une aventure à couper le souffle. Tout comme Ophélie et Thorn, il m’a été impossible de tenir en place, je voulais tout savoir tout de suite. Comme eux, j’étais à la recherche de chaque petit détail qui puisse m’aider à comprendre et à avoir des réponses à toutes mes questions. L’intrigue est si bien menée que même lors de ma relecture, je me suis fait mener par le bout du nez encore une fois ! Ce qui bien sûr, n’a fait qu’augmenter mon plaisir de lecture.

Pour conclure, ce fut une lecture addictive, qui a attisé ma curiosité encore et encore, faisant voler mon imagination. Je suis tombée encore un peu plus amoureuse des personnages et de cet univers si particulier et si cher à mon cœur. Donc un dernier mot : lisez, lisez, lisez ! ♥

#clans #pouvoirs #disparition #contrat #ChristelleDabos

La Passe-Miroir, Les Fiancés de l’Hiver, Christelle Dabos

« C’est ce que je suis avant d’être une paire de mains, conclut Ophélie en sortant ses doigts de la glace. Je suis la Passe-miroir. »

Sous son écharpe élimée et ses lunettes de myope, Ophélie cache des dons singuliers : elle peut lire le passé des objets et traverser les miroirs. Elle vit paisiblement sur l’arche d’Anima quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la citacielle, capitale flottante du Pôle. A quelle fin a-t-elle été choisie ? Pourquoi doit-elle dissimuler sa véritable identité ? Sans le savoir, Ophélie devient le jouet d’un complot mortel.

Si vous me suivez sur les réseaux sociaux, mon amour pour ce livre ne vous est donc pas étranger. J’ai tellement aimé ce livre que je n’ai pas réussi à vous en parler la première fois que je l’ai lu, c’est pour dire ! Je ne savais pas par quel bout le prendre ni comment exprimer tout ce que ce roman a pu me faire ressentir.

C’est donc à l’occasion de ma relecture que je vais tenter de vous donner mon avis détaillé sur ce livre dont je suis éperdument éprise.

Ophélie, la Passe-Miroir

« Passer les miroirs, ça demande de s’affronter soi-même, avait dit le grand-oncle. Ceux qui se voilent la face, ceux qui se mentent à eux-mêmes, ceux qui se voient mieux qu’ils sont, ils pourront jamais.  »

Je commence donc par Ophélie. Ophélie, ce personnage qui m’a fait l’effet d’un miroir, me renvoyant mon propre reflet à la figure. C’est une femme silencieuse, maladroite, indépendante, qui peut avoir l’air soumise mais qui n’en fait finalement qu’à sa tête. J’ai tout aimé chez elle, de ses silences à ses colères, de ses faux pas à coup de génie… Elle m’a conquise dès les premières pages et mon affection pour elle n’a fait que se renforcer au fil des pages. Ophélie n’est pas parfaite. Elle ne sait pas garder un objet dans les mains sans le faire tomber, s’habille de manière déplorable d’après les autres et ne sait pas se tenir en société. Elle ne correspond à aucun critère de la norme. Mais elle est parfaitement imparfaite. C’est un personnage qui derrière ses lunettes colorées, observe, qui derrière son écharpe animée, ne parle certes pas beaucoup, mais n’est pas stupide. Malgré sa naïveté, elle apprend et évolue dans un monde qui lui est totalement étranger. Quiconque à sa place aurait craqué, se serait enfuie ou serait mort. Mais pas elle. Derrière sa timidité et son renfermement, se cache une femme forte à la volonté de faire qui ne se laisse pas marcher sur les pieds.

Mais ce que j’ai le plus aimé chez ce personnage, c’est le fait qu’elle est parfaitement fidèle à elle-même. Depuis le premier chapitre jusqu’au dernier, rien ne la change. Elle est parfaitement consciente de tout ce qu’elle est, consciente de ses défauts et ses qualités, de ses faiblesses et ses forces et elle en assume chacun d’entre eux. En plus d’avoir le pouvoir de lire et de traverser les miroirs, elle a un autre super pouvoir : celui de réchauffer le cœur.

« Ecoute moi bien, fille… Tu es la personnalité la plus forte de la famille, ma petite. Oublie ce que je t’ai dit la dernière fois. Je te prédis que la volonté de ton mari se brisera sur la tienne. »

Thorn, l’Intendant

Je ne jamais par quoi commencer quand il s’agit de parler de Thorn. C’est un personnage qui m’a tout autant touché qu’Ophélie mais d’une manière différente. Thorn est un personnage aux innombrables défauts : il est taciturne au point d’être désagréable, il n’accorde que peu d’importance à ce que les autres pensent ou ressentent… Et pourtant on s’attache à cet homme bourru. Je me souviens qu’à la première lecture, mon avis était tout aussi mitigé et changeant que celui d’Ophélie à son propos. C’est toujours un peu le cas, trouvant que certaines de ses actions sont répréhensibles, que son insensibilité est blessante. Mais je ne peux m’empêcher d’y voir une personne que j’aurais aimé connaitre et dont je serai sans doute tombée amoureuse contrairement à Ophélie (oui je sais, je suis plus faible qu’elle !). C’est un homme rude mais intransigeant, , qui ne fait confiance à rien ni personne hormis les chiffres. Mais c’est aussi un homme qui tente de faire des efforts envers Ophélie. C’est très peu, c’est subtil mais c’est un immense effort de sa part. C’est également un personnage qui a une volonté de fer, même si Ophélie l’emporte sur ce point à mon avis. C’est un homme qui avance contre vents et marées, et qui fait très bien son travail. C’est un homme de principes, qui n’est pas hypocrite. C’est je pense, le seul de l’arche du Pôle à se montrer sur son vrai jour. Et c’est tout ces défauts et qualités qui font de lui l’un de mes personnages littéraires préférés.

Ophélie et Thorn, un couple qui n’en est pas un

« Ophélie enfonça son doigt dans la glace comme s’il s’agissait d’une eau dense et, soudain, elle les vit tous les deux. Une petite Animiste avalée par son manteau trop grand, l’air maladif et étourdi. Un Dragon, immense, nerveux, le front plissé par une tension cérébrale permanente. Deux univers inconciliables. »

Ophélie et Thorn partent sur de mauvaises bases. Le mariage est pour tous deux leur dernier souhait et pourtant, les voilà forcés de s’unir l’un à l’autre. C’est la première chose qui m’a fait aimé ce duo. Pour la première fois, nous avons deux personnages qui sont forcés de se marier contre leur volonté et qui doivent faire avec. Aucun des deux ne le souhaitent, ils sont sur un rapport d’égalité assez peu commun. Tous deux sont très différents l’un de l’autre et pourtant, je leur ai trouvé une certaine ressemblance qui fait que je trouve qu’ils forment un magnifique duo. Tout d’abord, ils ont tous les deux une volonté implacable. Volontés qui entrent en collision à certains moments, ce qui provoque quelques étincelles. De plus, ils sont tous les deux fidèles à eux-mêmes, qu’importe ce que pensent les autres. Ils sont chacun conscient de ce qu’ils valent et ne se soucient pas de l’opinion des autres. Pour « deux univers inconciliables », j’ai trouvé dans cette relation une force et une beauté rare.

Bérénilde, un personnage plein de surprises

Même après deux lectures, Bérénilde n’a cessé de me surprendre. C’est un personnage complexe qui dévoile ses facettes au fur et à mesure de l’intrigue. Je suis toujours mitigée à son sujet quand je sors de ma lecture du premier tome. C’est une femme qui peut se montrer attachante à un moment puis détestable la minute d’après. On ne sait jamais sur quel pied danser avec elle et c’est ce qui donne à l’intrigue une certaine tension, qui garde le lecteur vigilant quand il est en sa présence. Néanmoins, on ne peut s’empêcher de s’attacher un minimum à elle. Son amour sincère pour Farouk est touchant, et, derrière ce masque de femme de fer, de dragon redoutable, se cache une femme qui a pris de nombreux coups mais qui reste sur ses pieds et qui continue à faire ce qu’il faut pour survivre. Donc malgré tout, j’admire sa force et ce personnage aux multiples facettes.

Tante Roseline, une alliée cachée

« – Vous sentez-vous capable d’endurer cela?

– Si c’est dans l’intérêt de ma nièce, je me sentirai même capable de récurer votre pot de chambre. »

La tante Roseline m’a agréablement surprise et durant ma seconde lecture, cela m’a fait très plaisir de la retrouver. Si elle paraît un peu lourde au départ, elle s’avère être une alliée inestimable pour Ophélie quand elles arrivent au Pôle. Elle joue son rôle de chaperon et de marraine jusqu’au bout et ne laisse jamais tomber sa nièce. Elle est d’ailleurs prête à tout pour l’aider au maximum et j’ai trouvé cette dévotion très touchante. C’est vraiment un très beau personnage.

Archibald, un Chapelier Fou au Clairdelune

Archibald, l’attrape-coeur du Pôle ! Aucune femme ne lui résiste, pas même Bérénilde. Et j’avoue avoir moi aussi été sensible à ce personnage par certains égards. Tout d’abord, j’ai beaucoup aimé son attitude totalement décalée dans ce monde de cour et j’admire le fait qu’il arrive tout de même à s’en faire aimer. J’admire aussi son principe de franchise même si on ne doute pas du fait que cela ne l’empêche pas de jouer un rôle. C’est un personnage que l’on a du mal à cerner. On ne sait pas si Ophélie peut lui faire réellement confiance mais d’un autre côté, il se révèle être d’une aide précieuse tout au long du roman.

Je pourrais continuer encore longtemps sur les différents personnages tels que Renard, Gaëlle, la Mère Hildegarde, Farouk… Tous les personnages sont d’une complexité rare et hors du commun, pourtant si proche de la réalité que cela semble facile à réaliser. Cela donne l’impression que Christelle Dabos n’a pas créée des personnages mais de véritables personnes et je trouve cela incroyable.

Un monde construit et complexe

En plus des personnages, nous avons droit à un univers maîtrisé à la perfection. J’ai adoré découvrir l’arche d’Anima puis celle du Pôle, qui nous a réservés d’incroyables surprises. Le Pôle est une oeuvre d’art architecturale qui est un vrai délice pour l’imagination. La cour est un monde qui est à la fois époustouflant et repoussant. L’autrice ne cesse de jouer avec le beau décor, la beauté des costumes et des personnages pour ensuite retirer l’illusion et dévoiler la misère des lieux et l’âme sombre des personnages de la cour. On en cesse donc de voguer entre émerveillement et répulsion ce qui crée un sentiment assez étrange qui donne envie d’en savoir encore plus mais en redoutant ce qui va se révéler. Le tout est incrusté de détails qui font de cet univers, quelque chose de complexe et de profond. C’est comme plonger dans le livre à la manière d’Ophélie dans un miroir. C’est un sentiment grisant et addictif.

Un style savoureux

« Un mort, ce n’était pas seulement la perte d’un être cher. C’est une part entière de soi qui disparaissait dans le néant.[…] Oublier les morts, c’était comme les tuer une seconde fois. »

Tout cela est enrobé d’une plume exquise que j’ai savourée avec autant de plaisir d’un chocolat qui fond sur la langue. La poésie qui se dégage de ce roman embellit l’histoire et les personnages. Elle fait voyager le lecteur comme nul autre. Je suis totalement tombée sous le charme.

Pour conclure, c’est un véritable plaisir de découvrir et redécouvrir cet univers, c’est comme se blottir dans sa couverture (ou écharpe !) préférée pendant un jour de pluie, une tasse de thé à la main.

#clans #mariage #pouvoirs #Intrigue #Politique #ChristelleDabos

Le Trône de Fer, Intégrale 1, G.R.R. Martin

« Lorsqu’on s’amuse au jeu des trônes, il faut vaincre ou périr, il n’y a pas de moyen terme. » Cercei Lannister

Le royaume des sept couronnes est sur le point de connaître son plus terrible hiver : par-delà le mur qui garde sa frontière nord, une armée de ténèbres se lève, menaçant de tout détruire sur son passage. Mais il en faut plus pour refroidir les ardeurs des rois, des reines, des chevaliers et des renégats qui se disputent le trône de fer, tous les coups sont permis, et seuls les plus forts, ou les plus retors s’en sortiront indemnes …

Étant une fan de la série Game of Thrones, je ne pouvais que lire les livres. J’ai donc emprunté à ma meilleure amie son exemplaire (puis j’ai acheté le mien par la suite) et je me suis attelé à la lecture de la première intégrale ! Étant donné la complexité de l’histoire et le nombre de personnages, ma chronique risque d’être un peu longue.

Les personnages

Les Stark

Les Stark sont la définition même de la famille parfaite. Un homme droit et juste, qui ne jure que par l’honneur et la justice, une femme aimante qui ne vit que pour ses enfants qui sont eux-mêmes aussi nobles que leurs parents.

Ned Stark, un homme d’honneur

Je dirais que c’est le personnage qui représente l’homme idéal dans le livre. Il aime réellement sa femme, d’un amour véritable malgré le fait que c’est un mariage arrangé ; il aime ses enfants et leur donne la meilleure éducation possible. Il élève même son fils bâtard comme son fils légitime alors qu’il aurait pu tout simplement le renier et l’abandonner. Il se bat pour la justice et la vérité, c’est un homme idéaliste qui ne jure que par l’honneur et n’agit qu’en fonction de ce que sa conscience lui dit de faire. C’est malheureusement cela qui va lui apporter des ennuis. J’aurais trouvé cela admirable s’il avait choisi de ne suivre que son honneur quitte à mourir pour la vérité, mais le fait qu’il y renonce à la fin gâche totalement la portée du message et du personnage.

Catelyn Stark, une mère et une épouse

Catelyn est un personnage qui aurait pu avoir une certaine influence, du pouvoir, si elle ne vivait pas qu’à travers son mari et ses enfants. C’est vraiment dommage mais tout ce qu’elle fait, ce qu’elle pense, ce n’est qu’en fonction de Ned et de ses enfants. C’est d’ailleurs ce qui va créer autant de problèmes et qui va sceller le destin de son mari. C’est un personnage qui n’existe qu’à travers les autres et cela se remarque à la manière dont elle est injuste envers Jon : ce n’est pas son enfant à elle donc elle décide de l’ignorer, voire de le mettre dehors dès qu’elle en a l’occasion. Elle refuse que ses enfants nouent de vrais liens avec lui et elle fait en sorte que tout le monde se souvienne bien que ce n’est pas son fils et que ce n’est pas le fils légitime de Ned. C’est un personnage que je n’ai pas apprécié pour cela. Néanmoins, cela est également une preuve d’humanité. En effet, le fait qu’elle n’aime pas l’enfant que son mari a eu avec une autre femme est assez réaliste et « compréhensible ».

Maintenant, nous allons parler des enfants dans leur ordre de naissance.

Robb Stark, l’aîné et héritier légitime des Stark

Il est la fierté de la famille, son père tout craché mais, bien sûr, avec une ressemblance frappante avec sa mère. C’est le fils prodigue, l’homme de la famille en l’absence de son père qui agit comme lui et qui réussit tout comme il faut. Il est presque adulé par sa mère, ce qui le rend un peu pompeux.

Jon Snow, l’enfant illégitime

Je vous avoue que j’aime beaucoup le personnage dans la série mais un peu moins dans le livre. Dans ce premier tome, Jon est un adolescent qui veut faire ses preuves, qui veut montrer au monde qu’il mérite qu’on le voie comme le fils de son père. Il est parfois un peu colérique au début, ce qui se comprend. Mais quand il va au Mur, je le trouve un peu agaçant. Eh oui sacrilège, j’ai dit un peu de mal du grand et beau Jon Snow… Mais il faut admettre qu’il se sent un peu trop supérieur à ses frères du Mur, voire qu’il les méprise parfois et je trouve cela injuste de sa part. Lui qui a vécu dans l’injustice, dans un endroit où il était sans cesse jugé à cause de sa naissance et non à cause de ses actes ou même de sa personnalité, il se permet de faire pareil. Il n’est pas non plus content de la manière dont on le traite mais d’un côté, il ne faut pas qu’il oublie qu’il a renoncé à tout titre en arrivant au Mur, qu’il est au même niveau que tout le monde. Alors certes, Ser Allister est injuste envers lui, mais c’est parce qu’il s’est donné de l’importance dès le départ.

Sansa Stark, la jeune fille naïve

Beaucoup de personnes ne l’apprécient pas dans ce premier tome/ première saison (moi-même je dois avouer l’avoir trouvé un peu lourde dans la série…), mais je trouve que le personnage dans le livre est plus appréciable. Sansa est une jeune fille de bonne famille, bien-née, bien élevée, qui voit la vie en rose. Elle a une vision très naïve du monde et des gens. Mais je trouve cela normal de la part d’une jeune fille de 11 ans qui aime les ballades d’amour. Elle n’a jamais vécu dans la misère ni dans un environnement peuplé de problèmes, de corruption et intrigues en tout genre. La famille des Stark est réputée pour être une grande famille noble et juste et c’est donc normal que Sansa ne comprenne pas tout ce qui se passe à Port- Réal. De plus, elle se fait tout de même manipuler par la reine qu’elle tient en haute estime. D’ailleurs, elle finit tout de même par comprendre peu à peu que quelque chose ne va pas et essaye d’arranger les choses avec le plus de diplomatie possible. Du haut de ses 11 ans, elle agit au mieux, de la seule manière qu’on lui a apprise et qu’elle connaisse. On lui reproche également d’être tombée amoureuse de Joffrey. Mais si on regarde bien, elle ne sait pas à quel point il peut être mauvais. Elle ne connaît que les bons côtés qu’il lui montre et finit par prendre conscience de ce qu’il est réellement quand il lui montre son véritable visage. C’est donc un personnage que j’ai tout de même apprécié.

Arya, ma Stark préférée !

C’est vraiment un personnage que j’aime beaucoup. Contrairement à sa grande sœur, c’est une petite rebelle qui n’a pas conscience de son rang dans la société. La broderie et les fleurs ? Sûrement pas ! C’est bon pour les filles comme sa sœur mais pas pour elle. Arya est une fille qui veut prouver qu’elle a autant de compétences que ses frères et son père. C’est une battante qui est faite pour manier une épée plutôt que du fil et des aiguilles. Elle n’a pas un caractère facile mais je la trouve très rationnelle et mature pour son âge. Elle semble être plus perspicace et semble se rendre compte de plus de choses que Sansa qui ne voit la vie que comme une chanson d’amour. C’est pour cela je pense qu’elles s’entendent aussi mal. Elles voient la vie de manière totalement différente : Sansa se plaît dans le rôle qu’on lui demande de tenir, elle est heureuse à sa place, tandis qu’Arya veut plus, elle veut qu’on la reconnaisse pour ce qu’elle est vraiment, elle veut se faire entendre. Et chacune n’arrive pas à comprendre le point de vue de l’autre. Cela explique aussi pourquoi Arya est si proche de Jon. Je pense qu’ils se pensent tous les deux dans la même situation, ils veulent tous les deux faire leurs preuves. J’ai d’ailleurs adoré leur relation, je les trouve adorables tous les deux et très touchants. J’étais triste de les voir se séparer.

Bran Stark, un adulte dans un corps d’enfant

Je suis un peu mitigée concernant ce personnage. Je trouve que c’est un personnage assez spécial, un adulte dans le corps d’un petit enfant. Au début, on le trouve très attachant, surtout avec sa manie de toujours vouloir grimper partout. La manière dont il décrit la scène entre Cercei et Jamie montre également que c’est un petit garçon qui ne comprend pas la signification de ce à quoi il assiste. Mais d’un autre côté, à partir du moment où il perd l’usage de ses jambes, il prend 10 ans d’un coup. Il devient tout à coup complètement détaché et froid. On s’attache tout de suite moins à lui, même si on compatit pour ce qu’il lui est arrivé. C’est vraiment un personnage étrange.

Rickon Stark, le petit dernier

Le plus petit de la famille, celui qui semble avoir le moins d’importance. Pourtant, il m’a plus touché que Bran. Le fait qu’il soit aussi en colère face au départ de sa famille, qu’il se sente triste et délaissé m’a fait de la peine. C’est dommage qu’il ne soit pas plus développé que cela.

Les Lannister

Si les Stark sont l’image d’une famille parfaite, celle des Lannister est celle de l’ambition et de l’arrogance. C’est la famille la plus riche et influente de Westeros, celle qui a le plus de prestige mais qui suscite le plus de méfiance voire de mépris. Je trouve d’ailleurs qu’Eddard Stark se focalise un peu trop sur eux et que ses « partisans » ne ratent pas une occasion de les dénigrer.

Jamie Lannister, le Régicide

Jamie est celui qui a le plus d’ambiguïté. D’un côté, je comprends son geste de régicide. Son roi mettait le royaume en danger, il agit pour lui et non pas par vengeance ou autre motivation personnelle. C’est vrai que quand Ned le retrouve sur le trône, on peut se demander quel a été sa réelle motivation, mais s’il avait vraiment voulu le trône, il aurait pu l’avoir. Or, il y a renoncé. Il a certes juré fidélité mais il a surtout juré fidélité au royaume et il a dû faire un choix entre les deux. Je trouve son geste assez courageux (même si frapper dans le dos est assez lâche…), cela n’a pas dû être une décision facile. Moi ce que je lui reproche, c’est le fait qu’il ait poussé ce pauvre Bran. Je ne lui reproche même pas le fait de pratiquer l’inceste (après tout, il fait ce qu’il veut). Mais, selon moi, il aurait dû trouver une autre solution que de condamner un pauvre gamin qui n’a même pas compris ce qui se passait à une mort presque certaine ou dans le meilleur des cas, à une paralysie à vie. Il a tout de suite cherché à le tuer. Et c’est le fait qu’il soit prêt à tuer un enfant de sang-froid, que ce soit sa première pensée, qui me gêne chez ce personnage.

Cercei Lannister, une Reine redoutable

Cercei me met aussi mal à l’aise. Ce n’est pas non plus à cause du fait qu’elle est incestueuse, mais c’est sa personnalité en général. C’est une personne froide, arrogante voire de perfide. On sent que tout ce qu’elle fait, tout ce qu’elle dit, est faux ou sous-entend autre chose. Mais malgré cela, je dois avouer que j’admire le pouvoir qu’elle exerce sur tout le monde. C’est une femme forte, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, même par le roi lui-même. Elle lui répond, quitte à se faire frapper par la suite. Elle a su se faire une certaine place, su mettre les bonnes personnes dans sa poche afin de régner un peu à sa manière. C’est une femme très intelligente, manipulatrice certes, mais douée.

Tyrion, le Lannister méprisé

Tyrion est le Lannister que je préfère. Il est rejeté par tout le monde, méprisé de tous et mène une vie de débauché, mais c’est quelqu’un qui a un esprit aussi affuté qu’une lame. Il a tout de suite su avec quelles armes se défendre contre les autres et il s’en sert très bien. Je trouve qu’il est doté d’une grande intelligence, il arrive à se sortir de tous les pétrins dans lesquels on le fourre injustement. C’est un personnage qui est également très rationnel, très terre à terre. Il est tout à fait conscient de sa condition et de ce qu’elle implique et il décide de faire avec, de l’accepter et de vivre en conséquence contrairement à Jon Snow qui n’a jamais vraiment accepté son statut de bâtard. Je l’aime beaucoup pour cela.

Tywin Lannister, un personnage méprisable

Tywin est, pour moi, le pire de tous. Il est imbu de lui-même, fier et arrogant. Il pense que tout lui est dû ou sinon, que tout à un prix. Il rejette et méprise tout ce qui ne lui convient pas, jusqu’à son propre fils et utilise tout le monde selon son propre intérêt. Pour moi, c’est un personnage méprisable.

Les Baratheon

La famille Baratheon est la famille royale actuelle de Westeros. Personnellement, je trouve que c’est pourtant celle qui a le moins de prestige.

Robert Baratheon, l’Usurpateur

Robert, pour moi, fait honte à la famille. C’est le roi, celui qui a pris le trône aux Targaryen, il est donc censé être quelqu’un d’imposant et de respectable. Mais il n’en est rien. Il passe son temps à boire et à tromper sa femme, il ne se préoccupe pas de son pays ni même de sa famille. D’ailleurs, pour moi, le trône ne devait même pas lui revenir. Ce n’est pas lui qui a tué le roi, ce n’est pas lui qui a vraiment mené la bataille. Lui n’a fait que se venger de Raeghar qui lui a piqué sa fiancée. Il est puéril et pathétique. C’est un personnage que je n’ai vraiment pas aimé. La manière dont il traite sa femme est inadmissible. Je comprends qu’il aime encore Lyanna et c’est vrai que c’est beau de l’aimer encore après toutes ces années. Je comprends également le fait qu’il n’ait pas choisi d’épouser Cercei, mais ce n’est pas une raison pour la mépriser de la sorte, ce n’est pas une raison pour la maltraiter. Elle-même n’a pas voulu l’épouser. Et même s’il ne l’aime pas, ce n’est pas une raison pour ne pas être correct envers elle.

Joffrey Baratheon, un lion plus qu’un cerf

Je n’ai pas non plus aimé son fils, Joffrey. Il est arrogant et fier, c’est un vrai petit gosse de riches qui se croit tout permis. C’est aussi un lâche, qui n’hésite pas à demander miséricorde quand il se sent en danger mais qui va se venger par la suite, dès qu’il récupère les avantages de son statut. C’est aussi quelqu’un d’hypocrite, qui fait croire à Sansa qu’il l’apprécie et qui lui fait des yeux doux tout en méprisant Arya et va jusqu’à vouloir lui faire du mal. Il n’a rien en commun avec son père officiel, c’est un pur Lannister qui ressemble beaucoup à sa mère.

Renly Baratheon, l’opportuniste

Renly est également un personnage que je n’ai pas tant apprécié que cela. C’est quelqu’un de nonchalant, qui prend tout à la légère et qui n’hésite pas à vouloir se proclamer roi dès l’instant même où son frère est mourant.

Les Targaryen

La maison Targaryen est la famille la plus redoutée. C’est une longue lignée de rois qui a régné sur le royaume pendant plusieurs générations mais qui a pris fin quand Aerys, surnommé le Roi Fou, tombe sous le coup de Jamie Lannister.

Alors certes, le roi avait perdu la raison et a mis en danger tout le royaume. Mais le fait d’exterminer toute la lignée, femmes et enfants inclus, était injuste et illégitime selon moi. Le reste de la famille n’avait rien à voir avec les décisions et les actes du Roi Fou, et ils n’avaient pas à payer pour cela.

Viserys Targaryen, un Roi indigne

Viserys en revanche, on s’en serait bien passé. C’est un personnage que je n’ai vraiment pas apprécié. Je comprends qu’il veuille récupérer son royaume étant donné qu’il est l’héritier légitime du trône ; mais le fait qu’il pense que tout lui est dû et que le monde doit ramper à ses pieds, démontre qu’il ne fera pas un bon roi. Il passe son temps à dire qu’il est le roi, que c’est lui l’héritier légitime et que le trône lui revient de droit, mais il n’agit pas en roi. Il ne se préoccupe de personne, il n’est pas diplomate. Sa plus grande erreur est de ne pas avoir considéré Khal Drogo comme un égal ainsi que sa sœur.

Daenerys Targaryen, un personnage digne

D’ailleurs sa sœur, Daenerys, est un personnage que j’ai beaucoup aimé. Au début, c’est un personnage doux. Elle est tout simplement gentille, sans pourtant être naïve. Elle est consciente de la véritable nature de son mariage (à savoir un marché entre son frère et son mari) et elle tente d’agir au mieux. Elle montre toutes les qualités d’une bonne reine. Elle prend à cœur la condition de son peuple, elle fait des efforts pour apprendre cette nouvelle culture, contrairement à son frère. Elle est aussi diplomate : elle fait en sorte de réparer les erreurs de son frère et prend le rôle de médiateur entre lui et les Dothrakis. C’est aussi une bonne épouse, qui fait en sorte de combler son mari comme le veut la culture. D’ailleurs, j’aime beaucoup la relation qu’ils développent.

Les Dothrakis

Les Dothrakis sont un peuple très particulier que l’on peut qualifier de sauvage. C’est un peuple qui vénère le cheval et qui vit en horde. C’est une culture assez spéciale mais tout de même fascinante.

Khal Drogo, un chef de tribut

Khal Drogo, le mari de Danearys et Khal de la horde, est un personnage que j’aime bien mais je reste mitigée à son sujet. La première fois qu’on le voit, c’est un personnage qui n’est très chaleureux et le fait qu’il ait accepté de vendre une armée contre une femme, n’arrange pas son image. Mais, quand on apprend à le connaître en même temps que Daenerys, on se rend compte que ce n’est pas un « sauvage », une grosse brute épaisse qui maltraite son peuple ou autres. C’est un chef de horde juste, qui respecte des règles tout simplement différentes des nôtres. De plus, le fait qu’il fasse des efforts avec Daenerys montre qu’il n’est pas fermé d’esprit, contrairement à Viserys. Il apprend peu à peu à la connaître à sa manière et à l’aimer.

Jorah Mormont, un compagnon dévoué

Jorah Mormont est aussi un personnage que j’ai beaucoup aimé. Il est d’une grande aide à Daenerys et il lui est fidèle (ou presque…). On sent qu’elle peut compter sur lui. C’est aussi un homme réfléchi et qui sait bien manier l’épée.

La chose qui me dérange chez les Dothrakis, c’est leur violence. Leur culture est basée sur la force physique, sur la loi du plus fort. Ils n’ont aucune compassion, aucune considération pour les plus faibles et n’hésitent pas à les violer, les réduire en esclavage voire les tuer.

Les intrigues

Il y a plusieurs intrigues dans ce premier tome. Elles se recoupent de temps à autre puis se séparent, ce qui n’est pas facile du coup à chroniquer. Mais je vais tenter de le faire en prenant chaque point de vue de manière séparée.

Point de vue de Ned Stark

Le point de vue de Ned Stark concerne… Ned Stark ! Ce qui est plutôt logique vous me direz… Mais elle concerne également les intrigues du royaume, notamment les principales intrigues autour de la manière dont le royaume est dirigé.

J’ai trouvé son point de vue très intéressant. On en apprend beaucoup sur l’histoire de Westeros, sur l’histoire des différentes familles et sur le contexte politique. On a un roi qui fatigue et qui se désintéresse complètement de son royaume. Clairement, à partir du moment où Ned arrive à Port-Réal, c’est à lui que revient tout le boulot de faire tourner le royaume. On se rend compte à quel point dirigé tout un pays est chose complexe et épuisante. De plus, Cercei ainsi que sa famille, convoite le trône et tentent de se l’approprier définitivement, ce qui ajoute une menace sur la tête de Ned qui fouille un peu trop dans des histoires qui ne le regarde pas. Je comprends qu’il cherche à découvrir qui a voulu assassiner Lord Arryn, son prédécesseur en tant que Main du Roi, mais il aurait dû être plus discret et malin. Il a accordé sa confiance aux mauvaises personnes, alors même qu’on l’avait prévenu à plusieurs reprises. C’est un homme qui a beaucoup trop d’honneur pour survivre à la vie dans la capitale et qui a attiré un peu trop le regard sur lui. Son envie de confondre les Lannister s’est retournée contre lui. Néanmoins, toute la partie où il enquête est très intéressante, on en apprend plus sur les différentes maisons, ce qui nous permet de mieux nous situer et de comprendre les enjeux de ce monde complexe.

Point de vue de Jon Snow

Le point de vue de Jon Snow fait partie de ceux que j’ai trouvé le moins intéressant. J’aime beaucoup l’idée de la Garde de Nuit, le fait qu’ils prêtent serment et qu’ils soient totalement neutres face aux intrigues qui concernent les grandes maisons. Pour eux, ils servent le royaume tout entier sans faire de différence et leur seul ennemi se trouve à l’extérieur du Mur. Mais ce qui se passe en réalité ne m’a pas autant intéressé que ce qui se passe ailleurs. On assiste à la formation de Jon, on nous explique l’histoire et le fonctionnement de la Garde de Nuit mais sans plus, il ne se passe pas grand-chose. De plus, Jon n’est pas très agréable à vivre, il se plaint souvent de sa condition alors qu’au fond, c’est tout de même lui qui s’est porté volontaire pour entrer dans la Garde. Par contre, j’ai bien aimé la partie avec le Marcheur Blanc, les corps retrouvés. J’ai trouvé cela intrigant, on veut en savoir davantage sur ce qui se passe.

Point de vue de Sansa Stark

J’ai bien aimé le fait d’avoir un autre point de vue sur la vie à la cour, autre que celui de Ned. Cela nous montre les bons côtés que peut avoir la vie à la capitale. On y voit les bons moments que passe Sansa en compagnie de la princesse Marcella et de la reine, les grandes fêtes, notamment celle en l’honneur de son père. Tout se passe très bien pour Sansa, c’est comme dans un rêve pour elle, ce qui contraste avec le point de vue de son père et de sa sœur qui, eux, regrettent Winterfell. Je trouve que cela est une bonne idée d’avoir ce point de vue même s’il reste très naïf sur le début.

Point de vue d’Arya Stark

En plus d’avoir celui de sa sœur et de son père, nous avons également le point de vue de la petite Arya. Je l’ai trouvé assez intéressant, car il permet de comprendre certaines choses au sujet de la mort de Lord Arryn et nous donne un nouveau regard sur ce qui se passe à Port-Royal. On y voit les bas-fonds, les endroits les plus sombres de la capitale. On assiste également à la manière dont la « noblesse » se comporte vis-à-vis du peuple, notamment les gardes. On voit à quel point le peuple vit mal, à quel point il est mal dirigé. J’ai adoré ses moments de leçon de « danse » avec son maître à danser ! J’ai trouvé ça très poétique et inspirant. De plus, Sirio Forel est un très beau personnage, un peu farfelu au premier abord, mais doté d’une sagesse particulière et d’une grande perspicacité. Arya également est très perspicace et mature pour son âge.

Point de vue de Bran Stark

Quand tout le monde quitte Winterfell, il ne reste que Bran pour nous tenir au courant de ce qui se passe au Nord. C’est un personnage particulier avec un point de vue assez spécial. J’ai bien aimé ses rêves que je trouve très intrigant. On a envie d’en savoir plus à leurs sujets. On sait que ce ne sont que des rêves mais d’un côté, à la manière dont cela à de l’importance, on se doute que c’est plus que cela. Le passage avec les sauvageons aussi est bien, j’ai beaucoup apprécié.

Point de vue de Catelyn Stark

C’est l’un des points de vue que j’ai le moins apprécié. Notamment parce que j’ai eu du mal à apprécier le personnage. Je n’ai pas été d’accord avec la moitié des décisions qu’elle a prises. Même si son intrigue est captivante et pleine de rebondissements, je n’ai pas vraiment aimé ce qui s’est passé. Mais si on laisse de côté le personnage central de ce point de vue, c’est tout de même une intrigue intéressante qui nous permet de voir le côté des Stark et des prétendus « rebelles » du royaume dans la guerre.

Point de vue de Daenerys Targaryen

C’est l’un des points de vue que je préfère. J’ai beaucoup aimé ce qui se passe, du début à la fin, je ne me suis pas du tout ennuyée ni trouvé cela long. On apprend beaucoup de choses sur la culture des Dothrakis et j’ai trouvé cela passionnant. Daenerys est un personnage fascinant. Tout comme Khal Drogo et l’histoire en elle-même, elle est très différente de ce qu’on peut trouver habituellement dans les livres. On assiste à son évolution sous forme de voyage, passant d’une jeune fille craintive sous l’emprise de son frère à une grande reine charismatique. C’est une femme qui gagne le respect des autres en étant quelqu’un d’empathique, compatissante, curieuse et ouverte d’esprit. Son évolution est inspirante, c’est une sorte de modèle que les autres devraient prendre sur elle. Elle arrive à adopter la culture des Dothrakis sans pour autant oublier ses propres valeurs à elle. C’est une femme qui mérite le trône qui lui revient de droit.

Point de vue de Tyrion Lannister

Le point de vue de Tyrion est celui que je préfère avec celui de Daenerys. Il se passe beaucoup de choses intéressantes, on apprend beaucoup d’éléments à propos du meurtre de Lord Arryn et de la tentative de meurtre sur le petit Bran. Ce point de vue permet également d’introduire le personnage de Twyin qui est tout de même un personnage important. On peut, grâce à Tyrion, voir à peu près les deux camps adverses (le côté Arryn/ Stark contre celui des Lannister). C’est le personnage qui a le plus voyagé : on le voit à Winterfell, au Mur, dans le camp des Stark puis celui des Lannister. Cela nous donne une certaine vue d’ensemble et rend l’intrigue pleine de rebondissements. C’est un point de vue que j’ai beaucoup apprécié tout comme le personnage.

De manière générale, j’ai trouvé le style de l’auteur assez original. J’ai été un peu perturbé au départ, ayant du mal à me situer. Certains passages sont également un peu lourds ou long mais ça reste néanmoins un roman très intéressant dont j’ai beaucoup aimé me plonger. Vivement la suite !

#GRRMartin #Politique #Intrigue #clans