Jivana, Nadia Coste

« La mort te fuit,

Les dieux te gardent,

L’espoir suffit,

Quand l’ombre gagne »

Jivana est une jeune fedeylin qui porte en elle un joli secret : depuis toute petite, elle partage son corps avec l’esprit d’une déesse qui a échoué à se réincarner. Les deux âmes, loin d’être concurrentes, sont devenues amies et même un peu plus.

Alors que des nuées d’insectes obscurcissent le ciel et imposent une nuit sans fin, le désespoir frappe leur village. Jivana et sa déesse partent à la recherche d’une solution pour que l’astre du jour brille enfin à nouveau. Une quête périlleuse qui les changera à jamais…

J’avais beaucoup entendu parler de Jivana à sa sortie, notamment auprès de mes collègues de Bloggers’. J’ai donc sauté sur l’occasion de découvrir la plume de Nadia Coste à l’occasion de mon tout premier Service Presse en partenariat avec les Éditions ActuSF, que je remercie une fois encore pour cette opportunité. C’est donc parti pour un petit tour du Vaste Monde !

Jivana et Savironnah : un corps, deux entités

« Que n’aurais-je donné pour être près de toi ?

Un regard, un baiser, vaudrait tous les combats.

Si mes ailes t’enveloppent de leur maigre chaleur

Ce n’est rien comparé au foyer de mon coeur. »

La première chose qui m’a frappé dans ce livre et où j’ai trouvé la vraie touche d’originalité provient de Jivana et de Savironnah : deux esprits qui partagent un seul et même corps. En effet, quand Jivana n’était encore qu’une petite bulle, l’esprit de Savironnah a tenté de s’incarner en elle mais en vain. Elle est donc restée coincée dans le corps de Jivana et elles ont dû partager le même corps. Pourtant, plutôt que d’avoir l’impression d’avoir deux esprits totalement séparés, leurs relations est si fusionnelle qu’on a l’impression qu’elles forment un tout. Elles sont en parfaite harmonie, elles font chacune partie l’une de l’autre et elles ont appris à vivre comme cela.

Leur relation est touchante et profonde, on ressent la grande et vive affection que chacune éprouve pour l’autre et j’ai trouvé ce lien magnifique. Lien qui évolue d’ailleurs au fil de leur long périple. J’avoue avoir été déconcertée par la tournure que prend leur relation, je ne m’attendais pas à cette évolution-là, que j’ai du coup trouvé un peu rapide et tombant comme un cheveu sur la soupe. Je n’avais pas du tout vu cette relation sous cet angle et du coup ça a été un peu bizarre de changer de perspective aussi rapidement. Mais l’attachement de Jivanna et Savironnah l’une pour l’autre reste tout de même très belle, pleine de sincérité, d’amour et de tendresse. On ressent tout cela comme une brise qui caresse, une étreinte réconfortante, une chaleur agréable… C’est un très beau souvenir que je garderais de ma lecture.

Un monde vu en grand

Tout comme j’ai été charmé par la relation entre les deux personnages principaux, le fait de plonger dans le monde d’une petite créature volante a été vraiment très chouette ! Cela m’a apporté un petit quelque chose à ma lecture, qui fait toute la beauté de ce Vaste Monde.

C’était tout de même un peu perturbant au départ de devoir changer d’échelle quant à notre vision du monde, de visualiser les choses en plus grand, de se retrouver dans la tête d’un petit corps capable de monter sur un hibou considéré comme géant… C’est vraiment une expérience que j’ai aimé vivre, l’autrice réussis à nous faire visualiser les choses de manière convaincante. Je repense aux scènes où Jivana tente de rétablir son vol sous le souffle du vent, ses ailes blanches trop petites pour contrer l’air. Ce sont de petits détails qui font toute la différence.

Un long voyage

C’est donc avec ses petites ailes que Jivana s’envole vers une longue et rude quête pour sauver le Vaste Monde. J’ai bien aimé l’idée de quête et les différentes aventures que vivent Jivana et Savironnah.

Malheureusement, j’ai trouvé que le voyage n’était pas assez construit. Il y a trop d’enjeux en cours, trop de buts et on finit par s’y perdre car tout se mélange : il faut aider Savironnah à s’incarner, retrouver Tharanys, faire revenir le Dor… On espère que les réponses se trouvent à tel endroit mais finalement non, alors on va ailleurs et ainsi de suite… On a également plusieurs ennemis, on ne sait pas trop qui est le véritable ennemi dans le sens où ils n’ont pas de lien entre eux et cela a été assez perturbant pour moi. On ne s’arrête pas assez sur les choses importantes et du coup on a du mal à faire le tri dans les informations. Il y avait également un peu trop de prophéties à mon goût, je ne savais plus à laquelle on faisait référence et cela m’a un peu perdu.

« Un gardien pour veiller sur leur sommeil.

Les herbes du souvenir pour conserver l’esprit.

Les dieux s’endorment un soir et s’éveillent un matin.

Entre deux cycles de vue, ils hantent la terre, sans corps, dépossédés de leurs grands pouvoirs.

Lorsqu’ils changent d’enveloppe, leur mémoire complète revient enfin, et leur force aussi.

Mais un nouvel éveil ne peut se dérouler qu’à l’endroit même où a eu lieu le premier. »

Une belle mythologie

Mais même si j’ai trouvé qu’il y avait trop de prophéties différentes, j’ai trouvé la mythologie de cet univers très belle.

Des astres qui naissent de l’amour, des dieux qui protègent et guident leur peuple… C’est une mythologie basée sur l’amour, l’admiration et la dévotion. La croyance et la dévotion sont une véritable lumière à travers ce monde plongé dans l’obscurité.

Petit conseil pour la fin : il vaut mieux lire les romans de cet univers qui précèdent cette histoire, afin de ne pas être perdu dans les références. C’est quelque chose qui m’a personnellement manqué, beaucoup de choses m’ont échappés et ça m’a un peu frustrée. Mais ça, c’est uniquement parce que j’aime tout savoir ! Pour ceux que ça ne gêne pas de garder une part de mystère, cela n’influe pas du tout sur l’histoire en elle-même.

Donc pour conclure, ce fut une belle lecture pleine d’aventures. J’en retiendrais tout particulièrement cette belle relation pleine d’amour, de tendresse et de chaleur entre Jivana et Savironnah et le monde unique qui est né de la belle plume de l’autrice.

#magie #quête #voyage #Mystère #Naos #destin #survie

Que Passe l’Hiver, David Bry

« Un fil se brise, un autre se renforce. »

Stig vient d’avoir vingt ans, l’âge de porter une épée et de se rendre – enfin ! – sur le Wegg, l’étrange montagne où réside son souverain, le roi de la Clairière. Mais son premier solstice d’hiver ne se déroule pas comme il l’avait imaginé. À peine le jeune seigneur est-il arrivé que la mort répond aux augures néfastes et que les fils enchevêtrés du destin tissent un avenir que personne, ni homme ni dieu, semble pouvoir prédire. Menacé sans qu’il en comprenne la raison, Stig aura fort à faire pour découvrir ce qui se trame dans l’ombre des festivités, protéger ceux qu’il aime … et même survivre. Y parviendra-t-il ? À la croisée de l’ode initiatique et du huis-clos, Que passe l’hiver raconte le destin d’un jeune homme au pied bot et d’un roi aux longs bois de cerf, pris dans le maelstrom d’un monde qui se meurt, peut-être…

Ce livre me faisait de l’oeil depuis quelque temps déjà. Je l’ai découvert en même temps que son auteur durant un salon et j’avais été intriguée par cette histoire et ce monde enchanteur. Eh bien je peux vous dire que j’ai découvert une véritable perle.

La Clairière, un monde enchanteur

J’ai adoré l’univers de la Clairière. Pour les habitants, il n’existe qu’elle, tout ce qui est en dehors de la Lisière est un peu pour nous, ce qui est en dehors de la Terre. C’est un monde à part, plein de magie, de mystère et de poésie. Je me suis totalement laissé emporter par la féerie de cet endroit couvert d’une couche de neige et de légende.

L’auteur a su créer un monde à part entière, avec ses règles et ses lois, son fonctionnement et sa magie. Des hommes aux pouvoirs incroyables qui rendent hommage au roi de l’hiver à chaque solstice. Un roi qui d’ailleurs m’a beaucoup fait penser à l’esprit de la forêt dans la Princesse Mononoke, de par son physique de cerf mais également par son étrange silence et ses yeux ténébreux. C’est une référence qui m’a beaucoup plu. Référence que l’on retrouve également dans la thématique de l’homme qui s’oppose à la nature, qui cherche à en prendre le contrôle d’une certaine manière.

Une réflexion sur le destin

En parlant de thématique, celle que j’ai le plus appréciée est à propos de la notion de destin. Deux théories s’opposent dans ce roman : d’un côté, certains pensent que le roi sombre tisse le destin des hommes et qu’ils sont condamnés à les suivre quoi qu’il arrive. D’autres pensent que même si le roi les tisse, nous sommes libres de choisir n’importe lequel d’entre eux. La question est donc, est ce que notre destin est défini ou est-ce nous qui choisissons quel fil du destin prendre ?

Personnellement, j’ai été de l’avis de Stig qui pensent que chaque homme est libre de choisir son propre destin, qu’ils ne sont pas condamnés à n’en suivre qu’un seul, que chaque décision que nous prenons sert à construire notre avenir.

Ce fut, en tout cas, une très belle réflexion qui a donné de la profondeur à ce récit et ne l’a rendu que meilleur encore.

Une intrigue mystique

En plus d’avoir trouvé le récit profondeur, l’intrigue est également belle et mystique. En suivant un jeune seigneur au pied bot, on entre dans le Wegg et au cœur de la magie de la Clairière. Tout comme Stig, on est tout d’abord émerveillé par l’univers, puis, peu à peu, on déchante totalement. Rien ne se passe comme prévu, les bons fils se brisent, les mauvais se renforcent et on est affligé de voir le malheur peu à peu s’abattre sur le Wegg. Ce roman m’a tenu en haleine tout du long, espérant à chaque fois que les choses s’arrangeront, essayant de comprendre comme l’homme corbeau, la signification des événements et le lien entre eux, ce qui se cache derrière toute cette histoire.

L’auteur nous laisse également quelques indices en nous offrant parfois le point de vue antagoniste, et j’ai beaucoup apprécié car cela permet de mieux comprendre la situation tout en faisant monter la pression et le suspense. Ce fut un très bel équilibre, tout est pensé avec précision et enveloppé d’une belle plume poétique.

Stig, le seigneur au pied bot

Mais ce que j’ai le plus aimé, c’est le personnage de Stig. Cet infirme au pied tordu m’a profondément touché, de par sa force et la beauté qu’il transmet aux autres. Méprisé et rejeté de tous à cause de son handicap, ce jeune seigneur a su renoncer à ses rêves inaccessibles pour s’en créer d’autres. Il a appris à vivre avec les cartes (ou les fils plutôt!) qu’il avait et a su se créer sa propre personnalité, sa propre identité. C’est un poète, amoureux de la nature et de la Clairière. Il réussit à voir de la beauté partout où il va et chez n’importe quelle personne qu’il rencontre.

Les autres personnages sont également bien travaillés, chacun à son rôle et sa personnalité qui lui est propre, ses blessures, ses qualités et ses défauts.

J’ai notamment beaucoup aimé Ewald, le frère aîné de Stig ainsi que leur relation. Malgré toutes leurs différences, ils entretiennent une belle et forte relation fraternelle. Chacun pousse l’autre à être meilleur, il n’y a aucune jalousie, aucune rivalité qui vient tâcher cette relation pleine de bienveillance.

Les personnages de Johan et Gaid sont également intéressants. Ils permettent de découvrir une nouvelle facette de Stig que j’aime beaucoup.

Pour conclure, ce fut un très beau voyage féerique plein de magie et de légende. J’ai adoré parcourir le Wegg et découvrir le monde de la Clairière en compagnie de Stig. J’ai été un peu triste à la fin, mais je la trouve tout de même magnifique, pleine de beauté et de poésie. À lire absolument !

#magie #voyage #Mystère #destin #révolte #pouvoir #DavidBry

Bilbo le Hobbit, J.R.R. Tolkien

« Si un plus grand nombre d’entre nous préférait la nourriture, la gaieté et les chansons aux entassements d’or, le monde serait plus rempli de joie. »

Bilbo, comme tous les hobbits, est un petit être paisible et sans histoire. Son quotidien est bouleversé un beau jour, lorsque Gandalf le magicien et treize nains barbus l’entraînent dans un voyage périlleux. C’est le début d’une grande aventure, d’une fantastique quête au trésor semée d’embûches et d’épreuves, qui mènera Bilbo jusqu’à la Montagne Solitaire gardée par le dragon Smaug…

Étant une grande fan des films Le Seigneur des Anneaux je ne pouvais pas passer à côté des livres. Mais comme j’ai également vu Le Hobbit, je me suis dit que j’allais commencer par le tout début ! Surtout que j’ai craqué pour l’édition collector avec, en plus du livre, la carte de Thorin et de Bilbo en marque-page !

Un style étonnant et plein d’humour

Étonnement, la chose qui m’a tout d’abord marqué dans ce livre, fut le style d’écriture. Je savais que cela allait être un ancien style mais je ne m’attendais pas du tout à ce que l’auteur intervienne dans le récit et encore moins avec autant d’humour ! Je comprends maintenant pourquoi il y a autant de livres de Fantasy écrit dans ce style-là. J’ai donc beaucoup aimé le style et l’humour même si on sent que c’est d’une autre époque, ça ne m’a pas empêché de bien rire !

Un univers à couper le souffle

L’univers est toujours aussi magnifique que dans les films. Les paysages sont là, et en mieux, car on a l’impression de voyager avec eux, on a l’impression de traverser les forêts, les rivières en leur compagnie, d’être plongé dans le noir sans rien voir de ce qui nous entoure. J’ai vraiment trouvé ça magique, Tolkien joue bien sur les sens.

Une autre chose qui m’a surprise est le fait que les elfes sont beaucoup plus joyeux que dans les films. Ils sont moins sombres que ce que l’adaptation laisse penser. Ils ont toujours une certaine prestance mais on dirait des sortes de nymphes et je les trouve donc plus drôles.

Bilbo, un personnage qui évolue

J’ai beaucoup aimé Bilbo. Il y a une véritable évolution du personnage à travers le voyage. Il passe du plus nul de la bande, le petit hobbit qui n’est jamais sorti de son trou et ne s’est jamais sali, au personnage le plus débrouillard et intelligent de la compagnie. Il apporte une toute nouvelle vision, une nouvelle façon de faire, de penser au groupe et c’est ce qui les aide à avancer. C’est un retournement de situation assez intéressant à observer et on s’en rend bien compte dans le livre. Le petit étranger qui apporte des ressources au groupe, c’était la pièce manquante.

Les nains, une communauté indistincte

En revanche, les nains sont loin d’être reconnaissants au départ. Ils sont plutôt sceptiques vis-à-vis de son utilité dans cette aventure et ils ont du mal à le remercier de les avoir sauvés à plusieurs reprises. D’ailleurs, ils ne cessent de lui en demander de plus en plus au fur et à mesure. Mais d’un côté, cela nous permet de connaître la vraie nature des nains que Tolkien a créés. Ce qui est dommage, c’est que mis à part Thorin qui est le chef, Kili et Fili qui sont les éclaireurs et Balïn qui est le guetteur et qui est celui qui apprécie le plus Bilbo, on ne discerne pas les autres nains les uns des autres. Ils sont presque tout le temps cités comme « les nains », « la compagnie » et ainsi de suite, on n’a pas d’aperçue de la personnalité de chacun. Les nains sont avant tout vu comme un groupe qui représente le peuple nain mais pas plus. Or ça aurait été intéressant de voir les différentes personnalités de chaque nain.

Je ferais la même remarque pour tous les elfes que l’on rencontre. Ils sont presque tous décrits de la même manière, on a presque pas de différenciation et c’est dommage. Après je pense que comme c’est une sorte de conte, un récit de voyage, on peut comprendre qu’il n’y a pas plus de personnages approfondis.

Gandalf, un personnage fantôme

J’ai aussi été déçue de ne pas voir beaucoup Gandalf, on ne comprend pas trop pourquoi il part et revient sans cesse, c’est assez étrange. Il a beau expliquer qu’il a des choses à régler de son côté, je pense tout de même que, quand on commence une aventure, c’est un peu compliquer d’en poursuivre une autre en même temps. Mais bon, c’est Gandalf après tout, il est capable de tout ! Et je pense également que c’est pour mettre un peu les nains dans des situations difficiles. Je doute qu’ils auraient eu autant de problèmes si le magicien les avait accompagnés tout du long.

Une aventure pleine d’obstacles

J’ai d’ailleurs trouvé que les différents obstacles qu’ils ont eu à faire face étaient très bien trouvés. J’ai bien aimé les moments chez les elfes, la fuite de chez les gobelins, la rencontre avec Beorn l’homme ours, le peuple de Ravenhill… Par contre, j’ai trouvé le récit du voyage beaucoup trop long par rapport à la fin. Ils passent tout le livre sur la route avec pour unique but de tuer le dragon et de reprendre leur cité. Or, arrivés là-bas, en l’espace de quelques chapitres, ils tuent le dragon, reprennent la cité, déclenchent la Bataille des Cinq Armées et Biblo rentre chez lui. C’est très inégal comme découpage et je trouve cela dommage. Le grand méchant Smaug est vaincu beaucoup trop vite à mon goût et ça se précipite sur la fin. Je pense que Tolkien voulait donner plus d’importance au voyage plutôt qu’au but, mais bon, tout de même.

Mais de manière générale, ça reste un très bel univers, un très beau récit qui nous fait voyager d’une manière assez exceptionnelle. Vivement que je me plonge dans Le Seigneur des Anneaux !

« – Qu’entendez-vous par là ? dit-il. Me souhaitez-vous le bonjour ou constatez-vous que c’est une bonne journée, que je le veuille ou non, ou que vous vous sentez bien ce matin, ou encore que c’est une journée où il faut être bon ? »

#voyage #amitié #destin #JRRTolkien

Forget Tomorrow, Pintip Dunn

« Les souvenirs peuvent s’avérer dévastateurs. S’ils donnent un aperçu, vivant et réaliste, du futur, ils ne fournissent ni contexte, ni moyen de les interpréter. De simples faits, voilà avec quoi on se retrouve, sans savoir comment se défendre ou se justifier. »

Imaginez un monde où votre avenir a déjà été fixé… par votre futur moi !

Callie vient d’avoir dix-sept ans et, comme tous ses camarades de classe, attend avec impatience le précieux « souvenir », envoyé par son moi futur, qui l’aidera à se glisser dans la peau de la femme qu’elle est destinée à devenir. Athlète de haut niveau… Scientifique de renom… Politique de premier plan… Ou, dans le cas de Callie, tueuse.

Car dans son rêve, elle se voit assassiner Jessa, sa jeune sœur adorée… qu’elle passe pourtant ses journées à protéger des autorités, car l’enfant a le pouvoir caché de prédire l’avenir proche ! Avant même de comprendre ce qui lui arrive, Callie est arrêtée et internée dans les Limbes – une prison réservée à tous ceux qui sont destinés à enfreindre la loi. Avec l’aide inattendue de Logan, un vieil ami qui a cessé, cinq ans auparavant, de lui parler du jour au lendemain, elle va tenter de déclencher une série d’événements capables d’altérer son destin.

Lorsque l’avenir semble tout tracé, le combat est-il perdu d’avance ? Dans la veine de Minority Report, Forget Tomorrow est le premier tome d’une dystopie haletante, dont l’héroïne va devoir trouver un moyen infaillible de protéger sa sœur de la plus grande des menaces : elle-même…

La première chose qui m’a attiré dans Forget Tomorrow a été sa couverture. Je l’ai trouvé magnifique avec sa couleur vert eau, son oiseau noir et les plumes à chaque début de chapitre. L’idée de destin me tentant bien, j’ai cédé et je l’ai acheté. Eh bien, je ne l’ai pas regretté !

Un univers philosophique

J’ai trouvé l’univers très bien et très complet même s’il était parfois un peu compliqué à comprendre. On nous apprend peu à peu comment fonctionne le système grâce à Callie. L’intrigue de manière générale était intéressante, parfois un peu trop confuse, j’ai eu un peu de mal à suivre à certains moments mais malgré cela, le fil de l’histoire reste logique et cohérent.

La question principale du livre « peut-on aller contre son destin ?» est une bonne idée, j’aime beaucoup le thème. Surtout qu’on n’a pas de véritable réponse non plus, ce qui donne un côté philosophique au livre que j’adore. Chacun se fait sa propre idée du destin, chacun y voit son propre message et je trouve cela très bien. Personnellement, je trouve que Callie a montré que l’on pouvait créer son propre destin même quand cela paraît impossible et que tout nous pousse vers l’inévitable. L’homme est capable de se forger son propre avenir quels que soit les obstacles.

Callie, celle qui défi le Destin

D’ailleurs, j’ai beaucoup aimé le personnage de Callie. Elle est parfois un peu niaise mais elle est tout de même très humaine. C’est une jeune fille tout ce qu’il y a de plus banale qui est en quelque sorte tombée sur un mauvais avenir. Mais elle déborde tellement d’amour pour sa famille qu’elle est prête à tout pour contrer son destin. Un point en particulier qui a fait que je l’ai beaucoup aimé est sa jalousie. Elle est jalouse de sa petite sœur qui nécessite plus d’attention qu’elle et cette touche de jalousie, qui n’entache en rien son amour pour sa sœur et le reste de sa famille, la rend plus profonde que la plupart des personnages principaux que j’ai connus. J’aime la simplicité et les défauts de ce personnage, on dirait une vraie personne et je trouve cela juste génial.

Logan, un être fondamentalement bon

J’ai également adoré Logan ! C’est quelqu’un de fondamentalement bon, qui ne pense qu’au bien-être des autres et qui ne cherche qu’à les aider et les sauver. Pourtant, il n’arrive pas à se pardonner une seule et unique erreur de sa part. Le fait que tous les personnages craignent le futur tandis que lui est tourné vers le passé le rend unique. J’aime aussi beaucoup son côté nageur, c’est assez rare à trouvé dans les livres des gens qui aiment nager et il arrive à nous transmettre sa passion, chose que j’adore. Le fait qu’il soit possessif envers Callie est mignon et entache un peu sa personnalité presque parfaite pour en fait un vrai être humain.

Des personnages bien construits

De manière générale, je trouve que l’auteure a fait un très beau travail avec ses personnages. Ils ont chacun une personnalité qui leur est propre, des défauts et des qualités et surtout, leurs démons propres. Les meilleurs exemples sont Angela et Zed qui ont un cœur d’or mais qui sont torturés par leur souvenir futur qui les empêche de vivre pleinement leur vie. En revanche, je n’ai pas beaucoup aimé Mickey que j’ai trouvé arrogant et égoïste. J’ai aussi eu un peu de mal à apprécier la mère de Callie mais elle se rattrape plutôt bien sur la fin du livre et cela m’a fait plaisir. Elle nous surprend en bien et j’ai hâte d’en apprendre plus sur elle.

Des relations profondes entre les personnages

Un autre beau travail que l’auteure a fait, c’est les différentes relations. On a une relation pleine de dualité au sein de la famille de Callie, qui est partagée entre sa jalousie, son envie de prouver ce qu’elle vaut et son amour infini pour eux, son désir de protéger sa petite sœur qu’elle aime plus que tout. Celle entre Callie et Logan est assez triste et pleine de fatalité. À chaque fois, un gouffre les sépare. Le passé de Logan d’un côté et l’avenir de Callie de l’autre. Cela ne les empêche pourtant pas de s’aimer et cela depuis l’enfance. Je les trouve adorables.

Un autre couple que j’ai trouvé triste, c’est Mickey et Angela. On sait qu’ils s’aiment, qu’ils sont faits l’un pour l’autre mais Angela refuse de se marier à cause de son souvenir futur. Je trouve cela vraiment dommage même si on comprend ses raisons.

Un système malveillant

Un petit point qui m’a dérangé est le fait qu’on oblige les personnages à réaliser leur souvenir futur. Certes, c’est pour préserver le bon fonctionnement du souvenir futur et avoir une raison valable de les emprisonner mais je trouve cela tout de même glauque et malsain.

Par contre, le fait que Callie peut manipuler ses souvenirs, je trouve cela génial ! Je n’avais jamais pensé à cela comme pouvoir et je trouve que c’est vraiment très original (et pour le coup, très efficace pour elle). Mais de manière générale, je n’ai pas trop compris à quoi servent les pouvoirs dans ce système même si je peux comprendre que celui de la petite sœur de Callie est une menace au système des souvenirs futurs.

Je n’ai plus qu’une hâte, c’est d’avoir le second tome pour en apprendre plus sur cet univers !

#destin #tyranie #souvenir #PintipDunn