The Rest of the Story, Sarah Dessen

« Si tu veux savoir de quelle étoffe quelqu’un est vraiment fait, regarde comment il agit quand personne ne le surveille. C’est là qu’il montrera sa vraie nature. »

Un lac mystérieux, une famille oubliée,
un été magique…

Emma Saylor regarde son père danser sur la piste, un peu désabusée : elle assiste à son mariage avec une femme adorable, qui leur permet d’échapper enfin aux difficultés qui les poursuivent depuis la mort de sa mère, cinq ans plus tôt, d’une overdose. La jeune fille ne sait pas grand-chose de ce qui est vraiment arrivé. Et, pour pouvoir aller de l’avant, elle aussi, elle aimerait bien connaître… la fin de l’histoire. Or elle n’a plus revu sa grand-mère maternelle ou ses cousins depuis un séjour chez eux quand elle était toute petite. Mais le destin va lui donner un coup de pouce : pendant la lune de miel de son père, elle doit justement passer un mois au bord du lac où vit cette énigmatique famille.


Car si, pour son père, elle est Emma, aux yeux de sa mère, de ses cousins et des amis d’autrefois, en revanche, elle était quelqu’un d’autre – elle était la petite Saylor, même si ce ne fut que le temps d’un été. Et c’est ce passé enfoui qu’elle va redécouvrir comme un trésor. Un parquet qui grince sous ses pas, une odeur familière… Elle qui ne se rappelle pas même le visage de sa grand-mère se rend compte qu’elle connaît cet endroit. Elle retrouve sa cousine, qui joue avec le feu comme la mère d’Emma avant elle, et Roo, le garçon dont elle était inséparable enfant. Tel un détective, elle va remonter le temps en arrière, pour découvrir non seulement qui elle est, mais aussi quelle adolescente a été sa mère. Car avant de tomber amoureuse d’un fils de famille privilégié, celle-ci a perdu son meilleur ami dans un étrange accident de bateau à moteur…

Si vous me suivez depuis longtemps (ou non), vous devez savoir à quel point j’aime les romans de Sarah Dessen. Ils ont eu une grande place dans mon adolescence, me faisant réfléchir sur des sujets importants, me remettant en question, m’aidant à me trouver… Je saute donc toujours sur le nouveau venu en France et The Rest of The Story ne fait pas exception. J’ai lu ce livre l’été dernier et, allez savoir pourquoi, je n’ai jamais réussi à en écrire la chronique. Mais un an après, me voilà prête à en parler.

The Rest of The Story raconte l’histoire d’Emma Saylor, jeune fille de dix-sept ans qui vit seule avec son père depuis le décès de sa mère. Celui-ci, tout juste remarié, s’en va en lune de miel et envoie Emma dans la famille de sa mère au bord d’un lac. À partir de là, c’est un véritable retour dans le passé qui s’opère. Emma redécouvre sa mère à travers cet endroit où elle a passé toute sa jeunesse avant de s’en aller pour faire sa vie. Et, à travers la découverte du passé de sa mère, Emma apprend à faire la paix avec le souvenir douloureux de celle-ci et à se redécouvrir elle-même.

J’ai beaucoup aimé cette quête de soi et ce retour aux sources que vit Emma durant son séjour. L’ambiance de ce petit village saisonnier autour d’un lac est agréable et parfaite pour l’été. Il forme un beau décor pour un sujet éprouvant qui ne m’a pas laissé indifférente. J’ai été touché par les personnages, notamment par la relation qu’entretiennent Emma et Roo mais aussi celle qu’elle développe avec tout le reste de la famille. Cette famille est d’ailleurs très particulière, ne s’arrêtant pas aux liens de sang. On a un véritable lien de solidarité, d’entraide et d’amour qui s’est formé autour des habitants au bord de ce lac.

« On peut décider de sa vie, ou la vie peut décider pour vous. Le choix était-il donc vraiment si simple? »

Ce roman aborde donc des sujets profonds comme le deuil, le pardon, le souvenir mais aussi la découverte de soi et l’acceptation. À nouveau, Sarah Dessen ne m’a pas déçue dans la profondeur des sentiments qu’elle transmet dans ses romans à travers des sujets importants et forts.

Ce fut donc une lecture éprouvante, qui pousse à la réflexion à travers une belle histoire de famille, d’amitié et d’amour.

#LumenEdition #souvenir #deuil #adolescence #SarahDessen #pardon

Avant Toi, Jojo Moyes

« Eh, Clark. Dis-moi quelque chose qui fait du bien. »

Si le temps nous est compté…

Lou est une fille ordinaire qui mène une vie monotone dans un trou paumé de l’Angleterre dont elle n’est jamais sortie. Quand elle se retrouve au chômage, elle accepte un contrat de six mois pour tenir compagnie à un handicapé. Malgré l’accueil glacial qu’il lui réserve, Lou va découvrir en lui un jeune homme exceptionnel, brillant dans les affaires, accro aux sensations fortes et voyageur invétéré. Mais depuis l’accident qui l’a rendu tétraplégique, Will veut mettre fin à ses jours. Lou n’a que quelques mois pour le faire changer d’avis.

C’est plutôt rare mais, cette fois, j’ai regardé le film avant de lire le livre. Je savais donc à peu près à quoi m’attendre sachant qu’on m’avait dit que le film était fidèle. Mais tout de même, je ne m’attendais pas à ressentir autant d’émotions.

Un style et une intrigue simple mais efficace

Tout d’abord, le style d’écriture m’a beaucoup plu. Très simple mais pourtant très prenant. L’intrigue également n’est pas mal du tout. C’est quelque chose d’assez simple, pas de complication, on suit Lou dans sa petite vie, ce qui en apparence peut paraître pas très passionnant mais pourtant, c’est avec beaucoup d’émotion que j’ai lu ce livre.

Will et Lou, deux personnages à l’opposé l’un de l’autre

En même temps que Lou, on fait la connaissance de Will Traynor, un homme condamné à être paralysé jusqu’à la fin de sa vie. Il paraît au premier abord comme quelqu’un de froid et d’agressif. Clairement, c’est quelqu’un d’exécrable, surtout envers Lou qui est la joie de vivre incarnée. C’est une jeune femme douce et bienveillante, serviable, qui ne cherche qu’à aider sa famille à joindre les deux bouts. Tout le monde compte sur elle, c’est elle qui fait tous les sacrifices. Et pourtant, il arrive à se montrer désagréable avec elle alors qu’elle fait de son mieux. Mais peu à peu, on se rend compte que certaines de ses raisons sont en quelque sorte excusable.

Une condition difficile à vivre

On peut comprendre qu’il en a marre qu’on le prenne en pitié, qu’on lui laisse tout passer simplement parce qu’il est coincé dans une chaise roulante. Du coup, il la pousse à bout, il tente de la faire réagir à sa manière, sans doute de manière inconsciente. Et, surprise, elle lui rend la monnaie de sa pièce. Contrairement à tous les autres, elle finit par lui dire ce qu’elle pense réellement de lui et impose des limites. C’est à partir de là qu’il commence à lui montrer du respect et à s’intéresser à elle. J’ai trouvé cela vraiment très réaliste et authentique. Certains handicapés n’ont pas envie d’être chouchoutés simplement parce qu’ils sont handicapés. Ils ont envie qu’on les considère comme des gens tout à fait normaux dotés eux aussi du même cerveau que les gens qui n’ont pas de handicap physique. Du coup, ils utilisent la provocation pour faire réagir les gens. C’est un mécanisme de défense comme un autre.

Une vie de famille difficile

Pour en revenir à Lou et Will, ils finissent par se lier l’un à l’autre, par développer une belle amitié voire un peu plus que cela. On s’attache de plus en plus à la petite Louisa, qui n’a clairement pas une vie de famille facile. Personnellement, j’ai trouvé sa famille un peu injuste envers elle. Elle est sans cesse le sujet des moqueries au point où s’en est devenu une habitude pour elle et qu’elle assimile ce qu’on lui dit comme vrai. Je me suis beaucoup identifiée à elle pour le coup. J’ai retrouvé beaucoup de facettes en moi dans son personnage.

Trish, une sœur égoïste

Celle que j’ai le moins appréciée, c’est sa sœur. Je l’ai trouvé trop égoïste, trop condescendante avec tout le monde. Pour elle, parce qu’elle est soit disant plus intelligente que le reste de la famille, tout lui est dû. Alors qu’au fond, c’est Lou qui sauve sa famille, c’est elle qui les porte sur ses épaules, qui fait les sacrifices pour que sa petite sœur puisse vivre sa vie comme elle l’entend. J’ai trouvé cela profondément injuste. D’ailleurs, j’ai beaucoup aimé le fait que Will essaye de la faire changer d’avis sur sa propre image, qu’il lui ouvre les yeux sur d’autres horizons et qu’il lui fasse comprendre que sa vie n’est pas réduite qu’à cela, qu’elle peut et qu’elle est capable de faire tellement d’autres belles choses.

Un message plein d’espoir

C’est un très beau message d’espoir que l’on devrait offrir à tout le monde. Chaque personne devrait pouvoir faire ce dont elle rêve, devrait pouvoir travailler pour ce qu’elle aime, et non pas par obligation. On n’a pas tous la même intelligence ni la même ambition mais cela ne veut pas dire que certains sont supérieurs à d’autres. Nous sommes tous différents, nous souhaitons tous quelque chose de différent et l’on devrait tous avoir ce que l’on souhaite.

La vie ou la mort ?

Mais le message principal de ce livre, c’est la vie. D’un côté, nous avons Lou, qui représente la beauté de la vie, la joie, l’ambition. Nous devons tous faire en sorte de vivre une belle vie bien remplie que l’on ne regrettera jamais.

En revanche, d’un autre côté, nous avons Will qui représente le choix de vouloir y mettre fin. C’est le thème central de ce livre. Devons-nous condamner les personnes handicapées à vouloir mettre fin à leurs jours ? Dit comme cela, la réponse paraît évidente, la première à laquelle on pense c’est « non, bien sûr que non, ça ne se fait pas ! ».

Mais pourtant, quand on voit Will, quand on voit sa douleur, son désespoir, son malheur profond, on ne peut que remettre en cause notre jugement. Qui pourrait arriver à vivre sa vie dans un fauteuil, à ne pas pouvoir ne serait-ce que de lever le petit doigt alors que vous avez passé votre jeunesse à escalader des montagnes et à voyager, à vous dépasser physiquement ? Qui pourrait arriver à vivre en voyant les gens décider de ce qui est bien pour vous ou non sans même prendre la peine de vous adresser la parole alors qu’avant, vous avez passé votre vie à débattre et à négocier, à être respecté pour votre intelligence et votre repartie ? C’est une torture constante, un rappel éternel de ce que vous avez perdu, sans oublier la douleur physique interminable.

Il ne supporte plus ni sa condition ni sa propre personne. Il en est venu, lui si fier de ce qu’il était, à se détester profondément. C’est triste et tellement injuste, mais c’est également la réalité. Il ne supporte plus cela, alors qui somme-nous, pour juger ou non de son droit à vouloir tout arrêter ? Telle est la question centrale de ce livre. Et j’ai trouvé que l’auteure nous montrait les deux côtés, aux arguments tous deux défendables, à la perfection. Je vous avoue que je ne m’étais jamais vraiment arrêtée sur cette question, et ce livre m’a poussé à y réfléchir. Et l’on s’aperçoit à quel point l’avis des principaux intéressés n’est presque jamais pris en compte. Dès qu’il s’agit de quelqu’un avec l’étiquette « handicapé », on a tendance à y assimiler la fragilité et l’incapacité à l’objectivité. Pourtant, s’il y a bien des gens biens placés pour savoir ce qui est le mieux pour les handicapés, ce sont bien eux.

Une histoire triste et injuste

J’ai donc trouvé cette histoire profondément triste et injuste. Lou n’a eu que moins de six mois pour prouver à Will que la vie méritait d’être vécue, que la vie était belle alors que cela était trop tard. Il avait trop souffert, il avait trop vu, trop entendu pour supporter cela et accepter sa condition. J’ai donc compris le choix de Will, mais j’ai également compris les sentiments de Lou. Elle a tout tenté, elle s’est donné corps et âme à cette « mission », et pourtant il l’a rejeté.

Et elle se sent également seule car on ne la soutient pas tant que cela. La mère de Will est totalement dépassée, elle est à bout et désespérée. Je comprends ce qu’elle a pu vivre, tous ses efforts pour tenter de rendre heureux son fils n’ont abouti à rien et, pour la première fois, elle ne contrôle et ne comprend pas la situation. Elle est également méfiante en ce qui concerne Lou, elle a peur de se faire avoir et de gâcher sa dernière chance de sauver son fils.

Vient ensuite le père de Will. Il n’est quasiment jamais présent. Il est là mais sans être vraiment là. Il ne cherche pas spécialement de solution, il ne fait que réfléchir à celles qui sont proposées. Je l’ai trouvé tout de même assez détaché face à la condition de son fils même s’il vient le voir de temps en temps.

Nathan, un allié inestimable

Le meilleur soutien que Lou peut avoir, c’est Nathan, le kiné. J’ai beaucoup aimé ce personnage, notamment parce que c’est tout d’abord le seul qui a réussi à gagner le respect de Will. C’est quelqu’un de naturel, de simple, qui ne fait pas de courbettes ni rien. Il discute avec Will comme quelqu’un de normal. Vous allez me dire « bah oui c’est normal, ça fait deux ans qu’ils travaillent ensemble et c’est son job », mais il n’empêche que l’entourage de Will n’a jamais su comment se comporter avec lui et, le seul qui ait réussi, c’est Nathan. Même les autres employés de l’agence n’arrivent pas à se comporter comme il le faut avec Will. Nathan est également quelqu’un de sincère, qui n’hésite pas à dire ce qu’il pense. Il aide Lou autant qu’il peut et c’est un véritable soutien et ami pour les deux personnages principaux.

Un combat pour le bonheur

Lou tente donc tout ce qu’elle peut pour aider Will à retrouver goût à la vie. Elle a vraiment de super idées, même si parfois, c’est un peu raté. J’ai adoré le moment du concert, notamment quand ils sont rentrés, ce moment à deux dans la voiture. J’ai aussi beaucoup aimé le mariage, j’ai trouvé que Will réagissait très bien et c’était franchement agréable de les voir s’amuser tous les deux, de s’ouvrir l’un à l’autre. De plus, j’ai bien aimé le personnage de Mary qui m’a bien fait rire. Cela m’a fait plaisir de voir que quelqu’un parlait à Will comme à n’importe qui d’autre et qu’elle n’avait pas de regard différent sur lui. Et puis bien sûr, le voyage. Même s’il finit sur une note moins joyeuse, j’ai vraiment beaucoup aimé les suivre dans ce petit paradis sur terre. On les voit enfin vraiment heureux et passer du bon temps, même Nathan et ce n’est que du pur bonheur.

Une fin dévastatrice

En revanche, la fin m’a anéantie. J’ai pleuré pendant à peu près les cent dernières pages. Ce livre m’a profondément bouleversé. C’est donc vraiment un livre que je recommande même si toutefois, faites attention si vous avez le cœur fragile, il risque d’être brisé.

#amour #deuil #Milady #JojoMoyes

Revanche, Cat Clarke

« »Tu n’es vraiment qu’un sale menteur, Kai McBride. »

Sur ces paroles, je lui ai tiré la langue. Je suis partie sans me retourner. Je ne l’ai plus jamais revu, après ça. »

La vie est injuste.

Jem Halliday est amoureuse de Kai,

son meilleur ami, qui est gay.

Pas vraiment l’idéal, mais Jam s’est faite à l’idée.

La vie est cruelle.

Une vidéo de Kai en compagnie d’un garçon

a été posté sur Internet.

Il ne l’a pas supporté et s’est suicidé.

Sa vie ne sera que vengeance.

Quoiqu’il en coûte, Jem a décidé de découvrir

qui sont les responsables et de les faire payer, un à un,

jusqu’au dernier…

Ce livre est un véritable coup de maître. Une claque. Un poing dans la figure. Je n’ai jamais lu un livre aussi poignant, aussi percutant que celui-ci.

Un début destructeur

« Tu es ma personne préférée au monde. Tu SAIS ça, n’est ce pas? Je t’aime plus que j’aime la Chaîne Histoire. Je t’aime plus que j’aime mes lunettes de soleil ( et tu sais à quel point j’aime ces aviators ). Je t’aime plus que j’aime Tom Riggins. Je t’aime plus que toutes ces choses combinées. C’est beaucoup d’amour. Infinie, en fait. Pardonne-moi d’être un tantinet sentimental, mais je pense que les circonstances s’y prête, non? »

Dès les premières pages, à la première lettre de Kai, l’autrice a réussi à me faire pleurer. Cette histoire m’a profondément touchée. Jem souffre énormément de la perte de son seul et unique ami, celui pour qui elle se levait chaque matin. Je trouve que c’est déjà dur d’être amoureuse de son meilleur ami qui est gay, mais devoir supporter sa mort doit être insoutenable. Elle a réussi à trouver un sursis, une manière de continuer dans la vengeance. Alors certes, ce n’est pas la meilleure des manières, elle aurait dû écouter Kai et apprendre à vivre sa vie et être heureuse. Mais d’un autre côté, elle est seule et totalement perdue sans lui. Et surtout, il est mort à cause de quelqu’un. Quelqu’un l’a détruit, l’a poussé à ce suicide et s’en est tiré. Je comprends totalement le fait qu’elle ait voulu se venger, faire payer la personne qui lui a retiré la personne la plus importante de sa vie.

Un plan de vengeance bien établi

« Leurs yeux brillent d’espoir. Mais cet espoir leur sera bientôt arraché, et de la pire des façons. »

Son plan de vengeance est bien construit. Il reste en relation avec ce qu’ils ont fait à Kai, et elle se venge de manière proportionnelle à leur implication dans l’histoire. Même si je pense que Lucas a été plus blessé que Stu alors qu’il n’est que complice. Mais d’un autre côté, cela à moins de conséquences dans sa vie que sur celle de Stuart.

Une remise en question du concept de la vengeance

Le thème central de ce livre est donc la vengeance. Je trouve que l’autrice a réussi avec beaucoup de succès à nous faire réfléchir sur les bons et mauvais côtés d’une vengeance. D’un côté, on comprend totalement le fait que Jem cherche à rétablir la justice, à faire payer les personnes qui ont fait du tort à son meilleur ami. La question est néanmoins : à quel prix ? En cherchant à lui rendre justice, elle se perd elle-même, elle ne ressemble plus à la personne que Kai aimait et cherchait à protéger. Tout au long de l’histoire on ne cesse de se demander si ce qu’elle fait est bien ou mal, si c’est nécessaire ou non. Au final, l’autrice ne porte pas réellement de jugement sur le principe de la vengeance, elle ne fait que montrer les conséquences que cela peut avoir. J’ai trouvé l’idée ingénieuse et très bien construite.

Une remise en question de nos propres jugements

Malheureusement, on s’attache aux personnages qu’on ne devrait pas. J’aime plutôt bien Sasha, qui n’a rien à voir dans l’histoire au fond. Bugs n’est pas très malin, mais il n’est pas foncièrement méchant. Il suit plus les autres qu’il ne réfléchit de lui-même. J’ai fini par m’attacher un peu à Lucas. Au final, on se rend compte qu’il est quand même quelqu’un de gentil et qu’il aime sincèrement Jem. Mais on n’arrive pas à oublier ce qu’ils ont fait. J’ai beaucoup aimé cette dualité, cette déchirure entre l’attachement que l’on a pour les personnages et la colère que l’on ressent pour leurs actes. En tout cas, je n’ai pas réussi à apprécier Stuart. Je n’ai pas réussi à oublier le fait qu’il était derrière tout cela. On n’arrive pas à oublier le fait qu’ils ont détruit une personne parce qu’il n’était pas de la même orientation sexuelle qu’eux. Ce livre nous montre à quel point nos jugements, nos comportements, nos paroles, peuvent être destructeurs, à quel point ils peuvent faire mal.

Jem, un personnage brisé

 » Tout le monde avait paru estimer que la situation était redevenue normale. Personne ne s’était plus douté que le terme « normalité » n’avait plus eu aucun sens pour moi. Que la « normalité » avait volé en éclats sur des rochers sous un pont. »

Jem m’a brisé le coeur. Je me suis beaucoup retrouvée en elle, j’ai ressenti sa douleur, sa souffrance, sa colère. J’ai eu l’impression de vivre sa vie. Même quand elle commence à se perdre elle-même, quand elle ne sait plus exactement qui elle est. Elle commence à changer, tout en restant la même, c’est assez bizarre, on est un peu perdu comme elle. Mais c’est là toute la beauté de la chose. C’est tellement réaliste, tellement de gens passent par ce genre de moments et l’autrice le retranscrit à merveille.

Une fin aussi horrible que la mort

La fin, par contre, est horriblement tragique… J’en ai été choquée. Je vous en dis pas plus car cela retirerait toute la beauté du livre, toute sa splendeur. Mais c’est la fin la plus horrible que je n’ai jamais lue de ma vie. C’est tellement inattendu, tellement injuste que j’en ai pleuré.

Ce livre est donc une énorme claque, je n’avais jamais ressenti ça, ou en tout cas, pas depuis bien longtemps. À tous ceux qui me lisent, s’il y a bien un livre que vous devez lire, devant lequel vous ne devez pas passer votre chemin, c’est celui-ci.

#revanche #deuil #suicide #CatClarke