Engrenages et Sortilèges, Adrien Tomas

« Le respect qu’on les autres pour toi ne sera jamais aussi important que celui que tu éprouves pour toi même.

Grise et Cyrus sont élèves à la prestigieuse Académie des Sciences Occultes et Mécaniques de Celumbre. Une nuit, l’apprentie mécanicienne et le jeune mage échappent de justesse à un enlèvement. Alors qu’ils se détestent, ils doivent fuir ensemble et chercher refuge dans les Rets, sinistre quartier aux mains des voleurs et des assassins. S’ils veulent survivre, les deux adolescents n’ont d’autre choix que de faire alliance…

La première chose qui m’a attiré dans ce roman, en dehors de sa sublime couverture, a été le titre, ou plutôt ce qu’il promettait. Cette idée de mêler la technologie et la magie qui laisse présager un univers de fantasy steampunk m’a tout de suite plu. J’ai donc commencé ma lecture avec une curiosité enthousiaste.

On plonge dans cette histoire en suivant deux personnages : Grise et Cyrus. À eux deux, ils représentent la rivalité qu’entretiennent les mages et les mécaniciens. Ayant chacun un caractère bien trempé, ce qui crée des tensions mais aussi plusieurs scènes assez comiques, on s’attache assez facilement à eux. J’ai beaucoup aimé les suivre dans leur folle aventure parmi les rebelles de la société. Le duo possède une bonne dynamique et ne tombe pas dans une romance cliché, ce qui fait du bien ! J’ai surtout beaucoup aimé leur ouverture progressive d’esprit, remettant en cause tout ce qui constituait leur monde, leurs valeurs… L’auteur a réussi à faire porter de belles valeurs à son roman : la diversité, l’estime et le respect de soi et d’autrui, la tolérance… Les messages sont tous très beaux et percutants qui ont résonné en moi.

Les autres personnages sont également intéressants, même si parfois un peu stéréotypé. Mais pour une fois, cela ne m’a pas dérangé outre mesure. Petite mention spéciale pour le familier de Cyrus, le chat Quint, qui m’a vraiment bien fait rire !

C’est une histoire au scénario assez classique mais tout de même très plaisante à lire. Certaines intrigues sont prévisibles mais je n’ai pas trouvé cela gênant. La construction de l’univers arrive à gommer le côté ennuyant de la prévisibilité par son originalité. J’ai beaucoup aimé la manière dont la technologie et la magie sont mêlés. J’ai tout de même eu une petite préférence pour le côté engrenage que sortilège. Grise n’est pas une fille comme les autres, ce qui apporte un peu de fraîcheur à ce roman jeunesse/ adoet sa passion pour la mécanique est contagieuse.

Pour conclure, ce fut un roman steampunk très agréable à lire que je conseille à toute personne qui veut passer un bon moment dans un univers Fantasy/ steampunk jeunesse.

#disparition #diversité #revanche #révolte #magie #Politique #Intrigue #résistance #Rageot

Monsters of Verity, tome 1 : This Savage Song, V.E. Schwab

“It was a cruel trick of the universe, thought August, that he only felt human after doing something monstrous.”

Kate Harker and August Flynn are the heirs to a divided city—a city where the violence has begun to breed actual monsters. All Kate wants is to be as ruthless as her father, who lets the monsters roam free and makes the humans pay for his protection. All August wants is to be human, as good-hearted as his own father – but his curse is to be what the humans fear. The thin truce that keeps the Harker and the Flynn families at peace is crumbling, and an assassination attempt froces Kate and August into a tenuous alliance. But how long will they survive in a city where no one is safe and monsters are real…

This Savage Song est le premier livre que je lis véritablement en anglais. J’avais déjà lu le premier tome d’Harry Potter mais je connaissais tellement bien l’histoire en français que ça ne compte pas réellement. Cette fois, j’ai pu découvrir une toute nouvelle histoire dans cette langue et surtout, j’ai enfin pu découvrir la véritable plume de Victoria Schwab.

La thématique des monstres

Comme dans Vicious, This Savage Song traite de la thématique du bien et du mal, de qu’est-ce qu’un monstre, qu’est-ce être bon ou mauvais. C’est un sujet que j’aime beaucoup personnellement et j’aime la manière dont Victoria Schwab s’en empare, le décortique, le tourne dans tous les sens, met en lumière ce qu’on ne voyait pas forcément… A travers ce roman, elle plonge au cœur d’une ville pleine de monstres, de noirceur et l’explore jusque dans ses entrailles. C’est là que tout est bouleversé, là que l’on trouve des humains inhumains et des monstres faisant preuve d’humanité.

« I live in a world where shadows have teeth. It’s not a particularly relaxing environment. »

Un sombre univers

Victoria Schwab nous offre dans ce roman une ville tombée entre les mains des monstres. La ville de Verity est séparée en deux, Nord et Sud, chacune organisée de manière différente. J’ai eu tout d’abord un peu de mal à m’y faire mais c’était plutôt un problème de langue plutôt qu’un problème venant de l’autrice. Le concept reste intéressant et bien exploité, une fois que l’on s’y plonge.

La musique est, selon moi, la petite touche qui fait la beauté de cet univers. Certains monstres utilisent la musique (je ne vous en dis pas plus pour risque de spoilers !) et la manière dont l’autrice la décrit est envoûtante.

Des personnages se construisant sur une nuance

Les personnages m’ont énormément touché. J’ai eu un coup de cœur pour le personnage d’August que j’ai trouvé émouvant. Sa volonté de vouloir être humain, d’être bon lui donne une certaine vulnérabilité, qui contraste avec la dureté de son monde. Cela contraste également avec Kate qui porte une carapace aussi solide qu’une armure de fer. Tous deux se complètent d’une certaine manière, Victoria Schwab a le don de nous offrir des duos dynamiques.

« He could be the monster, if that kept others human. »

En conclusion, ce fut une très bonne première lecture entièrement en VO. J’ai pu découvrir la véritable plume de V.E. Schwab dont je suis toujours, voire encore plus fan. Elle nous offre dans ce roman un univers sombre qui met en lumière des thématiques que l’autrice ne cesse de réinventer et nuancer grâce à des personnages forts et dynamiques.

#VESchwab #vengeance #disparition #Intrigue #résistance #musique #monstre

La machine de Léandre, Alex Evans

« Il y a quelques siècles, j’aurais été appelée une sorcière.

Une magicienne. Une jeteuse de sorts.


De nos jours, je suis professeur agrégé de sciences magiques. »

Constance Agdal est une excentrique professeure de sciences magiques qui n’aspire qu’à une chose: se consacrer entièrement à ses recherches pour oublier le passé qui la hante. Mais quand des démons se matérialisent au beau milieu de la ville, qu’un incube envahissant se prend d’affection pour elle et que son nouvel assistant agit de façon particulièrement étrange, Constance doit sortir de sa réserve… d’autant que son collègue, l’éminent Professeur Dowell, a disparu alors qu’il tentait de recréer une fabuleuse machine à magie d’après des plans vieux de plusieurs siècles. La jeune femme le remplace au pied levé en collaborant avec Philidor Magnus, un inventeur aussi séduisant qu’énigmatique, mais rien ne se passe comme prévu. Quel terrible secret se cache sous le capot de cuivre de la fameuse machine ?

Le résumé et l’ambiance qui s’en dégage a tout de suite attiré mon attention. Une atmosphère steampunk, un personnage principal féminin et excentrique, de la science mélangée à de la magie… Tout ce qu’il fallait pour me plaire et je remercie les éditions ActuSF de me l’avoir envoyé ! Malheureusement, ma lecture de La Machine de Léandre a été quelque peu mitigée.

Constance, un personnage principal mitigé

J’ai tout de suite beaucoup apprécié Constance. Venant d’une cité, Tourmayer, où la magie est très mal vue, Constance choisit une carrière des plus compliquées par rapport à son statut : une femme et surtout, une chamane. C’est une femme de savoir, qui a gagné une bonne place par sa seule intelligence et sa rigueur. Elle est considérée comme excentrique, ne suivant pas les normes de son époque et de sa société. Malheureusement, je n’ai pas accroché à la manière dont l’autrice fait évoluer son personnage. J’ai trouvé qu’elle retirait tout ce qui faisait de Constance un personnage original et unique. Le message qu’elle faisait tout d’abord s’est peu à peu éclipsé au profit d’un message plus répandu et j’ai trouvé cela très dommage.

Un univers intéressant

L’univers m’a, en revanche, totalement conquise. Je l’ai trouvé bien construit et bien développé pour le format du livre. Rien n’est confus, on n’est pas perdu dans une avalanche d’explications et l’on sent que l’autrice maîtrise bien son monde. Moi qui aime découvrir la mythologie et l’histoire d’un monde, j’ai été servie avec les histoires et les anecdotes que nous livrent Constance et Philidor au fil des pages. J’ai adoré le genre steampunk qui ressort de ce livre, un beau mélange de magie et de science. La manière dont l’autrice réinvente la magie, que l’on appelle « Pouvoir », est incroyable. Elle est perçue comme quelque chose de quantifiable, de scientifique et j’ai trouvé l’idée excellente et bien exploitée.

Une intrigue trop courte

Le point le plus négatif que je trouve à ce livre c’est qu’il est trop court. Pour moi, l’histoire aurait mérité plus d’approfondissement, plus d’enjeux et donc plus de temps pour se développer. Arrivée à un certain stade de la lecture, l’intrigue devient prévisible et l’on perd en suspense.

C’est d’ailleurs pour cela que j’ai fini par me détacher du personnage principal, trouvant que son évolution était maladroite mais aussi trop rapide selon moi.

Des personnages secondaires dans l’ombre

J’ai également eu du mal à m’attacher aux personnages secondaires : j’aurais aimé en savoir plus sur Albert, l’incube qui débarque par hasard et de manière percutante dans la vie de Constance, mais également qu’Arthéméis, sa meilleure amie que l’on ne voit pas assez à mon goût alors qu’elle aurait pu être intéressante.

Il en est de même pour Philidor. Même si on le voit plus souvent et qu’il est plus développé que les autres personnages, je n’ai pas réussi à m’attacher à lui. Je n’ai pas aimé son caractère même si j’ai trouvé son histoire très intéressante.

Pour conclure, je dirai que c’était une bonne lecture avec un bel univers et une intrigue intéressante mais qui aurait mérité plus d’approfondissement au niveau de ses personnages et des enjeux de l’intrigue.

#magie #disparition #ActuSF #époquevictorienne #surnaturelle #pouvoir

Lucifer Box, tome 1 : Le Club Vesuvius, Mark Gatiss

« Je fus accueilli par une scène digne des enfers.

Mais pas de panique, chers lecteurs. C’est le domaine de Lucifer. »

Lucifer Box : portraitiste de talent, dandy, bel esprit, mauvais garçon… et le plus irrésistible des agents secrets de Sa Majesté. Lorsque les meilleurs scientifiques du royaume sont mystérieusement assassinés, Lucifer se lance dans une enquête trépidante, des clubs de gentlemen londoniens aux bas-fonds volcaniques de Naples, tout en déterminant la façon la plus seyante de porter un œillet blanc à sa boutonnière.

Une immersion étourdissante dans les arcanes d’un ordre occulte aux pratiques décadentes – et de ses secrets les plus sulfureux.

La première raison qui m’a poussé à mettre ce livre dans ma wishlist a été l’auteur : Mark Gatiss. En bonne fan de Doctor Who et de Sherlock que je suis, je ne pouvais décemment pas passer à côté du livre écrit par leur scénariste et acteur ! Puis la couverture, le résumé, le genre steampunk… C’est un vrai combo gagnant pour moi. Mais malheureusement, il a longtemps traîné dans ma whishlist puis dans ma PAL et c’est finalement sous les chaudes recommandations d’une amie qui venait de le terminer que je me suis lancée dans cette aventure. Et bon dieu quelle aventure !

Lucifer Box, diaboliquement séduisant

« Puis j’esquissais ce sourire que mes amis, en toute logique, nomment « le sourire de Lucifer ». »

Ce fut un coup de foudre immédiat pour monsieur Lucifer Box. Son humour, son insolente assurance et son trait d’esprit affûté m’ont fait tomber sous son charme dès les premières lignes. C’est un personnage à la fois unique en son genre mais comprenant des touches d’autres personnages que j’aime, tels que Sherlock Holmes bien sur avec une touche de Mycroft assurément, un charme digne de Moriarty en personne et une folie caractéristique d’un Docteur. Lucifer est un personnage que j’ai adoré suivre dans ses aventures et dans ses pensées. Un véritable Casanova que la modestie n’étouffe pas et qui ne cesse de nous surprendre toujours un peu plus au fil des pages. Derrière un humour qui m’a véritablement fait rire et sa légèreté, se trouve tout de même un personnage complexe et travaillé à merveille. C’est un personnage digne du talent de Mark Gatiss à n’en pas douter.

Une plume, une intrigue et un rythme effrénés

Si je suis tombée sous le charme de Lucifer, c’est surtout grâce à cette plume incroyable dont est doté l’auteur. Tout le roman est fluide, tellement agréable que l’on apprécie même les moments un peu creux dans l’intrigue. Je n’ai cessé d’avoir un petit sourire aux lèvres durant tout le temps de ma lecture. Ce fut un vrai régal.

L’intrigue, de par la plume de l’auteur, suit le rythme effréné du personnage principal. Cela marche par vagues, avec un enchaînement d’événements qui fait perdre haleine puis quelques petits moments de calme pour souffler un peu avant de reprendre de plus belle. J’ai beaucoup aimé cette manière de donner la cadence qui permet de ne pas s’ennuyer et de garder l’attention du lecteur jusqu’à la fin.

« – Vous finirez mal, vous savez.

– C’est parce que j’ai mal commencé. »

Des personnages secondaires attachants

On ne peut s’empêcher d’apprécier tous les personnages. Je les ai trouvés drôles et tous aussi exubérants les uns que les autres. L’auteur a cette particularité de créer des personnages qui ne font pas dans la finesse et la demi-mesure. Tout y est exagéré, tombant parfois dans la caricature, mais caricature critiquée par les traits d’humour tranchants de Lucifer. C’est une manière originale d’exploiter les personnages que j’ai appréciés. Personnages originaux mais aussi surprenants. Quand on pense avoir tout vu, voilà qu’un nouveau personnage débarque avec sa révélation ! Une petite mention spéciale pour Christopher, Delilah et Charlie que j’ai tout particulièrement aimé.

Pour conclure, ce fut une lecture tout simplement exquise, pleine d’humour et d’ingéniosité. Donc si vous aimez le steampunk et les aventures rocambolesques, ce livre est pour vous ! Je vous garantis un excellent moment de détente, de rire et de surprises.

#disparition #Bragelonne #Politique #Intrigue

La Passe-Miroir, La Mémoire de Babel, Christelle Dabos

« Il sera une fois, dans pas si longtemps, un monde qui vivra enfin en paix.

En ce temps-là, il y aura de nouveaux hommes et il y aura de nouvelles femmes.

Ce sera l’ère des miracles. »

Deux ans et sept mois qu’Ophélie se morfond sur son arche d’Anima. Aujourd’hui il lui faut agir, exploiter ce qu’elle a appris à la lecture du Livre de Farouk et les bribes d’informations divulguées par Dieu. Sous une fausse identité, Ophélie rejoint Babel, arche cosmopolite et joyau de modernité. Ses talents de liseuse suffiront-ils à déjouer les pièges d’adversaires toujours plus redoutables ? A-t-elle la moindre chance de retrouver la trace de Thorn ?

Me revoilà donc comme promis pour vous parler du troisième tome de la Passe-Miroir. Ma relecture était censée durer jusqu’à la sortie du quatrième et dernier tome (J-8 à l’heure où je vous parle !!) mais j’ai été tellement emporté par les aventures d’Ophélie que je l’ai finalement dévoré en l’espace de trois jours. Il m’a fallu ensuite trois autres jours pour me remettre de mes émotions et me voici donc pour vous en parler !

Ophélie, un personnage qui se découvre

« Elle se sentit mourir. Elle allait enfin pouvoir vivre »

Si dans les deux premiers tomes j’ai admiré Ophélie pour son courage et sa détermination, ce n’était finalement rien comparé à ce tome-ci. Mon amour pour ce personnage ne cesse de grandir avec le temps et les tomes. On la retrouve donc coincée sur Anima, totalement désœuvrée et ne sachant pas quoi faire jusqu’au moment où Archibald l’aide à s’en échapper. La voici ensuite partie pour Babel toute seule, à la recherche de Thorn. Dans ce tome, elle est totalement livrée à elle-même. Elle est seule dans une arche qu’elle ne connaît pas et qui s’avère totalement différente d’Anima et du Pôle. Mais elle ne baisse pas les bras et continue sa quête.

Elle a eu beau subir des intimidations, des menaces de mort et j’en passe, au Pôle, ce n’est rien comparé à l’ébranlement qu’elle subit en entrant à la Bonne Famille. Durant son séjour à Babel, c’est son identité et ses compétences qui sont remises en question. Tout ce dont elle était certaine se voit ébranler, elle ne sait plus où elle en est, elle ne sait plus ce qui la définit, qui elle est. Elle traverse une réelle et douloureuse crise d’identité qui n’a fait que me rapprocher un peu plus de ce personnage. Mais encore une fois, Ophélie nous surprend en apprenant à nouveau à se regarder dans le miroir et accepter tout ce qu’elle y voit. Mais il faut avouer que Thorn ne lui facilite pas la tâche…

« Votre propension à malmener les statistiques est effrayante. »

Thorn, un personnage qui ébranle toutes les certitudes

« Je suis exigeant, rabat-joie, maniaque, asocial et estropié, énuméra-t-il d’une voix terrible. Vous pouvez me prêter tous les défauts du monde,mais je ne vous autorise pas à me traiter d’égoïste. « 

Thorn m’a complètement chamboulé. La première fois que j’ai lu ce tome, j’ai été tout autant déstabilisée qu’Ophélie en le retrouvant. Si dans la première partie du roman, on n’attend qu’une chose c’est de le retrouver, on ne s’attend clairement pas à ce qui arrive quand le moment vient. Son changement nous rend inquiets à son sujet, nous fait nous poser des questions, nous fait douter. La seconde partie est donc encore plus frustrante que la première car elle suscite encore plus de questions qu’on en avait au début de ce livre. Cela m’a rappelé le premier tome où je trouvais qu’on ne voyait pas assez Thorn et que ses passages étaient bien trop courts à mon goût. L’autrice à nouveau, joue avec cela et nous pousse à dévorer les pages afin de comprendre ce qui se passe.

Arrive donc les derniers chapitres du livre… Ah ces derniers chapitres ! Je retrouve mon Thorn taciturne et entêté et je retombe à nouveau profondément amoureuse de lui. Quel bonheur de le retrouver !

Babel, une nouvelle arche pleine de surprises

« La seule véritable erreur est celle qu’on ne corrige pas. »

J’ai adoré découvrir cette arche. Son fonctionnement si particulier, cet accent légèrement British que j’aime tant, cette culture un peu orientale qui rappelle l’Inde sous l’Empire britannique… C’est nouveau, original et frais ! Vraiment, ce fut un véritable plaisir d’arpenter cette arche en compagnie d’Ophélie et de découvrir de nouveaux personnages tels qu’Ambroise ou Blasius.

J’ai aussi beaucoup aimé l’univers de la Bonne Famille et du Mémorial. Cette quête constante de la connaissance qui se confronte aux problèmes de censure et de contrôle de l’information est vraiment une thématique que j’ai beaucoup aimée et qui est très bien exploitée.

J’ai également trouvé le personnage d’Hélène très intrigant. Elle est encore différente d’Artémis, de Farouk ou même de son frère jumeau, Pollux. Elle semble un peu plus alerte qu’eux et un peu plus consciente de ce qui se passe réellement dans ce monde. Sa tolérance envers les sans pouvoirs et les non-fils de Pollux m’a quelque peu rappelé Helga Poufsouffle dans Harry Potter (qui se trouve être ma maison !). J’espère qu’on la reverra dans le prochain tome.

Ce que j’ai trouvé le plus intéressant sur cette arche, c’est le fait que plusieurs civilisations sont mélangées. On retrouve des habitants de plusieurs autres arches, ce qui permet d’en apprendre plus sur l’univers que l’autrice a créé, sans avoir à voyager sur toutes les arches. C’est un choix ingénieux, qui concorde en plus très bien avec la légende de Babel. Rien n’est laissé au hasard !

« Le Mémorial de Babel, commenta Ambroise. C’est notre plus vieux monument, la moitié date de l’ancien monde. L’adage dit que toute la mémoire de l’humanité y repose. »

Une intrigue à en perdre haleine

« Raconter le passé en refusant de raconter la guerre, c’est mentir. »

Cette intrigue… Mon dieu cette intrigue ! (Oui oui, mon dieu, c’est le cas de le dire). J’ai rarement été autant dévorée par la curiosité qu’à travers ce tome. J’ai dévoré les pages à la recherche du moindre indice pour en apprendre un peu plus, pour mieux comprendre ce mystère que sont Dieu et l’origine des arches. Christelle Dabos nous mène totalement par le bout du nez, elle nous entraîne encore plus profondément dans les méandres de son univers si grandiose… C’est à en avoir le souffle coupé.

J’ai été stupéfiée par les révélations que ce tome apporte et cela a été une véritable torture de me dire la première fois qu’il allait falloir attendre pour avoir la suite… Durant ma relecture, j’ai presque eu l’impression de le lire pour la première fois tellement de petits détails importants m’ont échappé. Là encore, j’en suis ressortie encore plus époustouflée.

« Si violentes que fussent les émotions qui lui mettaient le corps en ébullition, quand arrivait le moment de les exprimer il n’en ressortait toujours qu’un pitoyable goutte-à-goutte. »

La plupart des lecteurs et lectrices trouvent ce tome un peu long et préfèrent les deux premiers. J’avoue avoir du mal à me décider sur celui que je préfère car chacun m’a ébranlé à sa manière. Mais je trouve que la longueur de ce roman fait sa force. Christelle Dabos trouve le moyen d’approfondir son univers et d’accroître notre curiosité, de développer ses personnages et de préparer la fin de cette aventure. Vraiment, je trouve qu’il n’y a rien à raccourcir, rien à accélérer. Tout est à la place qui lui est dû et tout est justifié.

C’est donc toute fébrile et en PLS que j’ai terminé ce troisième tome, bien trop tôt à mon goût au vu de la longue attente qu’il me reste pour l’ultime tome. Tome que je ne suis pas prête à accueillir non plus car il signera la fin d’une aventure que je refuse de terminer.

#disparition #quête #pouvoirs #diversité #souvenir #Mystère #ChristelleDabos

La Passe-Miroir, Les Disparus du Clairdelune, Christelle Dabos

« Quand je vous ai dit que vous aviez une prédisposition surnaturelle aux catastrophes, ce n’était pas une invitation à me donner raison. »

Fraîchement promue vice-conteuse, Ophélie découvre

à ses dépens les haines et les complots qui couvent sous les plafonds dorés de la Citacielle. Dans cette situation toujours plus périlleuse, peut-elle seulement compter sur Thorn, son énigmatique fiancé ? Et que signifient les mystérieuses disparitions de personnalités influentes à la cour ? Ophélie se retrouve impliquée malgré elle dans une enquête qui l’entraînera au-delà des illusions du Pôle, au coeur d’une redoutable vérité.

Sitôt le premier tome terminé, je me suis ruée sur le deuxième. On retourne donc sous la couette, de grosses chaussettes en laine aux pieds, un thé chaud à portée de main et nous revoilà au Pôle !

Ophélie, un personnage courageux à sa manière

« Soyez impressionnante .(…) Je ne vous dit pas cela pour vous angoisser. Je vous le dis parce que vous en êtes capable, j’en ai été témoin plus d’une fois. »

Encore une fois, c’est totalement sous le charme que j’ai suivi Ophélie dans ses aventures au Pôle. Et c’est une nouvelle fois que je me suis émerveillée de son évolution. Dans ce tome, on découvre une Ophélie qui prend des initiatives, qui prend les choses en main plutôt que de se laisser ballotter par les autres. Malheureusement pour elle, tout ne se passe jamais comme prévu, elle perd le contrôle et se retrouve dans des situations totalement alambiquées. Elle se retrouve également à devoir affronter des situations qui lui font véritablement peur. On la voit beaucoup plus effrayée que dans le tome précédent mais aussi beaucoup plus malmenée. Elle est a peur pour ses proches mais surtout, elle a peur pour sa vie. Mais cela ne l’arrête jamais. C’est quelqu’un de débrouillard, qui arrive à s’en sortir avec les cartes qu’elle a, même si elle se retrouve avec un mauvais jeu entre les mains. J’ai admiré sa détermination à continuer envers et contre tout. Sous ses airs doux et naïfs, ce petit bout de femme cache une volonté de fer qu’on avait aperçue au premier tome et qui s’affirme concrètement dans ce celui-ci.

« Pour un couple si mal assorti, vous êtes décidément inséparables. »

C’est d’ailleurs elle qui prend l’ascendant dans le drôle de couple qu’elle forme avec Thorn. Elle l’affronte jusqu’à avoir ce qu’elle veut et remporte presque toutes les batailles. Leur relation se complexifie, notamment du côté de Thorn, dont on a du mal à cerner son attitude et ses sentiments envers Ophélie, ce qui a pour résultat de la troubler plus que jamais. J’ai beaucoup aimé la tournure que prend cette relation, même si cela a eu le don de me frustrer d’être tenue ainsi dans l’incertitude. Mais cela se fait d’une manière si naturelle, si fluide, qu’on ne peut envisager que cela se passe autrement.

Thorn, plus insaisissable que jamais

« Vous m’avez voulu honnête avec vous. Vous apprendrez donc que vous n’êtes pas pour moi qu’une paire de mains. Et je me contrefiche que les gens me trouvent douteux, du moment que je ne le suis pas à vos yeux. »

On a beau voir Thorn plus souvent dans ce deuxième tome, il reste pour moi encore plus insaisissable que dans le premier. On ne sait plus trop si son comportement envers Ophélie est due à son ambition ou s’il s’inquiète sincèrement pour elle. J’ai beaucoup aimé en apprendre plus sur son passé et sur lui en général, cela m’a fait tomber un peu plus sous son charme. Je me suis vraiment prise d’affection pour ce personnage toujours aussi taciturne et implacable. Quelque chose chez lui à réussi à m’atteindre en plein coeur et à m’attendrir. On voit que malgré tout, à sa manière, il tente de faire des efforts sans pour autant renoncer à ce qu’il est.

Farouk, la définition même de « complexe »

« Elle ne lisait dans le regard de Farouk aucun courroux, aucun dédain, rien de ce qui aurait pu se rapprocher un tant soit peu d’une émotion.

Non ce qu’il y avait au fond de ce regard, c’était un désert.

Ophélie se sentit aspirée par cet espace infini. En un battement de cœur elle mesura l’abime qui séparait leurs deux temporalités : un immortel destiné à l’éternité; une humaine condamnée à disparaître. »

La véritable découverte en ce qui concerne les personnages, c’est Farouk. Je suis admirative devant la capacité de l’autrice à créer un personnage aussi complexe et original. Tout comme Ophélie, j’ai ressenti cette pesanteur, cette pression psychique que l’on éprouve en sa présence. Il est totalement imprévisible et cela crée des situations que l’on n’aurait jamais pu imaginer. Une bonne partie de la tension de ce roman repose sur le comportement de Farouk et les décisions qu’il prend. Cet esprit de famille m’a fasciné et effrayé à la fois, créant un mélange de crainte et d’admiration pour ce personnage si particulier.

J’ai aussi beaucoup aimé l’introduction de nouveaux personnages tels que le baron Melchior ou encore sa sœur, mme Cunégonde, qui sont des personnages intéressants. On en apprend un peu plus sur la société du Pôle et sur les différentes familles qui descendent de Farouk. Je n’ai pas trop aimé les sœurs d’Archibald que j’ai trouvées un peu antipathiques. Et on retrouve également certain autre tels que Renard ou la Mère Hildegarde.

Le Pôle, un univers complexe et dangereux

Comme je le disais plus haut, on découvre la société aristocrate de la Citacielle mais également de nouveaux endroits du Pôle. J’ai beaucoup aimé l’approfondissement que fait l’autrice de son univers. On entre réellement au coeur de la Citacielle, au coeur de ses illusions et de ses dangers. On découvre un fonctionnement que j’ai beaucoup aimé décoder et tenter d’appréhender. C’est une arche que j’ai beaucoup aimée, qui contraste totalement avec la chaleur et la légèreté d’Anima.

Une parfaite maîtrise de son intrigue.

« Vous avez le sens de l’inattendu, fiancée de Thorn. »

Mais plus que l’univers lui-même, l’intrigue m’a tenu en haleine tout du long. On entre dans l’engrenage infernal que constitue le mystère du Livre des esprits de famille, de cet univers, de son origine. On passe de petit indice à petit indice, on monte en tension pour arriver à la fin, à l’apothéose qui a fait vibrer ma curiosité et qui a envolé mon imagination dans des hypothèses et des théories à n’en plus finir. Ce deuxième tome m’a totalement embarqué dans une aventure à couper le souffle. Tout comme Ophélie et Thorn, il m’a été impossible de tenir en place, je voulais tout savoir tout de suite. Comme eux, j’étais à la recherche de chaque petit détail qui puisse m’aider à comprendre et à avoir des réponses à toutes mes questions. L’intrigue est si bien menée que même lors de ma relecture, je me suis fait mener par le bout du nez encore une fois ! Ce qui bien sûr, n’a fait qu’augmenter mon plaisir de lecture.

Pour conclure, ce fut une lecture addictive, qui a attisé ma curiosité encore et encore, faisant voler mon imagination. Je suis tombée encore un peu plus amoureuse des personnages et de cet univers si particulier et si cher à mon cœur. Donc un dernier mot : lisez, lisez, lisez ! ♥

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