Lames vives, Livre 1 : Obédience, Ariel Holzl

« Mes tourments sont mes maîtres : je les rejette. Mes souvenirs sont ma prison : je m’en libère. Mes regrets sont mes liens : je les brise. Mon corps est ma lame : je l’aiguise. Jamais plus serviteur, jamais plus prisonnier, jamais plus esclave ! Jamais plus ! »

Le vif-argent coule dans leurs veines.

Les esclaves sont devenus les maîtres.

La République d’Obédience est née.

Six destins se croisent et se brisent comme des chaînes dans ce roman aux personnages complexes et humains. Un récit d’aventure puissant, poignant et addictif sur la liberté et la lutte pour ses idéaux.

On me dit Fantasy ? Je dis ok. On me dit Fantasy d’Ariel Holzl ? Je fonce. Ni une ni deux, je me plonge dans les Lames Vives en toute confiance même si c’est un roman qui sort de sa ligne habituelle. Et comment vous dire que c’est tout aussi génial.

Un univers oriental

Alors déjà, on m’a vendu le roman comme de la Fantasy orientale. C’est quelque chose d’assez rare dans le genre et le seul que j’ai lu est celui de Charlotte Bousquet, Shâhra, que j’avais adoré. Cela a donc forcément attisé mon attention. Ici, c’est un univers, une ambiance et une mythologie qui diffèrent de ce que j’ai déjà lu avec des golems et une magie exotiques qui contrastent avec la technologie d’Obédience, le Vif-Argent. J’ai beaucoup aimé la chaleur qui se dégage du désert et de l’île vagabonde du peuple de Minah qui s’oppose à une sorte de froideur, d’automatisme à Obédience. C’est un univers sombre, rude, sans pitié et cela se ressent dans la narration. Narration que j’ai trouvée excellente. Chaque point de vue se distingue, la personnalité du personnage transparaît dans la plume et je trouve que c’est l’un des points forts de l’auteur.

Des personnages atypiques

Les personnages sont d’ailleurs très diversifiés et atypiques. J’ai adoré le personnage de Gryff qui sombre peu à peu dans la folie mais aussi le personnage de Minah et de Nazeem qui sont tous deux torturés par leurs remords et leurs espoirs. Je me suis aussi attachée au personnage d’Ellinore qui apporte une certaine douceur dans ce monde si rude. Chaque personnage possède son caractère, sa narration propre, le rendant unique en son genre. On a l’impression qu’à chaque début de chapitre, on entre littéralement dans la tête du personnage. C’est immersif, captivant et fascinant.

Une fantasy dystopique

En naviguant dans chacune de leur tête, on suit ces personnages à travers une quête, une enquête, une révélation, une révolution. Le système en vigueur est questionné, remis en question. Est-il bon ? Mauvais ? Efficace ? Juste ? On ne sait plus qui croire, quoi penser. C’est un univers non pas noir et/ ou blanc mais un monde construit sur une nuance de gris, les personnages et le système ne cessant de naviguer entre les différentes nuances. L’intrigue est difficile à résumer et je pense que je ne vais pas le faire pour tout simplement laisser le plaisir de la découvrir. Elle est complexe et perd de son charme si divulgué selon moi. Mais attendez-vous à être captif des aventures de Minah, Nazeem, Ellinore, Gryff, Saabr et de l’univers qui les entoure.

En conclusion, Lames Vives est un roman percutant, vibrant dont on ne ressort pas indifférent ni inchangé. À nouveau, Ariel Holzl a réussi à me séduire avec sa plume, son histoire et ses personnages hors du commun. Vivement la suite !

#Naos #ArielHolzl #Difference #pouvoir #maladie #résistance #liberté #magie

Delirium, Livre III, Lauren Oliver

« Nous voulions la liberté d’aimer. Nous voulions la liberté de choisir. Maintenant nous devons nous battre pour l’avoir. »

Alex est revenu.

Le premier amour de Lena n’est pas mort.

Mais il a changé.

Les mois de torture, la lutte de chaque jour dans une nature hostile, la menace qui pèse sur la résistance plus grande que jamais: Alex n’est plus le même.

Hana non plus. Hana qui a été opéré.

Hana qui va se marier.

Hana qui doute.

Imaginez qu’on vous prive de tout sentiment.

Que la liberté ne soit plus qu’un vieux souvenir dénué de sens.

Jusqu’où iriez-vous pour garder le droit d’aimer?

Nous voilà donc au troisième et dernier tome de cette série. La rébellion commence à monter, on sent le changement arrivé, le doute s’installer, les croyances s’effondrer. On touche enfin au but. Voici donc mon avis sur cet ultime tome qui clôture une série qui m’est très chère.

Deux points de vues qui divergent

Cette fois, le livre est découpé non pas en deux temps différents, mais en deux points de vue différents. En effet, en plus d’avoir le point de vue de Lena, nous retrouvons également Hana, qui a subi le Protocole.

J’ai adoré la retrouver car c’est un personnage que j’aime vraiment beaucoup et j’ai été très contente d’avoir son point de vue. Non seulement, le parallèle entre les deux intrigues est vraiment très bien mené, mais en plus, cela apporte une tout autre vision des choses. En effet, Hana ayant subi le Protocole, on a maintenant le point de vue de quelqu’un qui n’a plus ce sentiment de l’amour. Cela nous aide à mieux comprendre la manière dont les Invulnérables ressentent et vivent les choses.

Le point de vue de Lena

C’est d’ailleurs grâce à la confrontation des deux points de vue que l’on voit l’ambivalence sur le bien-fondé du Protocole : du point de vue de Lena, on se rend compte que l’amour fait mal, que c’est un sentiment qui engendre de la souffrance, du malheur. Lena a le coeur brisé, elle est déchirée entre son amour pour Alex et celui pour Julian. Elle fait également l’expérience amère de la jalousie, ne supportant pas de voir Alex proche de Coral. Elle voit également de ses propres yeux ce qu’est réellement la vie dans la Nature, qui n’est en rien ce qu’elle avait imaginé et qui, étonnement, se rapproche de ce qu’on lui avait enseigné à Portland. Elle remet en question toutes ses croyances, tout ce qu’elle pensait savoir et va même jusqu’à parfois regretter de s’être enfui et de ne pas avoir subi le Protocole. Étonnement, c’est dans son point de vue que l’on a les arguments en faveur du Protocole.

Le point de vue de Hana

Du point de vue de Hana, au contraire, nous avons les arguments en défaveur du Protocole. En effet, on voit à travers elle ce qu’est la vie des Invulnérables et on se rend compte à quel point elle peut être vide et pas si tranquille que ce que l’on fait croire. On a inhibé les sentiments de Hana mais il reste une gêne, un manque. Elle ne ressent rien mais elle n’est donc heureuse. Et puis, surtout, on se rend compte que ne pas ressentir d’amour, ne rend pas les gens gentils ou méchants. Cela est illustré par le personnage de son fiancé, Fred, qui, même s’il est opéré, il reste un homme calculateur, ambitieux, manipulateur et parfois même violent. Il n’hésite pas à faire tuer son propre père pour prendre sa place, à faire interner sa première femme et à violenter Hana pour qu’elle ne pose pas de question. Finalement, le Protocole ne règle pas réellement les vrais problèmes. On dit qu’il instaure un endroit en paix et sécurisé alors qu’au final, ce n’est qu’une façade. La violence et la méchanceté restent présentes malgré l’absence de l’amour. D’ailleurs, je trouve que justement, l’amour pousse à la compassion, l’empathie et l’entraide. Les Invalides s’aident majoritairement entre eux et ils le font d’eux-mêmes, tandis que les Invulnérables ne sont guidés que par l’indifférence qui les empêche de créer de vrais liens entre eux et c’est ce qui fait, selon moi, leur faiblesse.

Nous avons donc une véritable réflexion à propos du bien et du mal qu’engendrent l’amour et une remise en question dans les deux camps. J’ai trouvé cela vraiment intéressant, surtout que cela donne à réfléchir sur la position que l’on prend de base et, personnellement, j’ai commencé à penser que les arguments en faveur du Protocole ne sont pas si erronés que cela. Mais finalement, je reste sur ma position initiale et je pense que l’amour est un moteur pour la survie de l’humanité et qu’il est nécessaire.

L’intrigue

Du point de vue de l’intrigue, j’ai trouvé qu’elle était très bien menée, les deux points de vue s’emboîtent à merveille. Julian est un peu moins mis en avant dans ce tome, même si l’on voit son évolution au sein de la Nature. Je trouve qu’il s’en sort d’ailleurs très bien, il fait de son mieux pour s’intégrer et il est très compréhensif envers Lena en ce qui concerne Alex. En parlant de ce dernier, j’ai été vraiment très heureuse de le retrouver même si cela m’a fait mal au coeur de le voir aussi brisé. Même si c’est un peu agaçant de le voir aussi dur et froid avec Lena, je comprends le fait qu’il n’arrive pas à supporter de la voir passer à autre chose, de l’entendre dire que penser à lui était trop dur, que cela faisait trop mal alors que pour lui, c’est justement ce qui le maintenait en vie.

Les personnages

Beaucoup de personnages sont également développés dans ce dernier tome et chacun à sa manière de voir les choses, chaque personne à sa personnalité, est unique. Le personnage que l’on découvre notamment, est la mère de Lena. On finit par la retrouver au sein de la rébellion et j’ai beaucoup aimé l’évolution de sa relation avec Lena, le fait qu’elle ne s’attendait pas du tout à ce genre de retrouvailles, qu’elle était en colère contre elle. Cela a quelque chose de très vrai, très réel.

J’avais oublié la mort de Raven et c’est une nouvelle fois que j’ai le coeur brisé. C’est vraiment triste de la voir mourir comme ça, dans les bras de Tack. Mais elle est morte pour ses idées, ses croyances. Elle a préféré mourir que de vivre soumise à quelque chose à laquelle elle ne croit pas. Mais je trouve cela tellement injuste qu’elle meurt aussi vite, comme ça, comme si de rien n’était, même si cela accentue le réalisme de la chose.

L’autrice nous accorde également une dernière rencontre entre Hana et Lena que tout sépare à présent mais qui n’empêche pas le fait qu’elles restent intimement liées l’une à l’autre, que malgré tout cela, un lien fort les unies toutes les deux et que l’amour qu’elles partagent domine tout.

Une fin poétique et magistrale

En plus de tout cela, l’autrice nous offre une fin magistrale selon moi. De toutes les fins que j’avais imaginées, je ne m’attendais absolument pas à celle-ci. Au début, j’ai été un peu choquée puis déçue, n’ayant pas les réponses à mes questions. Mais finalement, en y repensant et en en parlant, je me suis rendu compte qu’il ne pouvait pas y avoir de meilleure fin que celle-ci, car, après tout, c’est vrai que le plus important n’est pas la fin, mais le combat en lui-même. C’est le fait de se battre pour ce que l’on croit, pour sa liberté qui est le plus important. On peut mourir comme Raven, en se battant et mourir, ou se battre et gagner, le plus important, c’est de le faire.

C’était donc un troisième et dernier tome qui monte crescendo et qui se termine en beauté et tout en poésie, une fin qui ne pouvait être mieux faite.

« Faites tomber les murs. C’est la seule chose qui importe en fin de compte. Personne ne sait ce qui arrivera une fois qu’ils seront abattus : on ne voit pas ce qu’il y a derrière, on ignore si on trouvera la liberté ou le malheurs, le bonheur ou le chaos. Le paradis ou l’enfer. Faites tomber les murs. Sinon, vous mènerez une vie étriquée, une vie de peur, vous vous barricaderez contre l’inconnu, vous réciterez des prières contre les ténèbres, vous laisserez parle la crainte et l’étroitesse d’esprit. Vous pourriez, bien sûr, ne jamais connaître l’enfer. Mais, dans ce cas, vous vous condamneriez ainsi à ne jamais connaître le paradis. Vous ne feriez jamais l’expérience du vide et de l’envol. Vous tous, où que vous soyez : vos grandes villes enrobées de barbelés ou dans vos petits trous paumés. Trouvez-les, ces obstacles, ces liens qui vous étouffent, ces cailloux qui pèsent lourd dans votre ventre. Et libérez-vous, libérez-vous, libérez-vous… Je vous propose un marché : je m’engage à le faire, jour après jour, si vous aussi. Faites tomber les murs. »

#amour #liberté #maladie #Nature #résistance #LaurenOliver

Delirium, Livre II, Lauren Oliver

« L’avenir se bâtit sur n’importe quoi.

Une poussière, une étincelle. Un désir d’avancer, lentement, un pied devant l’autre.

On peut construire une ville magnifique à partir de ruines. »

Lena a découvert avec Alex ce sentiment interdit qu’est l’amour. Ensemble ils se sont enfuis, déterminés à gagner la Nature pour vivre leur passion. Mais seule Lena est parvenue à franchir la frontière. Sans savoir si Alex est encore vivant. Aujourd’hui Lena a rejoint la résistance. Elle se voit confier une mission qui pourrait bien lui coûter la vie. Mais une nouvelle rencontre vient remettre en question tous ses principes. Se battre pour avoir le droit d’aimer : cela a-t-il vraiment un sens ?

Après m’être replongée dans le premier tome de Delirium, j’ai tout de suite enchaîné avec le deuxième tome. Je pense que c’est celui que je préfère de la saga, même si je ne pourrais l’affirmer que quand j’aurais lu le troisième tome. Mais pour le moment, laissez-moi vous parler de celui-ci.

Le premier chapitre est assez perturbant. J’avoue de pas m’être souvenus de ce passage et c’est donc avec surprise qu’on se demande où est-ce que Lena a atterri. Mais malheureusement, on n’a pas tout de suite la réponse car le second chapitre nous transporte au moment où le premier tome se termine. J’ai d’ailleurs adoré l’idée du « Avant » et «Maintenant», ça donne du suspense, de l’intensité et de la profondeur à l’intrigue. Mais je reviendrais là-dessus un peu plus tard.

Je vais d’ailleurs séparer mon avis en ces deux parties « Avant » et «Maintenant» car pour moi ce sont deux intrigues distinctes et qu’elles ont chacune leurs propres points.

Avant

On retrouve donc une Lena aux portes de la mort. Totalement perdue, elle a fait la seule chose qu’elle a toujours su faire : courir. Elle court, court, jusqu’à ne plus pouvoir bouger. Et à ce moment-là, elle attend la mort. On sait qu’elle ne meurt pas grâce au premier chapitre (et aussi au fait que c’est le personnage principal…) mais on est quand même inquiet pour elle, on se demande comment elle va faire pour survivre. C’est là qu’on assiste à sa renaissance. À chaque pas, à chaque souffle, elle laisse l’ancienne Lena mourir et se forge une nouvelle Lena, une battante, une fille de la Nature. J’ai trouvé ce moment très poétique et très intense.

Une nouvelle vie

Et c’est également là qu’arrivent nos nouveaux personnages. Lena se fait secourir par des Invalides qui vont l’accepter au sein de leur grande famille. J’ai beaucoup aimé ce groupe et sa dynamique. Chacun a son rôle, chacun à une utilité et œuvre pour le bien commun. Lena finit peu à peu par y trouver sa place, en tentant de se surpasser, de faire de son mieux pour survivre. Elle devient de plus en plus forte, autant physiquement que mentalement. Ce que j’ai trouvé super intéressant dans ce personnage c’est comment elle arrive à maîtriser ses émotions, à maîtriser ses souvenirs, son passé et de le refouler afin d’aller de l’avant, de vivre le moment présent et de se concentrer uniquement sur cela. Pour ce faire, elle prend beaucoup exemple sur Raven. C’est un personnage très profond également, une jeune femme qui s’est sauvé dans la Nature et qui a vécu là-bas depuis, qui a mené ce groupe d’Invalides à travers la Nature et a tout fait pour les maintenir en vie. Elle porte un poids énorme, une grande responsabilité envers ce groupe. Raven est quelqu’un de très dur en revanche, je trouve que sa responsabilité envers le groupe l’empêche de s’épanouir vraiment, de vivre comme elle l’entend alors qu’au final, c’est le but de la Nature. Et j’ai trouvé cela un peu dommage que Lena devienne un peu comme elle au début.

La Nature

Dans ce tome, on voit donc à quoi ressemble la vie dans la Nature. Dans le précédent, on idéalise un peu cet endroit, on se représente la liberté, la joie, l’amour. Mais finalement, c’est plus compliqué que cela. Dans la Nature, la chose la plus importante, c’est la survie. À travers cela, on nous montre également la douleur que provoque l’amour. Lena souffre. Elle souffre de son amour perdu, elle souffre de la séparation de ses proches, de sa vie d’avant et de l’avenir incertain. Elle a totalement changé d’univers, elle est en pleine remise en question sans avoir non plus le temps de s’adapter.

Maintenant

Parallèlement, la résistance est introduite. Lena est en colère contre le système qui lui a enlevé Alex et sa famille et elle cherche à se venger. Pour cela, elle veut participer activement au sein de la résistance.

Ce que j’aime chez la résistance, c’est le fait qu’ils se battent pour le droit de choisir, pour le libre arbitre. Ce n’est pas une question de vouloir aimer ou non, comme dit Lena c’est la question d’avoir le choix de prendre le mauvais chemin. Je comprends l’idée de vouloir éviter aux gens de prendre de mauvaises décisions et de souffrir mais le fait de choisir est ce qui nous définit, le libre arbitre est une part importante de l’humain et on ne devrait pas la lui retirer. Je suis donc d’accord avec la résistance sur ce point-là. En revanche, je suis en total désaccord avec la manière dont ils mènent le combat. Je suis d’accord avec Lena quand elle dit qu’au fond, ils ne valent pas mieux que l’APASD.

L’APASD

L’APASD pense qu’il vaut mieux sacrifier une minorité pour le bien-être commun. Je ne suis pas d’accord. Pour moi, toute vie humaine est aussi importante que la vie de l’humanité tout entière. Mais eux, cela ne les dérange pas de faire des essais sur des enfants, afin d’éradiquer ce mal si fatal qu’est l’amour. Leur peur les pousse à devenir de plus en plus radical jusqu’à ne plus être rationnel du tout selon moi. Ils n’ont aucun recul sur les conséquences qu’engendrent leur pratique, au lieu de l’améliorer, on a l’impression qu’ils ne font qu’aggraver les choses. J’ai été assez choquée par ce que proposait Thomas Finnerman et encore plus par le fait qu’il rassemblait un grand nombre autour de lui qui partage son opinion. C’est à ce moment que l’on rencontre également son fils, Julian, la figure même de l’APASD. Il est tout ce que Lena déteste. Il est pour le fait d’éradiquer le mal qu’est l’amour quitte à y laisser la vie. J’ai eu beaucoup de mal à comprendre pourquoi il était aussi engagé, je sais bien qu’il a été éduqué de manière à craindre l’amour et à vouloir subir le Protocole pour son bien, mais de là à tenter au risque de mourir, j’ai du mal à savoir pourquoi. Lena avait peur de cela car sa mère était « malade » et qu’elle avait peur de l’avoir contracté à son tour et de subir le même sort que sa mère. Mais lui n’a pas eu un exemple aussi fort.

Une histoire qui se répète

Mais bon, il se retrouve néanmoins coincé avec Lena pendant une bonne partie du livre et commence à douter du bien-fondé du Protocole à son tour. J’ai trouvé que c’était une bonne idée de mettre Lena à la place d’Alex, de la voir faire douter quelqu’un comme on l’avait fait douter avant. C’est un changement de rôle intéressant, elle passe de celle qui met en doute, qui découvre, à celle qui sait et qui ouvre les yeux des autres. J’ai donc bien aimé le fait qu’il y a des références à ce qu’elle avait vécu avec Alex. En revanche, je n’ai pas aimé que l’histoire d’amour se répète. J’ai trouvé que cela n’apportait rien à l’histoire et donnait une généralité qui n’a pas lieu d’être. Je comprends le fait de faire ressentir de l’amour à une personne pour qu’elle comprenne que ce n’est pas un mal mais je pense qu’il aurait été encore plus intéressant de voir une autre forme d’amour se développer (l’amitié ou une relation fraternelle par exemple).

Avant VS Maintenant

D’ailleurs, j’ai trouvé que l’intrigue du « Maintenant » n’est pas aussi bien développée que celle du « Avant ». Pour moi, elle ne sert pas à grand-chose hormis pour introduire la résistance et je trouve cela dommage. L’intrigue n’est pas très bien ficelée, c’est un peu tiré par les cheveux selon moi. En revanche, j’ai bien aimé le fait de nuancer le groupe de résistants. En effet, on se rend compte que même s’ils ont une belle cause, ils agissent de la même manière que les Invulnérables, ils se permettent de sacrifier des personnes pour leur cause. Je comprends le fait de se porter volontaire, d’être prêt à mourir pour la cause que l’on défend, mais je ne comprends pas le fait que l’on sacrifie autrui pour sa propre cause. Personnellement, j’aurais trouvé leur cause plus noble et plus impactant si, justement, ils avaient refusé de sacrifier des gens, de ne pas tuer et de montrer que l’amour n’est justement pas un mal, l’amour ce n’est pas tuer, ce n’est pas détruit, que l’amour c’est sauver.

Voilà donc mon avis sur ce deuxième tome de Delirium. J’ai beaucoup aimé ce tome, particulièrement la partie « Avant » que je trouve très belle et très profonde. Let’s go pour le tome trois !

#liberté #Nature #maladie #amour #résistance #LaurenOliver

Delirium, Lauren Oliver

« Je t’aime. Souviens-toi. Ils ne peuvent pas nous enlever ça. »

Lena vit dans un monde où l’amour est considéré comme la pire des maladies. Un monde où tous les jeunes subissent à leur majorité une opération de cerveau pour être immunisés. A quelques mois de ses dix-huit ans, Lena aspire presque à subir à son tour le Protocole car, depuis toujours, amour rime pour elle avec souffrance et danger. Jusqu’à ce qu’une rencontre inattendue fasse tout basculer.

Avant, tout était simple, tout était organisé.

Mais est-ce vraiment vivre que de laisser la société tout prévoir pour vous. Vos amis, vos amours et votre avenir ?

Delirium est l’une des premières trilogies préférées. Je l’avais lu pendant mes années collège/lycée et j’avais adoré l’univers, les personnages et surtout les idées que ce livre dégage. J’ai donc décidé de me replonger dans cet univers qui m’avait manqué.

L’univers

Je vous avoue qu’au début, j’ai eu un peu de mal à me remettre dans l’univers, je n’ai pas tout de suite accroché comme avant et j’ai eu un peu peur de ne plus autant aimer le livre qu’avant. La diabolisation de l’amour m’a encore plus frappé que durant ma première lecture, avec le recul, on se rend compte à quel point leur vision et leur système est radical. L’amour est aussi mal vu que la peste voire même la mort. Mais il faut avouer que leurs arguments ne sont pas totalement absurdes : l’amour est vu comme quelque chose qui empêche les gens d’être rationnel et responsable, qui pousse les gens à agir de manière impulsive et qui cause de mauvaises conséquences. Quand on y pense, ce n’est pas totalement faux, l’amour rend parfois aveugle, il pousse à faire des choses que l’on regrette par la suite, qui ne sont pas rationnelles et parfois, cela amène à faire des erreurs. L’amour fait également souffrir. Qui n’a jamais pleuré par amour, ne s’est jamais senti trahi ? Qui n’a jamais eu le cœur brisé par quelqu’un ? L’amour a son lot de souffrance, de douleur qui plonge certains d’entre nous dans le malheur pour un long moment voire parfois pour le reste de ses jours. Ce n’est donc pas une si mauvaise idée d’essayer de retirer ce sentiment qui peut être douloureux voire dangereux. D’ailleurs, Lena, adhère totalement à cette croyance de l’amour comme étant une maladie, un mal à éviter à tout prix. Comme tous les autres, elle essaye de fuir la douleur, elle n’a qu’une seule envie : subir le Protocole afin de pouvoir être immunisée contre ce mal. Pour elle, comme pour le reste de cette société, la fin de l’amour est la fin de la souffrance.

La remise en question de Lena

Mais Lena finit peu à peu par remettre en question ce système grâce aux sentiments qu’elle développe pour Alex. En discutant avec une amie, elle m’a expliqué qu’elle n’aimait pas le fait qu’Alex débarque et apprenne la vie à Lena. Mais personnellement, je n’ai pas ressenti cela comme ça. Pour moi, c’est Lena qui ouvre les yeux d’elle-même en développant des sentiments, des émotions qu’elle n’avait jusque-là jamais éprouvées. Pour moi, ce n’est pas Alex qui lui apprend les choses, qui la guide. Lui est là comme exemple, comme preuve. Il lui montre les choses et c’est elle qui se rend compte des failles du système, c’est elle qui remet en cause tout ce qu’on lui a appris. C’est pour cela que j’aime beaucoup ce couple.

Alex

Je trouve Alex simple et sincère (bon hormis la partie où il ment sur le fait qu’il est un Invalide pendant un petit moment…). C’est un personnage un peu mystérieux, qui ne s’ouvre pas trop (ce qui est normal compte tenu des circonstances vous me direz) mais la chose que j’ai le plus appréciée chez lui c’est qu’il n’impose pas son point de vue à Lena. Il lui explique ce qu’il pense, il lui montre, mais il ne l’oblige pas à la suivre, il ne l’oblige pas à prendre part à son combat. Il accepte le fait qu’elle soit née dans cette société et qu’à un moment donné, elle doive subir le Protocole et lui dire au revoir. Il lui raconte ce qu’il sait, lui dit la vérité mais il la laisse se faire sa propre opinion, il la laisse aller à son rythme.

Un premier amour interdit

J’ai également trouvé leur amour très beau. C’est un amour de jeunesse, un premier amour insouciant. Mais surtout un amour fort. On sent qu’ils partagent des sentiments de plus en plus fort l’un pour l’autre au point où Lena n’est plus capable de s’imaginer vivre sans lui. On pourrait penser que c’est un peu « trop beau » mais ce que j’ai beaucoup apprécié c’est que l’autrice nous montre la douleur que provoque cet amour. Lena est heureuse dans les bras d’Alex mais elle souffre également. Elle souffre quand elle se sépare de lui, elle souffre de la peur de subir le Protocole et ne plus l’aimer, elle souffre de ne pas vivre cet amour au grand jour. Mais elle s’en fiche. Elle n’en a vraiment rien à faire de cette douleur, bien au contraire, elle l’accepte car ça la rend plus vivante, plus consciente de ce qui l’entoure, consciente de ce qui est vraiment important dans la vie.

L’amour, un sentiment à multiple facettes

La seconde chose que j’ai beaucoup aimée dans ce livre, c’est le fait que l’autrice nous montre l’amour sous différentes formes. Nous avons certes l’amour entre Lena et Alex qui est fort, mais il y a également celui qui lie Lena à Hana. Ces deux jeunes filles partagent une belle et forte amitié. Elles ne viennent pas du même quartier, elles n’ont pas les mêmes moyens, n’ont pas la même vie mais un lien très fort s’est tissé entre elles envers et contre tout. Elles ont beau se disputer, parfois ne pas se comprendre, elles finissent tout de même par revenir l’une vers l’autre. C’est Hana et Lena contre le reste du monde. Même une fois qu’elle rencontre Alex, elle continue à voir Hana, à l’inclure dans ses secrets. Elle va même jusqu’à prendre des risques pour prévenir Hana quand elle se retrouve en danger. Et Hana est également là pour elle. Elle la couvre, elle fait son possible pour l’aider de son mieux. C’est vraiment une très belle amitié et elle nous montre à quel point l’amour d’une amitié peut être fort et aussi important que l’amour romantique. Nous avons également l’amour envers la famille. Au départ, on a l’amour de Lena pour sa petite cousine Grace qu’elle aime énormément. Elles ont toutes les deux un lien spécial, elles partagent chacune le secret de l’autre. Mais il y a aussi l’amour que la mère de Lena lui portait. Pour moi, s’il y a bien une incarnation de l’amour dans ce livre, c’est la mère de Lena qui l’incarne. Elle a subi le Protocole plusieurs fois sans que cela n’ait en aucun cas entaché l’amour qu’elle porte à son mari et ses enfants. C’est un personnage très fort qui est défini par son amour qu’elle porte à sa famille. Elle s’est battue jusqu’au bout pour cela et elle a offert à ses enfants ce qu’aucun autre enfant n’a reçu dans cette société. J’aime beaucoup ce personnage que je trouve plein de force et de courage.

Mais en plus de nous montrer les différentes facettes de l’amour que l’on peut porter à une personne, l’autrice nous montre que l’amour se trouve aussi dans l’art. J’ai adoré retrouver cette forme d’amour dans ce livre. C’est rare qu’on y pense et pourtant, l’art est ce qui nous fait ressentir le plus de choses. Ici, c’est surtout les émotions que la musique fait ressentir qui est mis en avant. Lena ressent des choses fortes, qu’elle n’avait jamais ressenties avant et elle prend du plaisir à écouter cette musique puissante. La poésie aussi la fait rêver et lui fait ressentir des émotions fortes. Les émotions, l’amour, ne sont pas présents que chez les gens mais aussi dans les notes, les paroles, le rythme. L’amour est partout, sous différentes formes. Et puis, l’amour rend beau. Lena est une jeune fille tout ce qu’il y a de plus banale voire même pas spécialement jolie et pourtant, à travers le regard d’Alex, elle se sent belle. Elle voit également la beauté dans toutes les choses qui l’entoure, dans la musique qu’elle entend, la poésie… Les émotions rendent les choses belles et je trouve que c’est une très belle définition.

Une société dans l’erreur

Et c’est là que l’on se rend compte à quel point cette société est dans l’erreur. Non seulement, je les ai trouvés radicaux dans leur manière de régler le problème de l’amour en l’éradiquant purement et simplement alors qu’il a tout de même énormément de bienfaits, mais en plus de cela, je trouve que les conséquences de l’absence de l’amour sont alarmantes. Les gens deviennent totalement vides. Ils vivent leur vie sans aucun but, aucun rêve, aucune envie. C’est un monde qui, personnellement, me fait très peur, je ne pourrais absolument pas vivre dans un monde pareil, avoir une vie monotone, une routine où je ne pourrais rien aimer de ce que je fais ou aimer les gens qui m’entourent. Les gens sont plongés dans une totale indifférence qui est encore plus dangereuse que la haine. Et cela est très bien illustré par les Régulateurs. Ces personnes qui sont censées protéger la société des Invalides, des malades qui propagent la maladie fatale de l’amour, sont au final ceux qui blessent les gens. Ils les frappent, les attaquent, les violentent dans la plus totale indifférence. Ils sont totalement insensibles à ce que les adolescents qu’ils attaquent ressentent, ils frappent sans se soucier des conséquences que peuvent avoir ces coups. Lena est attaquée par un Régulateur et par un chien et là, retournement total de situation : c’est Alex qui la sauve. Alex l’Invalide. Alex qui est touché par l’amor deliria nervosa. Il la sauve des personnes qui étaient censées la protéger. C’est à ce moment-là je pense, que Lena se rend compte que tout ce qu’on lui a appris, toute l’éducation qu’on lui a donnée, toutes ces années qu’elle a vécu n’est qu’un tissu de mensonges. C’est une véritable prise de conscience pour elle à ce moment-là. Cette société est donc totalement dans le faux, dans l’erreur. Les gens ne sont pas heureux, ils sont tout simplement indifférents de la vie. Ils sont endormis, dans un état second et ne vivent pas réellement.

Il y a également une chose qui m’a un peu perturbé dans ce système, c’est la vision de la religion. Une religion est une croyance, principalement une croyance en un dieu. Mais ce dieu est aimé. Il est vénéré, adoré et c’est pour cela qu’on le sert. Mais cette société a éradiqué le sentiment de l’amour. Je ne vois donc pas comment fonctionne leur relation par rapport à Dieu, qu’est-ce qui les pousse à y croire ?

Voilà donc toute la réflexion que m’a apportée ce livre. Je l’ai relus avec énormément de plaisir, même si j’ai eu un peu de mal au début, je me suis remise dans le bain et j’ai dévoré la suite de l’histoire, j’ai été totalement happé par l’intrigue qui m’a fait retenir mon souffle jusqu’à la dernière ligne. Je vais donc de ce pas me plonger dans le deuxième tome !

#amour #liberté #maladie #LaurenOliver