Skin Trade, G.R.R. Martin

« Nous avons bâti cette cité en partant de rien. Le sang et le fer ont formé les fondations de cette cité : le sang et le fer l’ont nourrie, ainsi que ces habitants Les vieilles familles connaissaient le pouvoir, et elles savaient comment faire la grandeur de cette ville. Nous sommes tombés bien bas. Nous devons nous souvenir de nos origines. Le fer noir et le sang rouge. »

Il fût un temps où cette ville était au centre du monde. Un temps où sa puissance se nourrissait du sang et du fer. Mais aujourd’hui elle n’est plus que rouille et elle attend la ruine. C’est un territoire parfait pour Willie Flambeaux et Randi Wade. Lui est agent de recouvrement, elle, détective. Mais lorsqu’une série de meurtres particulièrement atroces ensanglante cette ville qu’ils croyaient si bien connaitre, ce n’est plus dans le labyrinthe des rues qu’ils auront à mener l’enquête, mais dans les recoins les plus sombres de leurs propres passés. Là où se cachent leurs plus grandes peurs.

G.R.R. Martin et moi sommes partis d’un mauvais pied. Je l’ai connu, comme une bonne majorité, grâce à la série Game of Thrones dont j’ai adoré les premières saisons. C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que je m’étais plongée dans le premier intégrale de cette série. Mais j’en suis ressortie mitigée, un peu déçue par la lourdeur du style et par certains personnages (si vous voulez plus de détails, je vous mets ICI ma chronique sur ce premier intégrale). Ensuite, j’ai tenté un de ses livres de SF, L’Agonie de la Lumière, et cela a été un vrai flop. Je n’ai pas du tout aimé l’ambiance ni l’univers et l’histoire m’a laissé indifférente. Alors quand les éditions ActuSF (que je remercie !) m’ont proposé Skin Trade, j’ai beaucoup hésité. Finalement, le côté un peu bit-lit avec des loups-garou a fini par me convaincre.

Skin Trade est l’histoire de Willie, un loup-garou, qui voit les gens de sa meute mourir de manière atroce les uns après les autres. Sachant qu’il est le prochain, il demande de l’aide à Randi, détective humaine, pour comprendre ce qui se passe.

L’histoire est donc très intrigante et sombre, comme on peut s’y attendre de la part de l’auteur. J’ai beaucoup aimé suivre l’enquête qui tient en haleine. Les personnages sont également attachants, notamment Randi. J’ai eu un peu plus de mal avec Willie, trouvant son humour et ses blagues sexuelles un peu lourdes à la longue. Néanmoins, il reste un personnage très atypique, un loup-garou asthmatique et un peu misérable, qui fait assez pâle figure devant la personnalité forte de Randi. Ce duo improbable possède tout de même une bonne dynamique et s’engage dans une enquête sanglante et glauque.

J’ai été totalement prise par la plume de Martin cette fois, la trouvant agréable et parfaite pour ce format de novella à la mythologie réinventée et innovante.

Pour conclure, Skin Trade fut une lecture qui m’a réconcilié avec la plume de G.R.R. Martin et qui prouve son talent d’auteur. Je me plongerais donc avec confiance dans la suite du Trône de Fer et dans ses autres romans du même genre de Skin Trade.

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Monsters of Verity, tome 1 : This Savage Song, V.E. Schwab

“It was a cruel trick of the universe, thought August, that he only felt human after doing something monstrous.”

Kate Harker and August Flynn are the heirs to a divided city—a city where the violence has begun to breed actual monsters. All Kate wants is to be as ruthless as her father, who lets the monsters roam free and makes the humans pay for his protection. All August wants is to be human, as good-hearted as his own father – but his curse is to be what the humans fear. The thin truce that keeps the Harker and the Flynn families at peace is crumbling, and an assassination attempt froces Kate and August into a tenuous alliance. But how long will they survive in a city where no one is safe and monsters are real…

This Savage Song est le premier livre que je lis véritablement en anglais. J’avais déjà lu le premier tome d’Harry Potter mais je connaissais tellement bien l’histoire en français que ça ne compte pas réellement. Cette fois, j’ai pu découvrir une toute nouvelle histoire dans cette langue et surtout, j’ai enfin pu découvrir la véritable plume de Victoria Schwab.

La thématique des monstres

Comme dans Vicious, This Savage Song traite de la thématique du bien et du mal, de qu’est-ce qu’un monstre, qu’est-ce être bon ou mauvais. C’est un sujet que j’aime beaucoup personnellement et j’aime la manière dont Victoria Schwab s’en empare, le décortique, le tourne dans tous les sens, met en lumière ce qu’on ne voyait pas forcément… A travers ce roman, elle plonge au cœur d’une ville pleine de monstres, de noirceur et l’explore jusque dans ses entrailles. C’est là que tout est bouleversé, là que l’on trouve des humains inhumains et des monstres faisant preuve d’humanité.

« I live in a world where shadows have teeth. It’s not a particularly relaxing environment. »

Un sombre univers

Victoria Schwab nous offre dans ce roman une ville tombée entre les mains des monstres. La ville de Verity est séparée en deux, Nord et Sud, chacune organisée de manière différente. J’ai eu tout d’abord un peu de mal à m’y faire mais c’était plutôt un problème de langue plutôt qu’un problème venant de l’autrice. Le concept reste intéressant et bien exploité, une fois que l’on s’y plonge.

La musique est, selon moi, la petite touche qui fait la beauté de cet univers. Certains monstres utilisent la musique (je ne vous en dis pas plus pour risque de spoilers !) et la manière dont l’autrice la décrit est envoûtante.

Des personnages se construisant sur une nuance

Les personnages m’ont énormément touché. J’ai eu un coup de cœur pour le personnage d’August que j’ai trouvé émouvant. Sa volonté de vouloir être humain, d’être bon lui donne une certaine vulnérabilité, qui contraste avec la dureté de son monde. Cela contraste également avec Kate qui porte une carapace aussi solide qu’une armure de fer. Tous deux se complètent d’une certaine manière, Victoria Schwab a le don de nous offrir des duos dynamiques.

« He could be the monster, if that kept others human. »

En conclusion, ce fut une très bonne première lecture entièrement en VO. J’ai pu découvrir la véritable plume de V.E. Schwab dont je suis toujours, voire encore plus fan. Elle nous offre dans ce roman un univers sombre qui met en lumière des thématiques que l’autrice ne cesse de réinventer et nuancer grâce à des personnages forts et dynamiques.

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