Lames vives, Livre 1 : Obédience, Ariel Holzl

« Mes tourments sont mes maîtres : je les rejette. Mes souvenirs sont ma prison : je m’en libère. Mes regrets sont mes liens : je les brise. Mon corps est ma lame : je l’aiguise. Jamais plus serviteur, jamais plus prisonnier, jamais plus esclave ! Jamais plus ! »

Le vif-argent coule dans leurs veines.

Les esclaves sont devenus les maîtres.

La République d’Obédience est née.

Six destins se croisent et se brisent comme des chaînes dans ce roman aux personnages complexes et humains. Un récit d’aventure puissant, poignant et addictif sur la liberté et la lutte pour ses idéaux.

On me dit Fantasy ? Je dis ok. On me dit Fantasy d’Ariel Holzl ? Je fonce. Ni une ni deux, je me plonge dans les Lames Vives en toute confiance même si c’est un roman qui sort de sa ligne habituelle. Et comment vous dire que c’est tout aussi génial.

Un univers oriental

Alors déjà, on m’a vendu le roman comme de la Fantasy orientale. C’est quelque chose d’assez rare dans le genre et le seul que j’ai lu est celui de Charlotte Bousquet, Shâhra, que j’avais adoré. Cela a donc forcément attisé mon attention. Ici, c’est un univers, une ambiance et une mythologie qui diffèrent de ce que j’ai déjà lu avec des golems et une magie exotiques qui contrastent avec la technologie d’Obédience, le Vif-Argent. J’ai beaucoup aimé la chaleur qui se dégage du désert et de l’île vagabonde du peuple de Minah qui s’oppose à une sorte de froideur, d’automatisme à Obédience. C’est un univers sombre, rude, sans pitié et cela se ressent dans la narration. Narration que j’ai trouvée excellente. Chaque point de vue se distingue, la personnalité du personnage transparaît dans la plume et je trouve que c’est l’un des points forts de l’auteur.

Des personnages atypiques

Les personnages sont d’ailleurs très diversifiés et atypiques. J’ai adoré le personnage de Gryff qui sombre peu à peu dans la folie mais aussi le personnage de Minah et de Nazeem qui sont tous deux torturés par leurs remords et leurs espoirs. Je me suis aussi attachée au personnage d’Ellinore qui apporte une certaine douceur dans ce monde si rude. Chaque personnage possède son caractère, sa narration propre, le rendant unique en son genre. On a l’impression qu’à chaque début de chapitre, on entre littéralement dans la tête du personnage. C’est immersif, captivant et fascinant.

Une fantasy dystopique

En naviguant dans chacune de leur tête, on suit ces personnages à travers une quête, une enquête, une révélation, une révolution. Le système en vigueur est questionné, remis en question. Est-il bon ? Mauvais ? Efficace ? Juste ? On ne sait plus qui croire, quoi penser. C’est un univers non pas noir et/ ou blanc mais un monde construit sur une nuance de gris, les personnages et le système ne cessant de naviguer entre les différentes nuances. L’intrigue est difficile à résumer et je pense que je ne vais pas le faire pour tout simplement laisser le plaisir de la découvrir. Elle est complexe et perd de son charme si divulgué selon moi. Mais attendez-vous à être captif des aventures de Minah, Nazeem, Ellinore, Gryff, Saabr et de l’univers qui les entoure.

En conclusion, Lames Vives est un roman percutant, vibrant dont on ne ressort pas indifférent ni inchangé. À nouveau, Ariel Holzl a réussi à me séduire avec sa plume, son histoire et ses personnages hors du commun. Vivement la suite !

#Naos #ArielHolzl #Difference #pouvoir #maladie #résistance #liberté #magie

Engrenages et Sortilèges, Adrien Tomas

« Le respect qu’on les autres pour toi ne sera jamais aussi important que celui que tu éprouves pour toi même.

Grise et Cyrus sont élèves à la prestigieuse Académie des Sciences Occultes et Mécaniques de Celumbre. Une nuit, l’apprentie mécanicienne et le jeune mage échappent de justesse à un enlèvement. Alors qu’ils se détestent, ils doivent fuir ensemble et chercher refuge dans les Rets, sinistre quartier aux mains des voleurs et des assassins. S’ils veulent survivre, les deux adolescents n’ont d’autre choix que de faire alliance…

La première chose qui m’a attiré dans ce roman, en dehors de sa sublime couverture, a été le titre, ou plutôt ce qu’il promettait. Cette idée de mêler la technologie et la magie qui laisse présager un univers de fantasy steampunk m’a tout de suite plu. J’ai donc commencé ma lecture avec une curiosité enthousiaste.

On plonge dans cette histoire en suivant deux personnages : Grise et Cyrus. À eux deux, ils représentent la rivalité qu’entretiennent les mages et les mécaniciens. Ayant chacun un caractère bien trempé, ce qui crée des tensions mais aussi plusieurs scènes assez comiques, on s’attache assez facilement à eux. J’ai beaucoup aimé les suivre dans leur folle aventure parmi les rebelles de la société. Le duo possède une bonne dynamique et ne tombe pas dans une romance cliché, ce qui fait du bien ! J’ai surtout beaucoup aimé leur ouverture progressive d’esprit, remettant en cause tout ce qui constituait leur monde, leurs valeurs… L’auteur a réussi à faire porter de belles valeurs à son roman : la diversité, l’estime et le respect de soi et d’autrui, la tolérance… Les messages sont tous très beaux et percutants qui ont résonné en moi.

Les autres personnages sont également intéressants, même si parfois un peu stéréotypé. Mais pour une fois, cela ne m’a pas dérangé outre mesure. Petite mention spéciale pour le familier de Cyrus, le chat Quint, qui m’a vraiment bien fait rire !

C’est une histoire au scénario assez classique mais tout de même très plaisante à lire. Certaines intrigues sont prévisibles mais je n’ai pas trouvé cela gênant. La construction de l’univers arrive à gommer le côté ennuyant de la prévisibilité par son originalité. J’ai beaucoup aimé la manière dont la technologie et la magie sont mêlés. J’ai tout de même eu une petite préférence pour le côté engrenage que sortilège. Grise n’est pas une fille comme les autres, ce qui apporte un peu de fraîcheur à ce roman jeunesse/ adoet sa passion pour la mécanique est contagieuse.

Pour conclure, ce fut un roman steampunk très agréable à lire que je conseille à toute personne qui veut passer un bon moment dans un univers Fantasy/ steampunk jeunesse.

#disparition #diversité #revanche #révolte #magie #Politique #Intrigue #résistance #Rageot

Monsters of Verity, tome 1 : This Savage Song, V.E. Schwab

“It was a cruel trick of the universe, thought August, that he only felt human after doing something monstrous.”

Kate Harker and August Flynn are the heirs to a divided city—a city where the violence has begun to breed actual monsters. All Kate wants is to be as ruthless as her father, who lets the monsters roam free and makes the humans pay for his protection. All August wants is to be human, as good-hearted as his own father – but his curse is to be what the humans fear. The thin truce that keeps the Harker and the Flynn families at peace is crumbling, and an assassination attempt froces Kate and August into a tenuous alliance. But how long will they survive in a city where no one is safe and monsters are real…

This Savage Song est le premier livre que je lis véritablement en anglais. J’avais déjà lu le premier tome d’Harry Potter mais je connaissais tellement bien l’histoire en français que ça ne compte pas réellement. Cette fois, j’ai pu découvrir une toute nouvelle histoire dans cette langue et surtout, j’ai enfin pu découvrir la véritable plume de Victoria Schwab.

La thématique des monstres

Comme dans Vicious, This Savage Song traite de la thématique du bien et du mal, de qu’est-ce qu’un monstre, qu’est-ce être bon ou mauvais. C’est un sujet que j’aime beaucoup personnellement et j’aime la manière dont Victoria Schwab s’en empare, le décortique, le tourne dans tous les sens, met en lumière ce qu’on ne voyait pas forcément… A travers ce roman, elle plonge au cœur d’une ville pleine de monstres, de noirceur et l’explore jusque dans ses entrailles. C’est là que tout est bouleversé, là que l’on trouve des humains inhumains et des monstres faisant preuve d’humanité.

« I live in a world where shadows have teeth. It’s not a particularly relaxing environment. »

Un sombre univers

Victoria Schwab nous offre dans ce roman une ville tombée entre les mains des monstres. La ville de Verity est séparée en deux, Nord et Sud, chacune organisée de manière différente. J’ai eu tout d’abord un peu de mal à m’y faire mais c’était plutôt un problème de langue plutôt qu’un problème venant de l’autrice. Le concept reste intéressant et bien exploité, une fois que l’on s’y plonge.

La musique est, selon moi, la petite touche qui fait la beauté de cet univers. Certains monstres utilisent la musique (je ne vous en dis pas plus pour risque de spoilers !) et la manière dont l’autrice la décrit est envoûtante.

Des personnages se construisant sur une nuance

Les personnages m’ont énormément touché. J’ai eu un coup de cœur pour le personnage d’August que j’ai trouvé émouvant. Sa volonté de vouloir être humain, d’être bon lui donne une certaine vulnérabilité, qui contraste avec la dureté de son monde. Cela contraste également avec Kate qui porte une carapace aussi solide qu’une armure de fer. Tous deux se complètent d’une certaine manière, Victoria Schwab a le don de nous offrir des duos dynamiques.

« He could be the monster, if that kept others human. »

En conclusion, ce fut une très bonne première lecture entièrement en VO. J’ai pu découvrir la véritable plume de V.E. Schwab dont je suis toujours, voire encore plus fan. Elle nous offre dans ce roman un univers sombre qui met en lumière des thématiques que l’autrice ne cesse de réinventer et nuancer grâce à des personnages forts et dynamiques.

#VESchwab #vengeance #disparition #Intrigue #résistance #musique #monstre

Passing Strange, Ellen Klages

« – Les risques du métier de professeur.
– J’aimerais bien. Je ne suis que maître de conférences. Il semblerait que mon doctorat en mathématiques compte moins que mes ovaires. »

San Francisco, 1940. Six femmes, avocate, artiste ou scientifique, choisissent d’assumer librement leurs vies et leur homosexualité dans une société dominée par les hommes. Elles essayent de faire plier la ville des brumes par la force de leurs désirs… ou par celle de l’ori-kami. Mais en science comme en magie, il y a toujours un prix à payer quand la réalité reprend ses droits.

Roman sociétal autant que fantastique, Passing Strange est complété par la nouvelle Caligo Lane qui nous dévoile un peu plus les mystères de l’ori-kami.

C’est le speech de ce roman qui a tout de suite attiré mon attention. Une histoire de femmes dans un San Francisco des années 40, cela m’a beaucoup intrigué. Il y a quelques jours, bloquée dans le deuxième tome du Seigneur des Anneaux, j’avais besoin d’une petite lecture qui sorte du genre et c’est sur ce roman que mon attention s’est portée. Je l’ai donc sorti de ma bibliothèque et j’ai passé l’après-midi entière à le lire.

J’ai tout d’abord été surprise par la structure du roman. Il est séparé en ce que j’appellerais des nouvelles plutôt que des parties qui forment tout même une cohérence dans la narration, qui ne sont pas détachées les unes des autres.

On commence par le point de vue d’Helen Young, sur la fin de sa vie. Tout est un peu flou, on a du mal à comprendre la signification de ces actes et cela nous pousse à continuer la lecture. Puis débute réellement l’histoire en 1940 où l’on rencontre les personnages principaux, pour ensuite revenir sur le « présent ». Si au début, c’était surprenant, on finit par comprendre le choix de l’autrice qui s’avère très astucieux et que j’ai personnellement beaucoup aimé.

Durant cette fameuse histoire principale, on rencontre Haskel et Émilie qui tombent chacune sous le charme de l’autre. J’ai beaucoup aimé ces deux personnages, notamment Haskel. Ce sont des femmes qui n’entrent pas dans les clichés de lesbiennes qu’on a l’habitude de voir dans la littérature ou au cinéma et cela fait plaisir. Leur histoire est peut-être un peu rapide pour moi mais elle se fait de manière tellement naturelle, tellement évidente que je n’ai pas été plus dérangée que cela par ce défaut, hormis sur la fin. C’est donc un beau mélange de naturel et d’extraordinaire, de marginal que l’autrice a réussi à créer. J’ai également apprécié les autres personnages, que je trouve très bien travaillé. Elles n’ont rien de véritablement spéciales, ce sont des femmes ordinaires, certaines scientifiques, d’autres artistes. Mais elles ont la particularité d’être douées dans leur domaine. Elles sont intelligentes, passionnées, indépendantes, dans une époque où le rôle d’une femme se cantonne à celui d’épouse et de mère. À cela s’ajoute leur orientation sexuelle qui les pousse à devoir se cacher. L’oppression, le jugement qu’elles subissent est affligeant et fait malheureusement écho à notre société actuelle par certains aspects.

L’ambiance, l’atmosphère que dégage cette histoire m’a beaucoup plu. C’est un mélange d’ordinaire et de mystique, dans une ville connue pour son côté magique. Ce fut un beau voyage qui me rappela beaucoup la série Charmed dans une certaine mesure.

Ce fut donc une très belle et intéressante lecture qui présente des personnages féminins évoluant dans une société où elles ne sont pas les bienvenues. Cette lecture pousse à la réflexion de l’image et la place d’une femme dans la société, à la différence entre ce qu’elle veut être et ce qu’elle doit être. C’est donc une lecture captivante que je recommande, autant aux femmes qu’aux hommes.

#ActuSF #diversité #harcèlement #résistance #amour #magie

Que Passe l’Hiver, David Bry

« Un fil se brise, un autre se renforce. »

Stig vient d’avoir vingt ans, l’âge de porter une épée et de se rendre – enfin ! – sur le Wegg, l’étrange montagne où réside son souverain, le roi de la Clairière. Mais son premier solstice d’hiver ne se déroule pas comme il l’avait imaginé. À peine le jeune seigneur est-il arrivé que la mort répond aux augures néfastes et que les fils enchevêtrés du destin tissent un avenir que personne, ni homme ni dieu, semble pouvoir prédire. Menacé sans qu’il en comprenne la raison, Stig aura fort à faire pour découvrir ce qui se trame dans l’ombre des festivités, protéger ceux qu’il aime … et même survivre. Y parviendra-t-il ? À la croisée de l’ode initiatique et du huis-clos, Que passe l’hiver raconte le destin d’un jeune homme au pied bot et d’un roi aux longs bois de cerf, pris dans le maelstrom d’un monde qui se meurt, peut-être…

Ce livre me faisait de l’oeil depuis quelque temps déjà. Je l’ai découvert en même temps que son auteur durant un salon et j’avais été intriguée par cette histoire et ce monde enchanteur. Eh bien je peux vous dire que j’ai découvert une véritable perle.

La Clairière, un monde enchanteur

J’ai adoré l’univers de la Clairière. Pour les habitants, il n’existe qu’elle, tout ce qui est en dehors de la Lisière est un peu pour nous, ce qui est en dehors de la Terre. C’est un monde à part, plein de magie, de mystère et de poésie. Je me suis totalement laissé emporter par la féerie de cet endroit couvert d’une couche de neige et de légende.

L’auteur a su créer un monde à part entière, avec ses règles et ses lois, son fonctionnement et sa magie. Des hommes aux pouvoirs incroyables qui rendent hommage au roi de l’hiver à chaque solstice. Un roi qui d’ailleurs m’a beaucoup fait penser à l’esprit de la forêt dans la Princesse Mononoke, de par son physique de cerf mais également par son étrange silence et ses yeux ténébreux. C’est une référence qui m’a beaucoup plu. Référence que l’on retrouve également dans la thématique de l’homme qui s’oppose à la nature, qui cherche à en prendre le contrôle d’une certaine manière.

Une réflexion sur le destin

En parlant de thématique, celle que j’ai le plus appréciée est à propos de la notion de destin. Deux théories s’opposent dans ce roman : d’un côté, certains pensent que le roi sombre tisse le destin des hommes et qu’ils sont condamnés à les suivre quoi qu’il arrive. D’autres pensent que même si le roi les tisse, nous sommes libres de choisir n’importe lequel d’entre eux. La question est donc, est ce que notre destin est défini ou est-ce nous qui choisissons quel fil du destin prendre ?

Personnellement, j’ai été de l’avis de Stig qui pensent que chaque homme est libre de choisir son propre destin, qu’ils ne sont pas condamnés à n’en suivre qu’un seul, que chaque décision que nous prenons sert à construire notre avenir.

Ce fut, en tout cas, une très belle réflexion qui a donné de la profondeur à ce récit et ne l’a rendu que meilleur encore.

Une intrigue mystique

En plus d’avoir trouvé le récit profondeur, l’intrigue est également belle et mystique. En suivant un jeune seigneur au pied bot, on entre dans le Wegg et au cœur de la magie de la Clairière. Tout comme Stig, on est tout d’abord émerveillé par l’univers, puis, peu à peu, on déchante totalement. Rien ne se passe comme prévu, les bons fils se brisent, les mauvais se renforcent et on est affligé de voir le malheur peu à peu s’abattre sur le Wegg. Ce roman m’a tenu en haleine tout du long, espérant à chaque fois que les choses s’arrangeront, essayant de comprendre comme l’homme corbeau, la signification des événements et le lien entre eux, ce qui se cache derrière toute cette histoire.

L’auteur nous laisse également quelques indices en nous offrant parfois le point de vue antagoniste, et j’ai beaucoup apprécié car cela permet de mieux comprendre la situation tout en faisant monter la pression et le suspense. Ce fut un très bel équilibre, tout est pensé avec précision et enveloppé d’une belle plume poétique.

Stig, le seigneur au pied bot

Mais ce que j’ai le plus aimé, c’est le personnage de Stig. Cet infirme au pied tordu m’a profondément touché, de par sa force et la beauté qu’il transmet aux autres. Méprisé et rejeté de tous à cause de son handicap, ce jeune seigneur a su renoncer à ses rêves inaccessibles pour s’en créer d’autres. Il a appris à vivre avec les cartes (ou les fils plutôt!) qu’il avait et a su se créer sa propre personnalité, sa propre identité. C’est un poète, amoureux de la nature et de la Clairière. Il réussit à voir de la beauté partout où il va et chez n’importe quelle personne qu’il rencontre.

Les autres personnages sont également bien travaillés, chacun à son rôle et sa personnalité qui lui est propre, ses blessures, ses qualités et ses défauts.

J’ai notamment beaucoup aimé Ewald, le frère aîné de Stig ainsi que leur relation. Malgré toutes leurs différences, ils entretiennent une belle et forte relation fraternelle. Chacun pousse l’autre à être meilleur, il n’y a aucune jalousie, aucune rivalité qui vient tâcher cette relation pleine de bienveillance.

Les personnages de Johan et Gaid sont également intéressants. Ils permettent de découvrir une nouvelle facette de Stig que j’aime beaucoup.

Pour conclure, ce fut un très beau voyage féerique plein de magie et de légende. J’ai adoré parcourir le Wegg et découvrir le monde de la Clairière en compagnie de Stig. J’ai été un peu triste à la fin, mais je la trouve tout de même magnifique, pleine de beauté et de poésie. À lire absolument !

#magie #voyage #Mystère #destin #révolte #pouvoir #DavidBry

Red Queen, Victoria Aveyard

« N’importe qui peut trahir n’importe qui »

Mare Barrow, dix-sept ans,

tente de survivre dans une société

qui la traite comme une moins que rien.

Quand elle s’avère détenir des pouvoirs magiques

dont elle ignorait l’existence,

sa vie change du tout au tout.

Enfermée dans le palais de la famille royale,

promise à un prince,

elle va devoir apprendre à déjouer les intrigues de la cour,

à maîtriser un pouvoir qui la dépasse,

et à reconnaître ses ennemis.

C’est la seconde fois que je me plonge dans le premier tome de Red Queen. Ce qui est assez étrange (et aussi marrant), c’est que j’ai un avis différent de ma première lecture. Je vais donc vous parler de ce que j’ai pensé la première fois et de ce que j’ai ressenti cette fois ci.

Mare Barrow, la Faiseuse d’éclair

Si mon avis était mitigé la première fois, ça n’a pas été le cas la seconde : j’aime beaucoup le personnage de Mare. Comme la première fois, je me suis retrouvée en elle, en cette benjamine qui cherche l’approbation de ses parents et qui est jalouse de sa petite sœur. Et c’est aussi une jeune fille très en colère. Dès le début, on sent à quel point elle trouve son monde et sa vie injuste. Elle se rebelle un peu à sa manière. Mais ce que j’ai le plus aimé, c’est son tempérament de survivante. Elle est certes lâche (et s’en rend parfaitement compte) mais c’est surtout parce qu’elle est constamment guidée par son instinct de survie. Ne sachant pas se battre, son premier réflexe est de fuir. Je pense que c’est un caractère typiquement humain, que beaucoup d’entre nous ont, même si on a honte de l’admettre. En revanche, c’est quelqu’un qui enchaine les situations catastrophiques. Elle trouve toujours le moyen de se retrouver dans une situation impossible, ce qui la rend attachante.

Durant ma première lecture, j’ai trouvé qu’elle commençait à changer en endossant le rôle de Mareena. Je la trouvais un peu niaise et naïve. Mais en relisant, je me suis aperçu qu’elle n’était pas si naïve que cela. Elle s’est simplement battu pour une cause qui lui tenait à cœur et avec les personnes qu’elle pensait être de son côté. Elle s’est fait trahir et tout le monde serait tombé dans le même piège à sa place.

De plus, son pouvoir lui apporte la force et le pouvoir des Argents mais elle reste fidèle à son sang rouge. Au final, elle est meilleure que l’un des deux sangs en les unissant.

Maven, l’ombre de la flamme

En revanche, mon avis sur Maven n’a pas changé ! Je l’aime toujours autant. C’est un personnage très bien travaillé, tout en subtilité et élégance.

Il a beaucoup de points communs avec Mare, notamment le fait qu’il soit constamment dans l’ombre de son frère et qu’il est invisible aux yeux du monde et de ses parents. Mais même s’il est invisible, il n’en reste pas moins un jeune homme ambitieux, qui cherche à changer le monde. Il m’a beaucoup fait penser à Peeta avec sa sensibilité, son intelligence et son aisance avec les mots. Avec Mare, ils ont d’ailleurs une relation très bien travaillée. Au début, ils ne s’aiment pas du tout, on sent qu’ils n’ont aucune envie d’être promis l’un à l’autre. Ils finissent peu à peu par se lier d’amitié, par se confier des choses, se comprendre. Au fur et à mesure on sent qu’ils développent des sentiments l’un pour l’autre, de manière toujours aussi subtile. À aucun moment ce n’est dit explicitement, tout est fait au fur et à mesure, de manière très réaliste. La fin est un véritable tournant. On ne s’attend absolument pas à cela. Je n’en dirai pas plus à part que j’ai tout simplement adoré leur relation et la manière dont elle évolue.

C’est aussi le personnage qui m’a le plus surpris. Je n’en dirai pas plus pour vous laisser le suspense mais c’est un personnage qui se révèle être très surprenant. Ce personnage est un véritable coup de cœur.

Cal, le prince enflammé

Là encore, mon avis sur Cal diffère de ma première lecture. Contrairement à la première fois, je me suis rendu compte que c’était un personnage plein de profondeur. S’il semble parfait aux yeux du monde et même aux yeux de Mare parfois, il n’en reste pas moins un jeune garçon perdu. En effet, on se rend compte au fur et à mesure de l’histoire que Cal est bien conscient de l’injustice du système de son pays mais il pense que le coût à payer pour faire changer les choses est trop grand. C’est quelqu’un qui est partagé entre la réalité et son éducation, entre Mare et son père.

Si à ma première lecture, le fait de le voir aussi résigné sur la fin m’avait agacé, cette fois, cela m’a fais mal au cœur. D’un côté je trouve cela dommage qu’il ait les moyens de faire en sorte que les choses changent, mais d’un autre, je comprends sa peur et sa résignation. Il est également utilisé par tout le monde : Évangeline se sert de lui pour devenir reine, son père pour avoir un héritier, Mare pour la révolte… À aucun moment il ne fait quelque chose de surprenant, c’est un personnage prévisible. Néanmoins, je me suis tout de même attaché à lui et j’espère que dans le deuxième tome, il arrive à se détacher de tout cela et prendre sa vie en main.

Kilorn, l’ami sauvé

Mon avis sur Kilorn n’a pas beaucoup changé. J’ai encore un peu de mal à l’apprécier, me faisant un peu trop penser au personnage de Gale dans Hunger Games. C’est le meilleur ami d’enfance de l’héroïne, celui qu’elle veut sauver à tout prix mais qui décide quand même de se lancer dans la révolte. Sauf que contrairement à Gale, Kilorn n’a pas vraiment l’étoffe d’un combattant. C’est plutôt le petit garçon que Mare à sauver la vie et qui la suit comme un petit chiot depuis ce jour. Dans la relation qu’il entretient avec elle, c’est lui qui est en position de « faiblesse » : elle le sauve de la faim et veille sur lui, elle le sauve de la guerre… et puis c’est elle qui a des pouvoirs, contrairement à lui. D’un côté j’ai bien aimé le fait que ce soit une femme qui soit en position de force dans une amitié femme/ homme et qu’elle soit protectrice. J’attends donc de voir comment le personnage de Kilorn va évoluer dans le second tome.

Farley, le visage de la révolte

Comme pour Kilorn, mon avis sur Farley est le même. Je l’admire toujours autant pour son courage et sa force. C’est une femme qui a des convictions, des idéaux et qui est prête à mourir pour eux. C’est une femme qui refuse de plier le genou, qui se bat jusqu’à son dernier souffle. Elle a un sang-froid remarquable.

Julian, un allié inestimable

Julian est l’un des personnages que je préfère. C’est un homme intelligent, reclus et plongé dans son monde. Il est très attachant, avec un côté triste et nostalgique. Il se révèle être un véritable atout et un ami précieux pour Mare. J’ai beaucoup aimé l’amitié qui les lie. On sent dès le début qu’ils vont s’apprécier et on ne se trompe pas. Ils sont francs l’un envers l’autre et se font peu à peu confiance, se confiant chacun un peu sur lui-même et son passé. Elle l’aide à se sentir moins seule et à le faire agir, il se relève grâce à elle et elle trouve en lui un précieux allié et ami. C’est une relation très touchante.

Une cour royale stéréotypée

Par contre, j’ai trouvé la Cour ainsi que la famille royale, un peu trop cliché et prévisibles. En effet, la Reine ou Évangeline sont les stéréotypes de la femme vicieuse et manipulatrice qui ne souhaite que le pouvoir. Le Roi est l’image même du souverain froid et implacable. La Cour ne vit que pour s’attirer les bonnes grâces de la famille royale, ils sont tous vicieux, manipulateurs, sans aucune pitié entre eux. J’aurais aimé avoir une nouvelle image de la cour d’un roi ainsi que la famille royale même si j’avoue que ce n’est pas chose facile.

La famille Barrow

J’ai beaucoup aimé les relations entre les membres de la famille Barrow. Ce sont des relations réalistes mais d’un côté un peu originales, car finalement assez rare dans les livres. Cette fois, l’histoire est centrée sur une benjamine, qui s’entend avec tous ses frères mais qui est jalouse de sa petite sœur. Elle est plus proche de son père que de sa mère, une relation silencieuse mais complice. C’est une relation simple et qu’on voit partout mais tout de même unique je pense, je ne sais pas trop comment l’expliquer mais elle m’a touché sans pour autant être spéciale.

La famille Calore

J’ai également plutôt bien aimé la fraternité entre Maven et Cal. Même si beaucoup de choses les séparent et les différencient, on sent qu’ils s’aiment tout de même et qu’ils peuvent se montrer très complices.

On voit néanmoins tout de suite que c’est Cal qui a le « dessus » dans le sens où c’est lui qui attire tous les regards, qui est le plus apprécié. J’aime beaucoup la métaphore de la flamme et de son ombre que l’auteure utilise, elle reflète à la perfection leur relation : l’un dans l’ombre de l’autre mais l’un ne va pas sans l’autre.

Une intrigue surprenante

Ce livre a été une petite surprise pour moi. Je ne m’attendais pas à une fin pareille ! Mais parlons tout d’abord du début de l’histoire…

L’ambiance de ce livre était un peu différente de ce que j’ai l’habitude de lire même si j’ai retrouvé beaucoup de ressemblances avec Hunger Games. On découvre un personnage féminin qui fait partie d’un peuple exploité et qui s’en révolte. Elle prend ensuite beaucoup d’importance et devient dangereuse pour le maintien du système en place et un atout inestimable pour la résistance. Sans oublier bien sûr le triangle amoureux entre son meilleur ami d’enfance et le prince qui est à ses côtés au palais. L’idée d’assimiler une couleur à une Maison est plutôt pas mal même si elle me rappelle les factions dans Divergente. Néanmoins, l’histoire se détache de ses ressemblances pour créer un univers différent.

J’ai beaucoup aimé la manière subtile dont le don de Mare a été mis en place ainsi que la manière dont il se dévoile. Plus on avance dans l’histoire et plus on prend conscience de son pouvoir tout comme elle, c’est tout en subtilité et détail. L’auteure a maîtrisé cela avec talent.

Un sang qui fait la différence

Dans cette société, votre vie est définie par votre sang. Si vous êtes de sang argent, vous avez la chance d’avoir une vie libre et paisible ainsi que de faire partie de l’aristocratie. Mais, si vous êtes de sang rouge, un sans pouvoir, vous êtes condamnés à mener une vie pauvre et soumis aux Argents. C’est un système dur, inégal et injuste. Mais c’est surtout un système très bien construit et exploité par l’autrice.

Le concept de la différence du sang est original quand on y pense. Contrairement à la plupart des autres univers où la différence repose sur des pouvoirs, des valeurs ou une idéologie, là c’est le fondement de l’homme, sa nature propre qui fait la différence. Ce n’est pas une question de ce que l’on pense, de comment on est éduqué, mais une question purement biologique et, dans ce cas, inaltérable.

Inaltérable en tout cas, jusqu’à ce que Mare apparaisse. Une jeune fille rouge avec des pouvoirs dont seuls les argents sont dotés. Elle défie la logique et la biologie même. J’ai trouvé l’idée vraiment excellente.

Force et Pouvoir

Le système Argent repose sur la force. Le concept du Choix de la Reine illustre d’ailleurs très bien cela : la future reine est choisie en fonction de la force et de la puissance de son pouvoir et non pas par rapport à des critères de sociabilité comme on a tendance à le voir dans le reste de la littérature. La reine est choisie comme est choisit un soldat, un combattant. J’ai donc beaucoup aimé la manière dont les femmes sont perçues dans cette société. Ce ne sont pas de petites minettes en robes majestueuses mais des femmes fortes et puissantes à l’image des Argents. Si le sang détermine qui vous êtes, la force et le pouvoir déterminent votre grandeur et votre valeur. Le concept est vraiment très intéressant et très bien développé.

Un roman sur la trahison

N’importe qui peut trahir n’importe qui. Cette seule phrase résume à merveille ce livre. C’est un thème assez récurrent dans les livres mais pourtant, rarement le thème principal. Dans ce livre, c’est le cas. La trahison est à chaque coin de rue, derrière chaque porte close, chaque détour d’un couloir… Le sentiment d’insécurité est présent durant toute la durée de l’intrigue. Cela rend l’histoire encore plus prenante, ne sachant pas à qui accorder sa confiance, ne sachant pas ce qu’il risque d’arriver. On s’attend à ce que les plans soient contrecarrés, et on tente de savoir qui est ce qui va trahir la confiance de Mare. J’ai beaucoup aimé cette dimension du livre qui rajoute une bonne dose de piment à l’histoire.

Pour conclure, je dirais que ce livre est encore mieux que lors de ma première lecture. J’ai adoré me replonger dans ce monde et redécouvrir les personnages sous un nouveau jour. Et puis quelle fin ! Une fin qui ne donne qu’une envie : commencer le deuxième tome !

#pouvoir #révolte #VictoriaAveyard

Hunger Games, L’Embrasement, Suzanne Collins

« Gale a raison. Si les gens ont assez de courage, nous tenons peut-être une occasion unique. Il a raison aussi en affirmant que, puisque c’est moi qui ai tout déclenché, je pourrais faire beaucoup. Même si j’ignore totalement par où commencer. »

Après le succès des derniers Hunger Games, le peuple de Panem est impatient de retrouver Katniss et Peeta pour la Tournée de la victoire. Mais pour Katniss, il s’agit surtout d’une tournée de la dernière chance. Celle qui a osé défier le Capitole est devenue le symbole d’un rebellion qui pourrait bien embraser Panem. Si elle échoue à ramener le calme dans les districts, le président Snow n’hésitera pas à noyer dans le sang le feu de la révolte. A l’aube, des jeux de l’Expiation, le piège du Capitole se referme sur Katniss…

Après avoir refermé le premier tome de Hunger Games, je ne pouvais que me plonger dans le deuxième. Katniss et Peeta ont survécu aux Jeux mais Katniss a provoquer la colère du président Snow et doit tout mettre en œuvre pour éviter de déclencher une révolution qui mettrait en danger sa famille. Mais contre un régime aussi tyrannique, la révolte n’est-elle pas justement la meilleure solution ?

Katniss, un symbole malgré elle

On retrouve donc une Katniss encore traumatisée par les Jeux qu’elle a vécus. Elle ne cesse d’y penser, de revoir les scènes de l’arène, les victimes des Jeux… Elle tente comme elle peut de garder la tête hors de l’eau, d’oublier tout ce qui s’est passé. J’ai trouvé que son traumatisme était très bien retranscrit, on ressent parfaitement sa détresse et son combat intérieur pour s’en sortir.

Malheureusement, elle ne peut plus échapper au Capitole et doit subir la Tournée de la Victoire. C’est à ce moment qu’elle se rend compte que, comme lui dit Haymitch, plus jamais elle ne descendra de ce train. Ayant en plus de cela provoqué le Président Snow avec les baies, elle se doit de lui prouver qu’elle a agi par amour pour Peeta et non pour se révolter contre le système. Cette fois, Katniss ne doit pas uniquement sauver sa peau, mais celle de tous ceux qu’elle aime. On la sent oppressée par cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête tout le long de la Tournée de la Victoire. Pourtant, alors qu’elle tente de faire de son mieux, elle ne cesse de raviver la flamme de la révolte à travers les districts, ce qui la désespère de plus en plus.

Mais ce qui l’achève, c’est l’annonce des Jeux de l’Expiation. Au moment où elle apprend qu’elle retourne dans l’arène, elle perd totalement pied. J’ai trouvé ce moment très fort, on sent quelque chose se briser à l’intérieur d’elle. Mais dans le même temps, un changement s’opère. Contrairement au premier tome où elle décide de gagner pour sa petite sœur, cette fois c’est un autre but qui la motive : sauver Peeta. Malgré le fait qu’elle ait voulut l’oublier, on se rend compte qu’elle tient tout de même à lui, quitte à mourir pour le sauver. J’ai trouvé que cette décision l’a métamorphosé. En effet, après avoir pris cette décision, elle devient beaucoup plus combattante, elle a moins peur et elle devient plus provocante.

Peeta, le roc durant la tempête

Quant à Peeta, je trouve qu’il est resté fidèle à lui-même. Tout comme dans les premiers Jeux, son seul but est de sauver Katniss. J’aime vraiment beaucoup la sincérité qu’il dégage et le dévouement qu’il a pour les personnes qu’il aime. Il ne se laisse pas abattre, il met tout en œuvre pour réussir. C’est lui qui pousse Katniss et Haymitch à s’entraîner pour les Jeux et qui développe des stratégies pour gagner.

Depuis le premier tome, il donne l’impression d’être le plus faible des deux, et pourtant, quand on prend du recul, c’est celui qui est le plus déterminé. Quand Katniss a pris peur et qu’elle a pensé à s’enfuir, il a plutôt cherché une solution pour s’en sortir. Quand il a appris qu’il retournait peut être dans l’arène, son premier réflexe a été de penser à Katniss et au moyen de la sauver. Au final, c’est celui qui gère le mieux les situations de crise. C’est la voix de la raison, le roc auquel Katniss se raccroche pour ne pas perdre pied.

Katniss et Peeta, un couple pas si factice que cela

Dans ce deuxième tome, on voit Katniss commencer à se rendre compte de ses sentiments pour Peeta. Si tout le monde semble se mettre d’accord pour dire qu’ils ont tous les deux des sentiments l’un pour l’autre, on ne peut pas en dire autant des deux principaux concernés. Peeta semble persuadé que ses sentiments ne sont pas partagés tandis que Katniss se sent déchirée entre ses sentiments pour Gale et son attachement pour Peeta. Pourtant, ils se raccrochent l’un à l’autre afin de ne pas perdre pied. Ils comptent l’un sur l’autre pour repousser les cauchemars de l’autre, ils se comprennent mieux que quiconque. Mais surtout, ils sont prêts à sacrifier leur propre vie pour celle de l’autre.

Gale, un rebelle jaloux

Quant à Gale, j’ai un peu plus de mal à l’apprécier dans ce tome par rapport au précédent. Ce n’est plus le compagnon de chasse de Katniss mais plutôt le rival de Peeta. Sa jalousie ressort et il reproche injustement à Katniss son comportement dans l’arène. De plus, quand elle accepte enfin sa proposition de s’enfuir, c’est à son tour de refuser. Je l’ai donc trouvé très injuste envers Katniss, ne cherchant pas à la comprendre et à s’entêter. C’est également un personnage qui devient de plus en plus virulent par rapport à la rébellion. On sent que sa colère contre le Capitole grandit de plus en plus au point où il a du mal à la contenir en public. Si la peur est l’émotion qui caractérise Katniss dans ce tome, c’est la colère qui caractérise Gale.

Haymitch, un personnage que l’on découvre

«- Un dernier conseil ? demande Peeta.

– Restez en vie, grogne Haymitch. »

J’ai été très contente de voir le personnage d’Haymitch se développer autant dans ce deuxième tome. On en apprend plus sur son passé, ce qui nous aide à mieux comprendre son présent.

C’est un personnage tragique, moissonné deux fois de suite pour les Jeux de l’Expiation. Quand il se rend compte qu’il risque de retourner dans l’arène, quelque chose se brise de nouveau en lui. On le sent lasse et résigné. Cela m’a fait mal au cœur de voir cette nouvelle facette chez lui. On découvre également à quel point il est intelligent et surtout, à quel point il ressemble à Katniss. Ils ont beaucoup de choses en commun -leur caractère, leur expérience avec les alliés dans l’arène- et c’est pour cela qu’ils se comprennent aussi facilement mais qu’ils ont également autant de mal à s’entendre. C’est une relation profonde et compliquée qu’ils développent tous les deux et que j’ai trouvé géniale.

J’ai également été un peu déçu qu’il mente à Peeta et Katniss, même si cela était nécessaire. Mais on se rend compte aussi à quel point il tient à eux deux et que, depuis leur rencontre, son objectif est de les garder tous les deux en vie.

Cinna, le premier rebelle

De nouveau, j’ai adoré ce personnage, à la fois doux et fort. C’est un styliste hors pair, j’ai beaucoup aimé imaginer ses robes. Mais c’est surtout un ami inestimable pour Katniss. Il est toujours à ses côtés et la soutient quoiqu’il arrive.

Le message qu’il fait passer à travers la robe de mariée de Katniss est incroyablement fort. Grâce à cette robe, il montre que l’on peut se soulever contre cette tyrannie et qu’il le fait lui-même avec courage et fierté. Il ne se bat pas, il n’a pas un rang particulier dans le gouvernement et pourtant, c’est le premier à s’être levé contre le système et avoir fait signé son acte de rébellion. J’admire son intégrité et son courage qui le caractérise.

Effie, un personnage qui évolue

Effie est celle qui a le plus changé entre le premier et le deuxième tome. Même si elle reste toujours aussi pointilleuse sur les bonnes manières et l’organisation, on sent qu’elle se rend compte de l’injustice que subissent Katniss et Peeta et sa tristesse face à leur sort. J’ai beaucoup aimé ce personnage car il montre, ainsi que Cinna, que le Capitole n’est pas habités que par des moutons à l’esprit vide et qu’ils sont également capable de remettre en question le système et de prendre conscience de son injustice.

Finnick, le tribut adulé

Un tout nouveau personnage important entre en scène dans ce deuxième tome. C’est le très adulé Finnick Odair, vainqueur le plus jeune des Jeux qui nous vient du Disctrict Quatre. Je dois avouer qu’au début, j’étais aussi dubitative que Katniss. Tout comme elle, on se méfie de Finnick qui semble ne pas être digne de confiance. Mais plus elle passe de temps avec lui et plus elle apprend à lui faire confiance. C’est un personnage que j’ai beaucoup aimé découvrir. Il passe d’une célébrité adulé à une personne bien plus profonde, bien plus torturée au fur et à mesure du tome.

D’autres personnages sont également introduits, tels que Johanna, Beetee ou encore Maggs. Grâce à eux, on en apprend un peu plus sur les capacités des autres districts mais également les vainqueurs des Jeux des années précédentes. En effet, j’ai trouvé l’idée très intéressante de nous présenter les autres personnages comme Katniss, Peeta et Haymitch.

Un climat dangereux

Dans ce deuxième tome, l’ambiance est bien différente du premier. Un souffle de colère, de révolte se lève et cela n’augure rien de bon…

Un parfum de révolution

Si dans le premier tome, on se rend compte que le peuple est exploité par le Capitole, on sent qu’il est également résigné et qu’il ne cherche pas à se défendre. Or, au moment où Katniss brandit les bais, quelque chose change. Les gens voient en elle un symbole, un signe, qui montre que le Capitole ne peut pas avoir la main mise sur tout le monde impunément. Inconsciemment, Katniss devient un symbole, un exemple à suivre et cela bien malgré elle. Elle a beau essayer de calmer la foule, elle ne fait que l’enflammer de plus en plus. Même les gens du Capitole commencent à remettre en question le principe des Jeux. J’ai personnellement beaucoup apprécié voir le peuple rendre les coups, se défendre et ne plus se laisser faire. Si Katniss les a inspirés, c’est le peuple qui la pousse à se battre et se révolter à sa manière dans cette nouvelle arène.

Des Jeux pas comme les autres

« Au soixante-quinzième anniversaire, afin de rappeler aux rebelles que même les plus forts d’entre eux ne sauraient l’emporter sur le Capitole, les tributs mâles et femelles de chaque district seront moissonnés parmi les vainqueurs survivants. »

Car oui, Katniss est de retour dans l’arène. Mais cette fois-ci, tout est différent. Non seulement, elle doit combattre des vainqueurs comme elle, mais elle ne se bat plus pour gagner.

En effet, cette fois le but de Katniss est différent : sauver Peeta. Pour la première fois, deux tributs se battent pour garder l’autre en vie. D’ailleurs, ils ne sont pas les seuls. Finnick sauve la vie à Peeta deux fois dans l’arène. Cette fois, les Jeux ne sont plus une question de tributs qui s’entretuent mais de tributs qui s’allient pour sortir de cet enfer. A quelques exceptions, ils veillent les uns sur les autres et tentent de faire s’échapper Katniss et Peeta. L’arène elle-même est différente. Dans les premiers Jeux, le Haut Juge n’intervenait que pour pousser un tribut vers les autres. Cette fois, on a l’impression que l’arène a pour but de les exécuter un à un. A chaque heure, un quartier de la jungle met en danger les tributs et fait des morts. Si certains meurent au combat, la plupart meurent à cause de l’arène. J’ai trouvé l’idée très intéressante car elle reflète l’objectif du Président Snow : montrer au peuple que même les vainqueurs ne sont pas en sécurité et qu’ils sont sous son pouvoir. Malheureusement pour lui, il a sous-estimé la volonté et les capacités des vainqueurs et du peuple, et ses Hunger Games volent en éclat sous la flèche de Katniss.

Pour conclure, c’est un deuxième tome explosif plein de tension. J’ai beaucoup aimé cette nouvelle ambiance et cette montée de révolte. Les personnages sont de plus en plus développés et j’ai adoré l’évolution des personnages principaux. Je n’ai maintenant qu’une envie : plonger dans la révolte du troisième tome.

#tyranie #Jeux #résistance #survie #liberté #SuzanneCollins

La Dystopie

« Dystopie, nom féminin : au contraire de l’utopie, la dystopie relate une histoire ayant lieu dans une société imaginaire difficile ou impossible à vivre, pleine de défauts et dont le modèle ne doit pas être imité. » L’Internaute.

Définition

Le mot « dystopie » vient de l’anglais dystopia, qui a été formé par l’association du préfixe dys– et du radical d’origine grecque, τόπος (topos : « lieu »). Cette association a été conçue pour rappeler le terme utopie, auquel il s’oppose.

Ce sous-genre de la Science Fiction est apparu au milieu du XXème siècle, avec Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley, 1984 de George Orwell et Ravage de René Barjavel. Dans la dystopie, le projet utopique est présenté comme réalisé : les bonnes lois sont appliquées et tout le monde est donc censé être heureux. Mais cette réalisation n’est pas, comme dans l’utopie, une réalité. Les lois ne sont en réalité pas aussi bonnes et justes que le prétend le gouvernement qui l’a mis en place et le peuple en subit les conséquences. Un héros finit par retrouver lucidité et conscience de soi, ce qui amène à une révolte.

L’impact que ces romans ont eu sur la science-fiction à souvent amener à qualifier de dystopie toute œuvre d’anticipation sociale décrivant un avenir sombre. La dystopie, ou contre-utopie, est donc l’histoire d’un régime politique ou d’une société qui fonctionne mal.

Objectif

L’objectif principal de la Dystopie est de mettre en garde le lecteur en montrant les conséquences néfastes d’une idéologie (ou d’une pratique) présente à notre époque. Les personnages principaux sont des inadaptés qui refusent ou ne peuvent se fondre dans la société où ils vivent.

Thèmes

  • L’utilisation de moyens médicaux pour contrôler les individus violents, contestataires ou plus simplement pour endormir l’angoisse est l’un des piliers du Meilleur des mondes et il est également présent dans la série Delirium ou encore Uglies.
  • Le thème d’une société très organisée, refermée sur elle-même et séparée par des murs d’un monde chaotique (Delirium, Hunger Games, La Sélection…).
  • Le thème plus large d’un futur non plus radieux, mais inquiétant et sans espoir, ou encore celui d’une concentration de tout le pouvoir entre les mains d’une petite élite.

Les œuvres

Classiques : Le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley, 1984 de George Orwell, Le Passeur de Lois Lowry, La Planète des Singes de Pierre Boulle, La Servante Ecarlate de Margaret Atwood

Jeunesse : The Hunger Games de Suzanne Collins, Delirium de Lauren Oliver, Uglies de Scott Westerfeld, Les Oubliés de Léna Jomahé, Boys Out ! de Rawia Arroum, Le Joyau d’Amy Ewing, La Sélection de Kiera Cass, The Book of Ivy de Amy Engel, Forget Tomorrow de Pintip Dunn, Divergente de Veronica Roth, The Scorpion Rules d’Erin Bow, Promise d’Ally Condie

#révolte #survie #liberté #résistance #tyranie

Delirium, Livre III, Lauren Oliver

« Nous voulions la liberté d’aimer. Nous voulions la liberté de choisir. Maintenant nous devons nous battre pour l’avoir. »

Alex est revenu.

Le premier amour de Lena n’est pas mort.

Mais il a changé.

Les mois de torture, la lutte de chaque jour dans une nature hostile, la menace qui pèse sur la résistance plus grande que jamais: Alex n’est plus le même.

Hana non plus. Hana qui a été opéré.

Hana qui va se marier.

Hana qui doute.

Imaginez qu’on vous prive de tout sentiment.

Que la liberté ne soit plus qu’un vieux souvenir dénué de sens.

Jusqu’où iriez-vous pour garder le droit d’aimer?

Nous voilà donc au troisième et dernier tome de cette série. La rébellion commence à monter, on sent le changement arrivé, le doute s’installer, les croyances s’effondrer. On touche enfin au but. Voici donc mon avis sur cet ultime tome qui clôture une série qui m’est très chère.

Deux points de vues qui divergent

Cette fois, le livre est découpé non pas en deux temps différents, mais en deux points de vue différents. En effet, en plus d’avoir le point de vue de Lena, nous retrouvons également Hana, qui a subi le Protocole.

J’ai adoré la retrouver car c’est un personnage que j’aime vraiment beaucoup et j’ai été très contente d’avoir son point de vue. Non seulement, le parallèle entre les deux intrigues est vraiment très bien mené, mais en plus, cela apporte une tout autre vision des choses. En effet, Hana ayant subi le Protocole, on a maintenant le point de vue de quelqu’un qui n’a plus ce sentiment de l’amour. Cela nous aide à mieux comprendre la manière dont les Invulnérables ressentent et vivent les choses.

Le point de vue de Lena

C’est d’ailleurs grâce à la confrontation des deux points de vue que l’on voit l’ambivalence sur le bien-fondé du Protocole : du point de vue de Lena, on se rend compte que l’amour fait mal, que c’est un sentiment qui engendre de la souffrance, du malheur. Lena a le coeur brisé, elle est déchirée entre son amour pour Alex et celui pour Julian. Elle fait également l’expérience amère de la jalousie, ne supportant pas de voir Alex proche de Coral. Elle voit également de ses propres yeux ce qu’est réellement la vie dans la Nature, qui n’est en rien ce qu’elle avait imaginé et qui, étonnement, se rapproche de ce qu’on lui avait enseigné à Portland. Elle remet en question toutes ses croyances, tout ce qu’elle pensait savoir et va même jusqu’à parfois regretter de s’être enfui et de ne pas avoir subi le Protocole. Étonnement, c’est dans son point de vue que l’on a les arguments en faveur du Protocole.

Le point de vue de Hana

Du point de vue de Hana, au contraire, nous avons les arguments en défaveur du Protocole. En effet, on voit à travers elle ce qu’est la vie des Invulnérables et on se rend compte à quel point elle peut être vide et pas si tranquille que ce que l’on fait croire. On a inhibé les sentiments de Hana mais il reste une gêne, un manque. Elle ne ressent rien mais elle n’est donc heureuse. Et puis, surtout, on se rend compte que ne pas ressentir d’amour, ne rend pas les gens gentils ou méchants. Cela est illustré par le personnage de son fiancé, Fred, qui, même s’il est opéré, il reste un homme calculateur, ambitieux, manipulateur et parfois même violent. Il n’hésite pas à faire tuer son propre père pour prendre sa place, à faire interner sa première femme et à violenter Hana pour qu’elle ne pose pas de question. Finalement, le Protocole ne règle pas réellement les vrais problèmes. On dit qu’il instaure un endroit en paix et sécurisé alors qu’au final, ce n’est qu’une façade. La violence et la méchanceté restent présentes malgré l’absence de l’amour. D’ailleurs, je trouve que justement, l’amour pousse à la compassion, l’empathie et l’entraide. Les Invalides s’aident majoritairement entre eux et ils le font d’eux-mêmes, tandis que les Invulnérables ne sont guidés que par l’indifférence qui les empêche de créer de vrais liens entre eux et c’est ce qui fait, selon moi, leur faiblesse.

Nous avons donc une véritable réflexion à propos du bien et du mal qu’engendrent l’amour et une remise en question dans les deux camps. J’ai trouvé cela vraiment intéressant, surtout que cela donne à réfléchir sur la position que l’on prend de base et, personnellement, j’ai commencé à penser que les arguments en faveur du Protocole ne sont pas si erronés que cela. Mais finalement, je reste sur ma position initiale et je pense que l’amour est un moteur pour la survie de l’humanité et qu’il est nécessaire.

L’intrigue

Du point de vue de l’intrigue, j’ai trouvé qu’elle était très bien menée, les deux points de vue s’emboîtent à merveille. Julian est un peu moins mis en avant dans ce tome, même si l’on voit son évolution au sein de la Nature. Je trouve qu’il s’en sort d’ailleurs très bien, il fait de son mieux pour s’intégrer et il est très compréhensif envers Lena en ce qui concerne Alex. En parlant de ce dernier, j’ai été vraiment très heureuse de le retrouver même si cela m’a fait mal au coeur de le voir aussi brisé. Même si c’est un peu agaçant de le voir aussi dur et froid avec Lena, je comprends le fait qu’il n’arrive pas à supporter de la voir passer à autre chose, de l’entendre dire que penser à lui était trop dur, que cela faisait trop mal alors que pour lui, c’est justement ce qui le maintenait en vie.

Les personnages

Beaucoup de personnages sont également développés dans ce dernier tome et chacun à sa manière de voir les choses, chaque personne à sa personnalité, est unique. Le personnage que l’on découvre notamment, est la mère de Lena. On finit par la retrouver au sein de la rébellion et j’ai beaucoup aimé l’évolution de sa relation avec Lena, le fait qu’elle ne s’attendait pas du tout à ce genre de retrouvailles, qu’elle était en colère contre elle. Cela a quelque chose de très vrai, très réel.

J’avais oublié la mort de Raven et c’est une nouvelle fois que j’ai le coeur brisé. C’est vraiment triste de la voir mourir comme ça, dans les bras de Tack. Mais elle est morte pour ses idées, ses croyances. Elle a préféré mourir que de vivre soumise à quelque chose à laquelle elle ne croit pas. Mais je trouve cela tellement injuste qu’elle meurt aussi vite, comme ça, comme si de rien n’était, même si cela accentue le réalisme de la chose.

L’autrice nous accorde également une dernière rencontre entre Hana et Lena que tout sépare à présent mais qui n’empêche pas le fait qu’elles restent intimement liées l’une à l’autre, que malgré tout cela, un lien fort les unies toutes les deux et que l’amour qu’elles partagent domine tout.

Une fin poétique et magistrale

En plus de tout cela, l’autrice nous offre une fin magistrale selon moi. De toutes les fins que j’avais imaginées, je ne m’attendais absolument pas à celle-ci. Au début, j’ai été un peu choquée puis déçue, n’ayant pas les réponses à mes questions. Mais finalement, en y repensant et en en parlant, je me suis rendu compte qu’il ne pouvait pas y avoir de meilleure fin que celle-ci, car, après tout, c’est vrai que le plus important n’est pas la fin, mais le combat en lui-même. C’est le fait de se battre pour ce que l’on croit, pour sa liberté qui est le plus important. On peut mourir comme Raven, en se battant et mourir, ou se battre et gagner, le plus important, c’est de le faire.

C’était donc un troisième et dernier tome qui monte crescendo et qui se termine en beauté et tout en poésie, une fin qui ne pouvait être mieux faite.

« Faites tomber les murs. C’est la seule chose qui importe en fin de compte. Personne ne sait ce qui arrivera une fois qu’ils seront abattus : on ne voit pas ce qu’il y a derrière, on ignore si on trouvera la liberté ou le malheurs, le bonheur ou le chaos. Le paradis ou l’enfer. Faites tomber les murs. Sinon, vous mènerez une vie étriquée, une vie de peur, vous vous barricaderez contre l’inconnu, vous réciterez des prières contre les ténèbres, vous laisserez parle la crainte et l’étroitesse d’esprit. Vous pourriez, bien sûr, ne jamais connaître l’enfer. Mais, dans ce cas, vous vous condamneriez ainsi à ne jamais connaître le paradis. Vous ne feriez jamais l’expérience du vide et de l’envol. Vous tous, où que vous soyez : vos grandes villes enrobées de barbelés ou dans vos petits trous paumés. Trouvez-les, ces obstacles, ces liens qui vous étouffent, ces cailloux qui pèsent lourd dans votre ventre. Et libérez-vous, libérez-vous, libérez-vous… Je vous propose un marché : je m’engage à le faire, jour après jour, si vous aussi. Faites tomber les murs. »

#amour #liberté #maladie #Nature #résistance #LaurenOliver

Delirium, Livre II, Lauren Oliver

« L’avenir se bâtit sur n’importe quoi.

Une poussière, une étincelle. Un désir d’avancer, lentement, un pied devant l’autre.

On peut construire une ville magnifique à partir de ruines. »

Lena a découvert avec Alex ce sentiment interdit qu’est l’amour. Ensemble ils se sont enfuis, déterminés à gagner la Nature pour vivre leur passion. Mais seule Lena est parvenue à franchir la frontière. Sans savoir si Alex est encore vivant. Aujourd’hui Lena a rejoint la résistance. Elle se voit confier une mission qui pourrait bien lui coûter la vie. Mais une nouvelle rencontre vient remettre en question tous ses principes. Se battre pour avoir le droit d’aimer : cela a-t-il vraiment un sens ?

Après m’être replongée dans le premier tome de Delirium, j’ai tout de suite enchaîné avec le deuxième tome. Je pense que c’est celui que je préfère de la saga, même si je ne pourrais l’affirmer que quand j’aurais lu le troisième tome. Mais pour le moment, laissez-moi vous parler de celui-ci.

Le premier chapitre est assez perturbant. J’avoue de pas m’être souvenus de ce passage et c’est donc avec surprise qu’on se demande où est-ce que Lena a atterri. Mais malheureusement, on n’a pas tout de suite la réponse car le second chapitre nous transporte au moment où le premier tome se termine. J’ai d’ailleurs adoré l’idée du « Avant » et «Maintenant», ça donne du suspense, de l’intensité et de la profondeur à l’intrigue. Mais je reviendrais là-dessus un peu plus tard.

Je vais d’ailleurs séparer mon avis en ces deux parties « Avant » et «Maintenant» car pour moi ce sont deux intrigues distinctes et qu’elles ont chacune leurs propres points.

Avant

On retrouve donc une Lena aux portes de la mort. Totalement perdue, elle a fait la seule chose qu’elle a toujours su faire : courir. Elle court, court, jusqu’à ne plus pouvoir bouger. Et à ce moment-là, elle attend la mort. On sait qu’elle ne meurt pas grâce au premier chapitre (et aussi au fait que c’est le personnage principal…) mais on est quand même inquiet pour elle, on se demande comment elle va faire pour survivre. C’est là qu’on assiste à sa renaissance. À chaque pas, à chaque souffle, elle laisse l’ancienne Lena mourir et se forge une nouvelle Lena, une battante, une fille de la Nature. J’ai trouvé ce moment très poétique et très intense.

Une nouvelle vie

Et c’est également là qu’arrivent nos nouveaux personnages. Lena se fait secourir par des Invalides qui vont l’accepter au sein de leur grande famille. J’ai beaucoup aimé ce groupe et sa dynamique. Chacun a son rôle, chacun à une utilité et œuvre pour le bien commun. Lena finit peu à peu par y trouver sa place, en tentant de se surpasser, de faire de son mieux pour survivre. Elle devient de plus en plus forte, autant physiquement que mentalement. Ce que j’ai trouvé super intéressant dans ce personnage c’est comment elle arrive à maîtriser ses émotions, à maîtriser ses souvenirs, son passé et de le refouler afin d’aller de l’avant, de vivre le moment présent et de se concentrer uniquement sur cela. Pour ce faire, elle prend beaucoup exemple sur Raven. C’est un personnage très profond également, une jeune femme qui s’est sauvé dans la Nature et qui a vécu là-bas depuis, qui a mené ce groupe d’Invalides à travers la Nature et a tout fait pour les maintenir en vie. Elle porte un poids énorme, une grande responsabilité envers ce groupe. Raven est quelqu’un de très dur en revanche, je trouve que sa responsabilité envers le groupe l’empêche de s’épanouir vraiment, de vivre comme elle l’entend alors qu’au final, c’est le but de la Nature. Et j’ai trouvé cela un peu dommage que Lena devienne un peu comme elle au début.

La Nature

Dans ce tome, on voit donc à quoi ressemble la vie dans la Nature. Dans le précédent, on idéalise un peu cet endroit, on se représente la liberté, la joie, l’amour. Mais finalement, c’est plus compliqué que cela. Dans la Nature, la chose la plus importante, c’est la survie. À travers cela, on nous montre également la douleur que provoque l’amour. Lena souffre. Elle souffre de son amour perdu, elle souffre de la séparation de ses proches, de sa vie d’avant et de l’avenir incertain. Elle a totalement changé d’univers, elle est en pleine remise en question sans avoir non plus le temps de s’adapter.

Maintenant

Parallèlement, la résistance est introduite. Lena est en colère contre le système qui lui a enlevé Alex et sa famille et elle cherche à se venger. Pour cela, elle veut participer activement au sein de la résistance.

Ce que j’aime chez la résistance, c’est le fait qu’ils se battent pour le droit de choisir, pour le libre arbitre. Ce n’est pas une question de vouloir aimer ou non, comme dit Lena c’est la question d’avoir le choix de prendre le mauvais chemin. Je comprends l’idée de vouloir éviter aux gens de prendre de mauvaises décisions et de souffrir mais le fait de choisir est ce qui nous définit, le libre arbitre est une part importante de l’humain et on ne devrait pas la lui retirer. Je suis donc d’accord avec la résistance sur ce point-là. En revanche, je suis en total désaccord avec la manière dont ils mènent le combat. Je suis d’accord avec Lena quand elle dit qu’au fond, ils ne valent pas mieux que l’APASD.

L’APASD

L’APASD pense qu’il vaut mieux sacrifier une minorité pour le bien-être commun. Je ne suis pas d’accord. Pour moi, toute vie humaine est aussi importante que la vie de l’humanité tout entière. Mais eux, cela ne les dérange pas de faire des essais sur des enfants, afin d’éradiquer ce mal si fatal qu’est l’amour. Leur peur les pousse à devenir de plus en plus radical jusqu’à ne plus être rationnel du tout selon moi. Ils n’ont aucun recul sur les conséquences qu’engendrent leur pratique, au lieu de l’améliorer, on a l’impression qu’ils ne font qu’aggraver les choses. J’ai été assez choquée par ce que proposait Thomas Finnerman et encore plus par le fait qu’il rassemblait un grand nombre autour de lui qui partage son opinion. C’est à ce moment que l’on rencontre également son fils, Julian, la figure même de l’APASD. Il est tout ce que Lena déteste. Il est pour le fait d’éradiquer le mal qu’est l’amour quitte à y laisser la vie. J’ai eu beaucoup de mal à comprendre pourquoi il était aussi engagé, je sais bien qu’il a été éduqué de manière à craindre l’amour et à vouloir subir le Protocole pour son bien, mais de là à tenter au risque de mourir, j’ai du mal à savoir pourquoi. Lena avait peur de cela car sa mère était « malade » et qu’elle avait peur de l’avoir contracté à son tour et de subir le même sort que sa mère. Mais lui n’a pas eu un exemple aussi fort.

Une histoire qui se répète

Mais bon, il se retrouve néanmoins coincé avec Lena pendant une bonne partie du livre et commence à douter du bien-fondé du Protocole à son tour. J’ai trouvé que c’était une bonne idée de mettre Lena à la place d’Alex, de la voir faire douter quelqu’un comme on l’avait fait douter avant. C’est un changement de rôle intéressant, elle passe de celle qui met en doute, qui découvre, à celle qui sait et qui ouvre les yeux des autres. J’ai donc bien aimé le fait qu’il y a des références à ce qu’elle avait vécu avec Alex. En revanche, je n’ai pas aimé que l’histoire d’amour se répète. J’ai trouvé que cela n’apportait rien à l’histoire et donnait une généralité qui n’a pas lieu d’être. Je comprends le fait de faire ressentir de l’amour à une personne pour qu’elle comprenne que ce n’est pas un mal mais je pense qu’il aurait été encore plus intéressant de voir une autre forme d’amour se développer (l’amitié ou une relation fraternelle par exemple).

Avant VS Maintenant

D’ailleurs, j’ai trouvé que l’intrigue du « Maintenant » n’est pas aussi bien développée que celle du « Avant ». Pour moi, elle ne sert pas à grand-chose hormis pour introduire la résistance et je trouve cela dommage. L’intrigue n’est pas très bien ficelée, c’est un peu tiré par les cheveux selon moi. En revanche, j’ai bien aimé le fait de nuancer le groupe de résistants. En effet, on se rend compte que même s’ils ont une belle cause, ils agissent de la même manière que les Invulnérables, ils se permettent de sacrifier des personnes pour leur cause. Je comprends le fait de se porter volontaire, d’être prêt à mourir pour la cause que l’on défend, mais je ne comprends pas le fait que l’on sacrifie autrui pour sa propre cause. Personnellement, j’aurais trouvé leur cause plus noble et plus impactant si, justement, ils avaient refusé de sacrifier des gens, de ne pas tuer et de montrer que l’amour n’est justement pas un mal, l’amour ce n’est pas tuer, ce n’est pas détruit, que l’amour c’est sauver.

Voilà donc mon avis sur ce deuxième tome de Delirium. J’ai beaucoup aimé ce tome, particulièrement la partie « Avant » que je trouve très belle et très profonde. Let’s go pour le tome trois !

#liberté #Nature #maladie #amour #résistance #LaurenOliver