Le chant des Géants, David Bry

« La magie, c’est parler à l’oreille de géants endormis. »

Entrez, entrez.
Asseyez-vous, n’ayez pas peur. Il reste de la place, là, au fond, près de la cheminée.
Oui. C’est bien. Très bien. Commandez des bières, des pommes braisées, ce que vous voudrez, mais faites vite. Vous autres, dans la paille, rapprochez-vous, calez-vous
contre les murs, les tonneaux, les pieds des tables.
Voilà…
Le feu ronfle, les bûches craquent. La nuit est tombée. Les marmites sont vidées.
Laissez-vous aller. Fermez les yeux. Juste un peu.
Et écoutez-moi.
Je vais vous raconter une histoire.
Celle de notre île d’Oestant où dorment trois géants : Baile, aux rêves de mort et de musique, Leborcham, mère du brouillard, des collines et des plaines, et enfin le puissant Fraech aux songes de gloire et de batailles.
Je vais vous parler de guerres, d’amour et de trahisons, de cris, de sang et de larmes.
Je vais vous parler de grands espoirs, de ce qui est vain. De ce qui meurt.
Alors, fermez les yeux.
Laissez-vous aller.
Voilà.
Mon histoire commence sur la lande, en bord de mer, dans le château de l’étrange roi Lothar.


Sans doute le roman que j’attendais le plus cette année. J’ai été intriguée par les quelques lignes que David Bry a semées sur ses réseaux sociaux durant l’écriture et le travail éditorial des éditions HSN a achevé de me convaincre avec sa couverture magnifique. Sitôt acheté, sitôt lu (ou presque). Et comme chaque roman de David Bry, il a été un coup de cœur.

Comme toujours, l’écriture de l’auteur a pour moi cet effet magique de me porter dans son univers tragique, poétique où les personnages font face à leur destin, l’épée au clair. Ici ce sont deux frères qui s’affrontent selon les rêves des Géants, sous la menace de la brumenuit qui engloutit peu à peu leur monde. Une lutte sanguinaire, épique, tragique qui emprunte tout aussi bien à la tragédie antique qu’à la littérature médiévale. Des personnages hantés, empreints de doutes et de remords, des personnages humains et légendaires, dont on racontera l’histoire jusqu’à la fin des temps.
Je ne saurais vous en dire plus de peur de vous gâcher l’incroyable conte qu’est ce roman. Je vais donc m’arrêter sur ces quelques lignes et vous dire une dernière chose : lisez-le. Et à l’auteur : merci pour ce nouveau coup au cœur.

Skin Trade, G.R.R. Martin

« Nous avons bâti cette cité en partant de rien. Le sang et le fer ont formé les fondations de cette cité : le sang et le fer l’ont nourrie, ainsi que ces habitants Les vieilles familles connaissaient le pouvoir, et elles savaient comment faire la grandeur de cette ville. Nous sommes tombés bien bas. Nous devons nous souvenir de nos origines. Le fer noir et le sang rouge. »

Il fût un temps où cette ville était au centre du monde. Un temps où sa puissance se nourrissait du sang et du fer. Mais aujourd’hui elle n’est plus que rouille et elle attend la ruine. C’est un territoire parfait pour Willie Flambeaux et Randi Wade. Lui est agent de recouvrement, elle, détective. Mais lorsqu’une série de meurtres particulièrement atroces ensanglante cette ville qu’ils croyaient si bien connaitre, ce n’est plus dans le labyrinthe des rues qu’ils auront à mener l’enquête, mais dans les recoins les plus sombres de leurs propres passés. Là où se cachent leurs plus grandes peurs.

G.R.R. Martin et moi sommes partis d’un mauvais pied. Je l’ai connu, comme une bonne majorité, grâce à la série Game of Thrones dont j’ai adoré les premières saisons. C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que je m’étais plongée dans le premier intégrale de cette série. Mais j’en suis ressortie mitigée, un peu déçue par la lourdeur du style et par certains personnages (si vous voulez plus de détails, je vous mets ICI ma chronique sur ce premier intégrale). Ensuite, j’ai tenté un de ses livres de SF, L’Agonie de la Lumière, et cela a été un vrai flop. Je n’ai pas du tout aimé l’ambiance ni l’univers et l’histoire m’a laissé indifférente. Alors quand les éditions ActuSF (que je remercie !) m’ont proposé Skin Trade, j’ai beaucoup hésité. Finalement, le côté un peu bit-lit avec des loups-garou a fini par me convaincre.

Skin Trade est l’histoire de Willie, un loup-garou, qui voit les gens de sa meute mourir de manière atroce les uns après les autres. Sachant qu’il est le prochain, il demande de l’aide à Randi, détective humaine, pour comprendre ce qui se passe.

L’histoire est donc très intrigante et sombre, comme on peut s’y attendre de la part de l’auteur. J’ai beaucoup aimé suivre l’enquête qui tient en haleine. Les personnages sont également attachants, notamment Randi. J’ai eu un peu plus de mal avec Willie, trouvant son humour et ses blagues sexuelles un peu lourdes à la longue. Néanmoins, il reste un personnage très atypique, un loup-garou asthmatique et un peu misérable, qui fait assez pâle figure devant la personnalité forte de Randi. Ce duo improbable possède tout de même une bonne dynamique et s’engage dans une enquête sanglante et glauque.

J’ai été totalement prise par la plume de Martin cette fois, la trouvant agréable et parfaite pour ce format de novella à la mythologie réinventée et innovante.

Pour conclure, Skin Trade fut une lecture qui m’a réconcilié avec la plume de G.R.R. Martin et qui prouve son talent d’auteur. Je me plongerais donc avec confiance dans la suite du Trône de Fer et dans ses autres romans du même genre de Skin Trade.

#vengeance #monstre #surnaturelle #survie #GRRMartin #magie #Mystère #ActuSF

Le Dernier Souffle, tome 1 : Le Don, Fiona McIntoch

« Le coup allait être mortel. Il le sut à la seconde même où il capta la lueur menaçante de la lame à l’entame du mouvement ; et il l’accepta. »

Encore adolescent, Wyl Thirsk doit assumer le rôle pour lequel on le destinait depuis sa naissance : commandant en chef des armées de Morgravia! Une responsabilité qui le conduit à la cour du prince Celimus, un despote sadique. Là, un geste de bonté envers une sorcière condamnée au bûcher vaudra à Wyl un don miraculeux, ainsi que la colère de son seigneur et maître.

Contraint de lui obéir, Wyl est envoyé au Nord où la guerre menace, pour une mission suicidaire à la cour ennemie… avec pour seule arme un mystérieux pouvoir dont il ne soupçonne pas même l’existence. Or, s’il n’embrasse pas le Dernier Souffle, il signera sa perte… et celle du pays qu’il a juré de défendre.

J’ai toujours beaucoup entendu parler de la saga Le Dernier Souffle, que l’on voit un peu comme une incontournable de la Fantasy. L’ayant reçu pour Noël, je me suis plongée dedans à l’occasion du challenge le Mois de la Fantasy. Ce fut malheureusement un gros flop pour moi et je vous explique pourquoi.

Des personnages peu profonds

Si j’ai tout d’abord éprouvé de l’affection pour le personnage principal, Wyl, j’ai tout de même fini par être déçue par son évolution. J’ai trouvé sa personnalité et sa psychologie traitée en surface, sans réelle profondeur, et c’est un défaut que j’ai retrouvé dans de nombreux personnages. Celimus est un méchant car il est… méchant. C’est une vision manichéenne, superficielle qui manque de nuance à mon goût ainsi que de réalisme. Les changements qui s’opèrent chez les personnages, notamment chez Wyl sont trop soudains, l’autrice va un peu vite en besogne selon moi. On ne s’attarde pas assez sur la psychologie des personnages alors que son univers offre de belles occasions de le faire. Le personnage que j’ai vraiment apprécié a été Cailech qui montre bien plus de nuance, un roi bon avec son peuple et ambitieux mais qui se trouve également être intransigeant avec les étrangers, voire impitoyable.

Une vision des femmes décevante

Mais la chose qui m’a le plus déçue a été la vision des femmes qu’offre ce tome. Si j’ai tout d’abord été contente de découvrir le personnage de Valentyna, une princesse au caractère bien trempé et solide, qui ne s’embête pas de choses futiles et qui va droit au but, indépendante et imposante. Malheureusement, elle devient très vite une jeune fille qui se pâme devant le premier bel homme aux allures de bad boy qu’elle rencontre. Ce fut pour moi une énorme déception qui m’a un peu énervé. Quant à la sœur de Wyl, Ylenna, n’a été qu’une demoiselle en détresse qui n’a fait que subir tous les événements, sans jamais être dans l’action. La déception est d’autant plus grande que c’est une femme qui écrit.

Une intrigue difficilement construite

L’intrigue fut pour moi aussi décevante que les personnages. Je l’ai trouvé décousue, un peu brouillon. On ne comprend pas tout à fait toutes les motivations de Wyl, il va à gauche et à droite sans réelle raison. Les événements s’enchaînent bien trop vite et de manière peu réaliste. J’ai donc finit par décrocher vers le milieu du livre, ce qui est fort dommage.

Pour conclure, ce fut une déception sur beaucoup de points et il n’y a pas eu assez de points positifs pour que je continue la série. Je pense donc que ce sera le premier et dernier livre que je lirai de cette trilogie.

#magie #Milady #Bragelonne #pouvoirs #survie #tyranie

Jivana, Nadia Coste

« La mort te fuit,

Les dieux te gardent,

L’espoir suffit,

Quand l’ombre gagne »

Jivana est une jeune fedeylin qui porte en elle un joli secret : depuis toute petite, elle partage son corps avec l’esprit d’une déesse qui a échoué à se réincarner. Les deux âmes, loin d’être concurrentes, sont devenues amies et même un peu plus.

Alors que des nuées d’insectes obscurcissent le ciel et imposent une nuit sans fin, le désespoir frappe leur village. Jivana et sa déesse partent à la recherche d’une solution pour que l’astre du jour brille enfin à nouveau. Une quête périlleuse qui les changera à jamais…

J’avais beaucoup entendu parler de Jivana à sa sortie, notamment auprès de mes collègues de Bloggers’. J’ai donc sauté sur l’occasion de découvrir la plume de Nadia Coste à l’occasion de mon tout premier Service Presse en partenariat avec les Éditions ActuSF, que je remercie une fois encore pour cette opportunité. C’est donc parti pour un petit tour du Vaste Monde !

Jivana et Savironnah : un corps, deux entités

« Que n’aurais-je donné pour être près de toi ?

Un regard, un baiser, vaudrait tous les combats.

Si mes ailes t’enveloppent de leur maigre chaleur

Ce n’est rien comparé au foyer de mon coeur. »

La première chose qui m’a frappé dans ce livre et où j’ai trouvé la vraie touche d’originalité provient de Jivana et de Savironnah : deux esprits qui partagent un seul et même corps. En effet, quand Jivana n’était encore qu’une petite bulle, l’esprit de Savironnah a tenté de s’incarner en elle mais en vain. Elle est donc restée coincée dans le corps de Jivana et elles ont dû partager le même corps. Pourtant, plutôt que d’avoir l’impression d’avoir deux esprits totalement séparés, leurs relations est si fusionnelle qu’on a l’impression qu’elles forment un tout. Elles sont en parfaite harmonie, elles font chacune partie l’une de l’autre et elles ont appris à vivre comme cela.

Leur relation est touchante et profonde, on ressent la grande et vive affection que chacune éprouve pour l’autre et j’ai trouvé ce lien magnifique. Lien qui évolue d’ailleurs au fil de leur long périple. J’avoue avoir été déconcertée par la tournure que prend leur relation, je ne m’attendais pas à cette évolution-là, que j’ai du coup trouvé un peu rapide et tombant comme un cheveu sur la soupe. Je n’avais pas du tout vu cette relation sous cet angle et du coup ça a été un peu bizarre de changer de perspective aussi rapidement. Mais l’attachement de Jivanna et Savironnah l’une pour l’autre reste tout de même très belle, pleine de sincérité, d’amour et de tendresse. On ressent tout cela comme une brise qui caresse, une étreinte réconfortante, une chaleur agréable… C’est un très beau souvenir que je garderais de ma lecture.

Un monde vu en grand

Tout comme j’ai été charmé par la relation entre les deux personnages principaux, le fait de plonger dans le monde d’une petite créature volante a été vraiment très chouette ! Cela m’a apporté un petit quelque chose à ma lecture, qui fait toute la beauté de ce Vaste Monde.

C’était tout de même un peu perturbant au départ de devoir changer d’échelle quant à notre vision du monde, de visualiser les choses en plus grand, de se retrouver dans la tête d’un petit corps capable de monter sur un hibou considéré comme géant… C’est vraiment une expérience que j’ai aimé vivre, l’autrice réussis à nous faire visualiser les choses de manière convaincante. Je repense aux scènes où Jivana tente de rétablir son vol sous le souffle du vent, ses ailes blanches trop petites pour contrer l’air. Ce sont de petits détails qui font toute la différence.

Un long voyage

C’est donc avec ses petites ailes que Jivana s’envole vers une longue et rude quête pour sauver le Vaste Monde. J’ai bien aimé l’idée de quête et les différentes aventures que vivent Jivana et Savironnah.

Malheureusement, j’ai trouvé que le voyage n’était pas assez construit. Il y a trop d’enjeux en cours, trop de buts et on finit par s’y perdre car tout se mélange : il faut aider Savironnah à s’incarner, retrouver Tharanys, faire revenir le Dor… On espère que les réponses se trouvent à tel endroit mais finalement non, alors on va ailleurs et ainsi de suite… On a également plusieurs ennemis, on ne sait pas trop qui est le véritable ennemi dans le sens où ils n’ont pas de lien entre eux et cela a été assez perturbant pour moi. On ne s’arrête pas assez sur les choses importantes et du coup on a du mal à faire le tri dans les informations. Il y avait également un peu trop de prophéties à mon goût, je ne savais plus à laquelle on faisait référence et cela m’a un peu perdu.

« Un gardien pour veiller sur leur sommeil.

Les herbes du souvenir pour conserver l’esprit.

Les dieux s’endorment un soir et s’éveillent un matin.

Entre deux cycles de vue, ils hantent la terre, sans corps, dépossédés de leurs grands pouvoirs.

Lorsqu’ils changent d’enveloppe, leur mémoire complète revient enfin, et leur force aussi.

Mais un nouvel éveil ne peut se dérouler qu’à l’endroit même où a eu lieu le premier. »

Une belle mythologie

Mais même si j’ai trouvé qu’il y avait trop de prophéties différentes, j’ai trouvé la mythologie de cet univers très belle.

Des astres qui naissent de l’amour, des dieux qui protègent et guident leur peuple… C’est une mythologie basée sur l’amour, l’admiration et la dévotion. La croyance et la dévotion sont une véritable lumière à travers ce monde plongé dans l’obscurité.

Petit conseil pour la fin : il vaut mieux lire les romans de cet univers qui précèdent cette histoire, afin de ne pas être perdu dans les références. C’est quelque chose qui m’a personnellement manqué, beaucoup de choses m’ont échappés et ça m’a un peu frustrée. Mais ça, c’est uniquement parce que j’aime tout savoir ! Pour ceux que ça ne gêne pas de garder une part de mystère, cela n’influe pas du tout sur l’histoire en elle-même.

Donc pour conclure, ce fut une belle lecture pleine d’aventures. J’en retiendrais tout particulièrement cette belle relation pleine d’amour, de tendresse et de chaleur entre Jivana et Savironnah et le monde unique qui est né de la belle plume de l’autrice.

#magie #quête #voyage #Mystère #Naos #destin #survie

Perismer, Livre I : La Reine des Noctères

« Que ce soit chez les fayeries ou les humains, il semblait n’exister qu’une seule espèce de mâles. Un simple sourire suffisait à leur faire envisager une conclusion des plus évidentes. Et dans un deuxième temps, sans se préoccuper de votre avis, ils vous considéraient comme leur propriété exclusive. »

Ils sont cinq. Cinq adolescents qui vivent depuis leur plus jeune âge dans un monastère isolé du monde extérieur. Par une nuit tragique, ils échappent de justesse à l’agression de ténébreuses créatures et, pour survivre, doivent se résoudre à l’exil.

Un long périple les attend, au cours duquel ils n’auront pas d’autre choix que d’apprendre à s’entraider et à dépasser leurs différences, car face à eux se dresse la Reine des noctères, un fléau qui les considère déjà comme ses pires ennemis.

Ayant rencontré l’auteur durant le SLPJ de Montreuil, je me suis laissé tenter par cette aventure fantastique d’un groupe d’enfants choisis pour sauver le monde. Et c’est sans regret que j’ai fermé ce livre et que j’attends la suite avec impatience !

Des personnages bien particuliers

La première chose qui m’a frappé dans ce roman c’est la particularité des personnages. En effet, chaque personnage a un trait spécifique, qui le définit. Ce qui rend chaque personnage unique en son genre.

Amonis, l’homme de main

Amonis est un jeune garçon défini par son physique. C’est un jeune homme au tempérament impulsif, qui n’est pas d’une intelligence exceptionnelle mais qui a une résistance physique à la douleur et à la magie qui dépasse de loin celle des autres. C’est un personnage que j’ai beaucoup apprécié, surtout pour son amour pour les jumelles et sa volonté profonde de vouloir les protéger envers et contre tout. Il est comme un grand frère pour elles et il fait passer leur survie avant la sienne, leur bien-être avant la sienne. C’est un personnage très touchant et qui évolue bien.

Pharnis, l’intellectuel

Contrairement à Amonis, la particularité de Pharnis est son intelligence et sa culture. Il est passionné par ses recherches dans lesquelles il se plaît énormément. C’est celui qui a le plus de mal à quitter le monastère, à quitter ses livres. Il a une soif d’apprendre et il est doué à cela. Son savoir dépasse celui des autres malgré son jeune âge. Avec ce savoir, il développe une certaine maturité mais sans pour autant se défaire de son esprit d’enfant. Cet esprit refait surface quand il rencontre la très jolie Farah. J’ai beaucoup apprécié le rappel de son âge à ce moment, qui prouve que, quoiqu’il se passe, ce sont avant tout des adolescents, des enfants. J’ai beaucoup aimé Pharnis pour son amour de la connaissance et du savoir et son lien très fort avec Amonis, qu’il considère pratiquement comme un frère.

Erian, le télépathe

Quant à Erian, c’est un petit garçon craintif, qui est souvent paralysé par la peur. Il n’a pas de réel point fort, c’est un petit garçon comme un autre, au détail près qu’il est télépathe. Même s’il ne maîtrise pas totalement son don, il reste néanmoins quelqu’un qui possède un grand pouvoir. Mais cela reste beaucoup pour ses frêles épaules. C’est un personnage qui m’a beaucoup touché par sa fragilité et qu’on voit grandir et prendre des décisions difficiles au fil du voyage. Il fait preuve de beaucoup de courage pour endurer des évènements qui le dépassent.

Swenn et Colleen, les jumelles dragons

Swenn et Colleen sont deux petites jumelles qui se ressemblent autant physiquement que mentalement. Elles partagent un lien très fort, même pour des jumelles. Elles ne peuvent vivre l’une sans l’autre. Ce sont deux petites filles qui ajoutent une étincelle de joie et de lumière dans cet univers un peu sombre et monotone, une belle touche d’innocence.

Une famille pas comme les autres

Ce que j’ai beaucoup apprécié au sein de ce groupe, c’est qu’ils se voient plus comme une famille que comme des amis.

Amonis, Pharnis et les jumelles ont été élevés ensemble et partagent un lien très fort. Les deux garçons sont comme des frères et les jumelles voient en eux, des grands frères prêts à tout pour les protéger.

Erian est un peu à part, du fait qu’il n’est arrivé que plus tard. Mais il entretient tout de même une relation presque fraternelle, quoique conflictuelle, avec Amonis.

Ce lien très particulier change un peu de ce que l’on a l’habitude de voir. Si on s’attend à un lien d’amitié fort, on ne s’attend tout de même pas une fraternité aussi profonde. Personnellement, je n’ai pas réussi à les voir comme des amis mais plutôt comme une grande famille, comme des frères et sœurs, et je trouve cela très bien. Cela rend leurs relation tout à fait uniques.

Farah, la fayeries téméraire

Si les jumelles sont la touche d’innocence, Farah, elle, est la touche de féminisme de ce livre. C’est un personnage que j’ai beaucoup apprécié, fort et au tempérament de feu. Elle sait ce qu’elle est, ce qu’elle représente et elle en est fière. C’est une combattante, une guerrière qui n’hésite pas à prendre les armes. C’est un personnage que j’ai beaucoup aimé pour sa farouche détermination et son assurance.

Ces six personnages ne sont que des enfants qui se voient attribuer un lourd fardeau pour leurs jeunes épaules. Ce que j’ai le plus apprécié chez eux, c’est le fait qu’ils ne maîtrisent pratiquement pas leurs pouvoirs, qu’ils sont totalement dépassés par les évènements. Cela dénature totalement le cliché des héros aux pouvoirs incroyables capables de sauver le monde. Ce ne sont que des adolescents sur qui le ciel est tombé sur la tête. Ils ne comprennent pas ce qui leur arrive et ils tentent le tout pour le tout afin de survivre. Au final, ce n’est pas leurs pouvoirs qui font d’eux des héros mais c’est leur courage et leur force qui leur permettent de survivre et de continuer leur chemin.

Etan d’Ismaval, le Chevalier plein d’honneur

Heureusement pour cette jeune petite équipe, ils ne sont pas seuls ! Etan d’Ismaval, le héraut royal a pour mission de les escorter en lieu sûr. Si tout ne se passe certes pas comme prévu, le chevalier reste tout de même fidèle à sa parole et suit les enfants pour les protéger coûte que coûte. C’est un personnage qui impose le reste et qui s’attache de plus en plus aux enfants, notamment à Erian. Il agit avec honneur et courage tout au long de cette aventure et c’est un personnage que j’ai beaucoup aimé découvrir.

Un univers imaginaire européen

L’histoire débute dans un monastère comme on en voyait à l’époque dans les pays européens, notamment en France. Les jumelles sont les seules représentantes de la gent féminines et les moines vivent selon un rythme donné. C’est également un paysage boisé, qui rappelle nos paysages et cela m’a fait plaisir, moi qui suis plutôt habituée aux inspirations américaines ou anglaises. C’est d’ailleurs un univers bien développé, on découvre différents peuples, différentes cultures. J’ai beaucoup aimé la tension qui réside entre les fayeries et les hommes, leur divergence d’opinion et leur vision du monde totalement différente.

Autre petit point positif : j’adore l’idée des griffons ! J’en ai rarement trouvé dans mes lectures et c’est une créature que j’aime beaucoup.

Un style vagabond

L’histoire tourne donc autour de ce malheureux groupe d’adolescents qui se retrouve plongé dans une aventure qui les dépasse totalement. On passe d’un point de vue à un autre au sein du groupe et c’est une idée que j’ai beaucoup aimée. On commence par le point de vue d’Amonis pour ensuite vagabonder à travers les différents points de vue des personnages. Cela m’a permis de m’attacher un peu plus à cette petite bande et de découvrir leur manière de voir les choses.

Une intrigue aventurière

Ce que j’ai aimé dans ce livre, c’est l’esprit du voyage. Si l’on passe d’un point de vue à un autre, on passe également d’un lieu à un autre. La bande d’adolescents ne cessent de fuir la menace qui pèse sur eux, essayant de trouver refuge tout d’abord chez (insérer le nom) puis chez les fayeries.

Pour conclure, ce fut un très beau voyage en compagnie d’adolescents attachants et courageux dans un univers original et riche. J’ai hâte de connaître la suite de leurs aventures !

#quête #magie #amitié #pouvoirs #survie #surnaturelle #FranckDive #Naos

Hunger Games, L’Embrasement, Suzanne Collins

« Gale a raison. Si les gens ont assez de courage, nous tenons peut-être une occasion unique. Il a raison aussi en affirmant que, puisque c’est moi qui ai tout déclenché, je pourrais faire beaucoup. Même si j’ignore totalement par où commencer. »

Après le succès des derniers Hunger Games, le peuple de Panem est impatient de retrouver Katniss et Peeta pour la Tournée de la victoire. Mais pour Katniss, il s’agit surtout d’une tournée de la dernière chance. Celle qui a osé défier le Capitole est devenue le symbole d’un rebellion qui pourrait bien embraser Panem. Si elle échoue à ramener le calme dans les districts, le président Snow n’hésitera pas à noyer dans le sang le feu de la révolte. A l’aube, des jeux de l’Expiation, le piège du Capitole se referme sur Katniss…

Après avoir refermé le premier tome de Hunger Games, je ne pouvais que me plonger dans le deuxième. Katniss et Peeta ont survécu aux Jeux mais Katniss a provoquer la colère du président Snow et doit tout mettre en œuvre pour éviter de déclencher une révolution qui mettrait en danger sa famille. Mais contre un régime aussi tyrannique, la révolte n’est-elle pas justement la meilleure solution ?

Katniss, un symbole malgré elle

On retrouve donc une Katniss encore traumatisée par les Jeux qu’elle a vécus. Elle ne cesse d’y penser, de revoir les scènes de l’arène, les victimes des Jeux… Elle tente comme elle peut de garder la tête hors de l’eau, d’oublier tout ce qui s’est passé. J’ai trouvé que son traumatisme était très bien retranscrit, on ressent parfaitement sa détresse et son combat intérieur pour s’en sortir.

Malheureusement, elle ne peut plus échapper au Capitole et doit subir la Tournée de la Victoire. C’est à ce moment qu’elle se rend compte que, comme lui dit Haymitch, plus jamais elle ne descendra de ce train. Ayant en plus de cela provoqué le Président Snow avec les baies, elle se doit de lui prouver qu’elle a agi par amour pour Peeta et non pour se révolter contre le système. Cette fois, Katniss ne doit pas uniquement sauver sa peau, mais celle de tous ceux qu’elle aime. On la sent oppressée par cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête tout le long de la Tournée de la Victoire. Pourtant, alors qu’elle tente de faire de son mieux, elle ne cesse de raviver la flamme de la révolte à travers les districts, ce qui la désespère de plus en plus.

Mais ce qui l’achève, c’est l’annonce des Jeux de l’Expiation. Au moment où elle apprend qu’elle retourne dans l’arène, elle perd totalement pied. J’ai trouvé ce moment très fort, on sent quelque chose se briser à l’intérieur d’elle. Mais dans le même temps, un changement s’opère. Contrairement au premier tome où elle décide de gagner pour sa petite sœur, cette fois c’est un autre but qui la motive : sauver Peeta. Malgré le fait qu’elle ait voulut l’oublier, on se rend compte qu’elle tient tout de même à lui, quitte à mourir pour le sauver. J’ai trouvé que cette décision l’a métamorphosé. En effet, après avoir pris cette décision, elle devient beaucoup plus combattante, elle a moins peur et elle devient plus provocante.

Peeta, le roc durant la tempête

Quant à Peeta, je trouve qu’il est resté fidèle à lui-même. Tout comme dans les premiers Jeux, son seul but est de sauver Katniss. J’aime vraiment beaucoup la sincérité qu’il dégage et le dévouement qu’il a pour les personnes qu’il aime. Il ne se laisse pas abattre, il met tout en œuvre pour réussir. C’est lui qui pousse Katniss et Haymitch à s’entraîner pour les Jeux et qui développe des stratégies pour gagner.

Depuis le premier tome, il donne l’impression d’être le plus faible des deux, et pourtant, quand on prend du recul, c’est celui qui est le plus déterminé. Quand Katniss a pris peur et qu’elle a pensé à s’enfuir, il a plutôt cherché une solution pour s’en sortir. Quand il a appris qu’il retournait peut être dans l’arène, son premier réflexe a été de penser à Katniss et au moyen de la sauver. Au final, c’est celui qui gère le mieux les situations de crise. C’est la voix de la raison, le roc auquel Katniss se raccroche pour ne pas perdre pied.

Katniss et Peeta, un couple pas si factice que cela

Dans ce deuxième tome, on voit Katniss commencer à se rendre compte de ses sentiments pour Peeta. Si tout le monde semble se mettre d’accord pour dire qu’ils ont tous les deux des sentiments l’un pour l’autre, on ne peut pas en dire autant des deux principaux concernés. Peeta semble persuadé que ses sentiments ne sont pas partagés tandis que Katniss se sent déchirée entre ses sentiments pour Gale et son attachement pour Peeta. Pourtant, ils se raccrochent l’un à l’autre afin de ne pas perdre pied. Ils comptent l’un sur l’autre pour repousser les cauchemars de l’autre, ils se comprennent mieux que quiconque. Mais surtout, ils sont prêts à sacrifier leur propre vie pour celle de l’autre.

Gale, un rebelle jaloux

Quant à Gale, j’ai un peu plus de mal à l’apprécier dans ce tome par rapport au précédent. Ce n’est plus le compagnon de chasse de Katniss mais plutôt le rival de Peeta. Sa jalousie ressort et il reproche injustement à Katniss son comportement dans l’arène. De plus, quand elle accepte enfin sa proposition de s’enfuir, c’est à son tour de refuser. Je l’ai donc trouvé très injuste envers Katniss, ne cherchant pas à la comprendre et à s’entêter. C’est également un personnage qui devient de plus en plus virulent par rapport à la rébellion. On sent que sa colère contre le Capitole grandit de plus en plus au point où il a du mal à la contenir en public. Si la peur est l’émotion qui caractérise Katniss dans ce tome, c’est la colère qui caractérise Gale.

Haymitch, un personnage que l’on découvre

«- Un dernier conseil ? demande Peeta.

– Restez en vie, grogne Haymitch. »

J’ai été très contente de voir le personnage d’Haymitch se développer autant dans ce deuxième tome. On en apprend plus sur son passé, ce qui nous aide à mieux comprendre son présent.

C’est un personnage tragique, moissonné deux fois de suite pour les Jeux de l’Expiation. Quand il se rend compte qu’il risque de retourner dans l’arène, quelque chose se brise de nouveau en lui. On le sent lasse et résigné. Cela m’a fait mal au cœur de voir cette nouvelle facette chez lui. On découvre également à quel point il est intelligent et surtout, à quel point il ressemble à Katniss. Ils ont beaucoup de choses en commun -leur caractère, leur expérience avec les alliés dans l’arène- et c’est pour cela qu’ils se comprennent aussi facilement mais qu’ils ont également autant de mal à s’entendre. C’est une relation profonde et compliquée qu’ils développent tous les deux et que j’ai trouvé géniale.

J’ai également été un peu déçu qu’il mente à Peeta et Katniss, même si cela était nécessaire. Mais on se rend compte aussi à quel point il tient à eux deux et que, depuis leur rencontre, son objectif est de les garder tous les deux en vie.

Cinna, le premier rebelle

De nouveau, j’ai adoré ce personnage, à la fois doux et fort. C’est un styliste hors pair, j’ai beaucoup aimé imaginer ses robes. Mais c’est surtout un ami inestimable pour Katniss. Il est toujours à ses côtés et la soutient quoiqu’il arrive.

Le message qu’il fait passer à travers la robe de mariée de Katniss est incroyablement fort. Grâce à cette robe, il montre que l’on peut se soulever contre cette tyrannie et qu’il le fait lui-même avec courage et fierté. Il ne se bat pas, il n’a pas un rang particulier dans le gouvernement et pourtant, c’est le premier à s’être levé contre le système et avoir fait signé son acte de rébellion. J’admire son intégrité et son courage qui le caractérise.

Effie, un personnage qui évolue

Effie est celle qui a le plus changé entre le premier et le deuxième tome. Même si elle reste toujours aussi pointilleuse sur les bonnes manières et l’organisation, on sent qu’elle se rend compte de l’injustice que subissent Katniss et Peeta et sa tristesse face à leur sort. J’ai beaucoup aimé ce personnage car il montre, ainsi que Cinna, que le Capitole n’est pas habités que par des moutons à l’esprit vide et qu’ils sont également capable de remettre en question le système et de prendre conscience de son injustice.

Finnick, le tribut adulé

Un tout nouveau personnage important entre en scène dans ce deuxième tome. C’est le très adulé Finnick Odair, vainqueur le plus jeune des Jeux qui nous vient du Disctrict Quatre. Je dois avouer qu’au début, j’étais aussi dubitative que Katniss. Tout comme elle, on se méfie de Finnick qui semble ne pas être digne de confiance. Mais plus elle passe de temps avec lui et plus elle apprend à lui faire confiance. C’est un personnage que j’ai beaucoup aimé découvrir. Il passe d’une célébrité adulé à une personne bien plus profonde, bien plus torturée au fur et à mesure du tome.

D’autres personnages sont également introduits, tels que Johanna, Beetee ou encore Maggs. Grâce à eux, on en apprend un peu plus sur les capacités des autres districts mais également les vainqueurs des Jeux des années précédentes. En effet, j’ai trouvé l’idée très intéressante de nous présenter les autres personnages comme Katniss, Peeta et Haymitch.

Un climat dangereux

Dans ce deuxième tome, l’ambiance est bien différente du premier. Un souffle de colère, de révolte se lève et cela n’augure rien de bon…

Un parfum de révolution

Si dans le premier tome, on se rend compte que le peuple est exploité par le Capitole, on sent qu’il est également résigné et qu’il ne cherche pas à se défendre. Or, au moment où Katniss brandit les bais, quelque chose change. Les gens voient en elle un symbole, un signe, qui montre que le Capitole ne peut pas avoir la main mise sur tout le monde impunément. Inconsciemment, Katniss devient un symbole, un exemple à suivre et cela bien malgré elle. Elle a beau essayer de calmer la foule, elle ne fait que l’enflammer de plus en plus. Même les gens du Capitole commencent à remettre en question le principe des Jeux. J’ai personnellement beaucoup apprécié voir le peuple rendre les coups, se défendre et ne plus se laisser faire. Si Katniss les a inspirés, c’est le peuple qui la pousse à se battre et se révolter à sa manière dans cette nouvelle arène.

Des Jeux pas comme les autres

« Au soixante-quinzième anniversaire, afin de rappeler aux rebelles que même les plus forts d’entre eux ne sauraient l’emporter sur le Capitole, les tributs mâles et femelles de chaque district seront moissonnés parmi les vainqueurs survivants. »

Car oui, Katniss est de retour dans l’arène. Mais cette fois-ci, tout est différent. Non seulement, elle doit combattre des vainqueurs comme elle, mais elle ne se bat plus pour gagner.

En effet, cette fois le but de Katniss est différent : sauver Peeta. Pour la première fois, deux tributs se battent pour garder l’autre en vie. D’ailleurs, ils ne sont pas les seuls. Finnick sauve la vie à Peeta deux fois dans l’arène. Cette fois, les Jeux ne sont plus une question de tributs qui s’entretuent mais de tributs qui s’allient pour sortir de cet enfer. A quelques exceptions, ils veillent les uns sur les autres et tentent de faire s’échapper Katniss et Peeta. L’arène elle-même est différente. Dans les premiers Jeux, le Haut Juge n’intervenait que pour pousser un tribut vers les autres. Cette fois, on a l’impression que l’arène a pour but de les exécuter un à un. A chaque heure, un quartier de la jungle met en danger les tributs et fait des morts. Si certains meurent au combat, la plupart meurent à cause de l’arène. J’ai trouvé l’idée très intéressante car elle reflète l’objectif du Président Snow : montrer au peuple que même les vainqueurs ne sont pas en sécurité et qu’ils sont sous son pouvoir. Malheureusement pour lui, il a sous-estimé la volonté et les capacités des vainqueurs et du peuple, et ses Hunger Games volent en éclat sous la flèche de Katniss.

Pour conclure, c’est un deuxième tome explosif plein de tension. J’ai beaucoup aimé cette nouvelle ambiance et cette montée de révolte. Les personnages sont de plus en plus développés et j’ai adoré l’évolution des personnages principaux. Je n’ai maintenant qu’une envie : plonger dans la révolte du troisième tome.

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La Dystopie

« Dystopie, nom féminin : au contraire de l’utopie, la dystopie relate une histoire ayant lieu dans une société imaginaire difficile ou impossible à vivre, pleine de défauts et dont le modèle ne doit pas être imité. » L’Internaute.

Définition

Le mot « dystopie » vient de l’anglais dystopia, qui a été formé par l’association du préfixe dys– et du radical d’origine grecque, τόπος (topos : « lieu »). Cette association a été conçue pour rappeler le terme utopie, auquel il s’oppose.

Ce sous-genre de la Science Fiction est apparu au milieu du XXème siècle, avec Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley, 1984 de George Orwell et Ravage de René Barjavel. Dans la dystopie, le projet utopique est présenté comme réalisé : les bonnes lois sont appliquées et tout le monde est donc censé être heureux. Mais cette réalisation n’est pas, comme dans l’utopie, une réalité. Les lois ne sont en réalité pas aussi bonnes et justes que le prétend le gouvernement qui l’a mis en place et le peuple en subit les conséquences. Un héros finit par retrouver lucidité et conscience de soi, ce qui amène à une révolte.

L’impact que ces romans ont eu sur la science-fiction à souvent amener à qualifier de dystopie toute œuvre d’anticipation sociale décrivant un avenir sombre. La dystopie, ou contre-utopie, est donc l’histoire d’un régime politique ou d’une société qui fonctionne mal.

Objectif

L’objectif principal de la Dystopie est de mettre en garde le lecteur en montrant les conséquences néfastes d’une idéologie (ou d’une pratique) présente à notre époque. Les personnages principaux sont des inadaptés qui refusent ou ne peuvent se fondre dans la société où ils vivent.

Thèmes

  • L’utilisation de moyens médicaux pour contrôler les individus violents, contestataires ou plus simplement pour endormir l’angoisse est l’un des piliers du Meilleur des mondes et il est également présent dans la série Delirium ou encore Uglies.
  • Le thème d’une société très organisée, refermée sur elle-même et séparée par des murs d’un monde chaotique (Delirium, Hunger Games, La Sélection…).
  • Le thème plus large d’un futur non plus radieux, mais inquiétant et sans espoir, ou encore celui d’une concentration de tout le pouvoir entre les mains d’une petite élite.

Les œuvres

Classiques : Le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley, 1984 de George Orwell, Le Passeur de Lois Lowry, La Planète des Singes de Pierre Boulle, La Servante Ecarlate de Margaret Atwood

Jeunesse : The Hunger Games de Suzanne Collins, Delirium de Lauren Oliver, Uglies de Scott Westerfeld, Les Oubliés de Léna Jomahé, Boys Out ! de Rawia Arroum, Le Joyau d’Amy Ewing, La Sélection de Kiera Cass, The Book of Ivy de Amy Engel, Forget Tomorrow de Pintip Dunn, Divergente de Veronica Roth, The Scorpion Rules d’Erin Bow, Promise d’Ally Condie

#révolte #survie #liberté #résistance #tyranie

Hunger Games, Suzanne Collins

« Il arrive alors une chose inattendue. Pour moi, en tout cas, parce que je ne pensais pas compter dans le district Douze. Mais il s’est produit un changement quand je me suis avancée pour prendre la place de Prim, et on dirait désormais que je suis devenue quelqu’un de précieux. Une personne, puis deux, puis quasiment toute la foule porte les trois doigts du milieu de la main gauche à ses lèvres avant de les tendre vers moi. C’est un vieux geste de notre district, rarement utilisé, qu’on voit parfois lors des funérailles. Un geste de remerciement, d’admiration, d’adieu à ceux que l’on aime. »

Un jeu imposé, 24 candidats, le gagnant survivra !

Les Hunger Games ont commencé. Le vainqueur deviendra riche et célèbre. Les autres mourront…

Dans un futur sombre, sur les ruines des Etats-Unis, un jeu télévisé est créé pour contrôler le peuple par la terreur

Douze garçons et douze filles tirés au sort participent à cette sinistre téléréalité, que tout le monde est forcé de regarder en direct. Une seule règle dans l’arène : survivre, à tout prix.

Quand sa petite soeur est appelée pour participer aux Hunger Games, Katniss n’hésite pas une seconde. Elle prend sa place, consciente du danger. A seize ans, Katniss a déjà été confrontée plusieurs fois à la mort. Chez elle, survivre est comme une seconde nature…

Hunger Games est ma trilogie préférée. Ces livres m’ont beaucoup apporté et me tiennent énormément à cœur. Alors chaque année, je les relis, je retourne à Panem vivre les Jeux de la Faim. Voici donc mon avis sur ma relecture de ce premier tome.

Le style

Comme à chaque fois, la première chose qui me frappe, c’est le style. Je l’ai toujours trouvé très simple et le fait que ce soit écrit à la première personne et au présent m’a toujours un peu perturbé. Ce n’est pas le style que je préfère mais je trouve qu’il reste tout de même le plus adapté à cette histoire. De plus, cela ne m’a pas empêché de replonger tout de suite dans cet univers, de me retrouver dans la peau de Katniss.

Katniss Everdeen, la fille du feu

Katniss Everdeen. C’est un personnage que j’admire énormément et dans lequel je me retrouve. Elle me touche beaucoup de par sa personnalité qui ne ressemble pas à celle des autres personnages principaux : elle est rationnelle, pragmatique, elle ne fait pas de sentiment. Ce n’est pas un personnage qui est là pour se faire aimer. Son premier instinct, c’est la survie, le premier réflexe qu’elle a est de sauver sa peau et elle l’assume pleinement. C’est ce qui l’a maintenu en vie pendant toutes ces années et c’est ce qui l’a sauvé dans les Jeux. C’est une battante, une survivante qui a de la colère à revendre. Elle n’aime pas sa situation, elle en veut au monde entier pour sa condition dont elle essaye désespéramment d’en sortir. Je l’admire pour sa force, pour son courage. Mais elle est également guidée par son amour pour sa sœur. Elle a préféré se condamner en se portant volontaire à la place de sa sœur plutôt que de la laisser se faire tuer dans l’arène. Tout ce qu’elle fait par la suite, c’est pour Prim, pour ne pas la décevoir, pour aller la retrouver et continuer à veiller sur elle. Et ce qui l’a aidé, c’est son don d’archère. Moi qui adore le tir à l’arc, je ne l’ai que plus aimé encore. Son talent pour la chasse est impressionnant, la manière dont elle réfléchit, dont elle se déplace. L’arène était son territoire. Mais si elle a gagné, c’est également grâce à ses alliés.

Haymitch, un mentor hors du commun

Il y a tout d’abord Haymitch. C’est l’un de mes personnages préférés avec Katniss et Cinna. On le rencontre complètement ivre mort, incapable de lâcher son verre d’alcool et de rester un minimum correct pendant plus de 2 minutes. C’est d’ailleurs drôle au début mais tout de même triste à voir. Néanmoins, plus l’intrigue avance, plus on se rend compte qu’il n’est pas qu’un simple alcoolique. C’est un mentor hors pair, qui a compris le réel sens des Jeux et comment tirer les ficelles pour gagner. Il a vu en Peeta et Katniss une chance de s’en sortir et il s’y est accroché. Il a été leur plus grand atout dans ces Jeux.

J’ai d’ailleurs beaucoup aimé la relation qu’il entretient avec Katniss. Ils ne s’aiment pas au début, mais, comme l’a dit Peeta, ils se ressemblent et c’est cette ressemblance qui va faire qu’ils vont réussir à communiquer dans l’arène. Katniss arrive à comprendre tous les messages que lui envoie Haymitch, que ce soit par paquet ou justement, par absence de paquet. J’ai trouvé ça très profond comme relation.

Cinna, un ami et allié

Vient ensuite Cinna. Mon cher Cinna. J’ai trouvé ce personnage très beau. C’est le premier voire le seul ami de Katniss au Capitole. Dès le début, quelque chose est passé entre eux, on le sent tout de suite. Il y a quelque chose en plus chez lui qui le différencie des autres. Non seulement, il se distingue par sa simplicité du point de vue physique mais aussi par son ingéniosité et sa perspicacité dans le choix des costumes de Katniss. C’est le premier qui la lance réellement dans la compétition, qui fait qu’elle attire l’attention dès sa première apparition. Mais tout en la rendant mémorable, il fait en sorte qu’elle reste fidèle à elle-même. Et c’est en cela que Katniss lui en est le plus reconnaissante. Il l’accepte et l’aime telle qu’elle est et il fait en sorte que le reste du pays la voie telle qu’elle est. Cinna est unique.

Effie, un personnage attachant

Même si ce n’est pas évident au premier abord, Effie aussi est un petit atout. C’est un personnage assez marrant et attachant. Je trouve qu’elle représente très bien le Capitole dans son insouciance et sa jovialité face à des jeux aussi cruels. Néanmoins, elle se prend d’affection pour ses deux tributs et les aide au mieux. C’est elle qui leur apprend les codes du Capitole et qui fait en sorte qu’ils soient irréprochables en public.

Rue, l’alliée inattendue

Une autre alliée importante : Rue. C’est un personnage très émouvant. Elle reste innocente jusqu’à la fin et elle rend Katniss très humaine. Grâce à elle, Katniss ne perd pas la raison, elle lui donne un but et un sentiment de familiarité. En effet, elle voit en Rue sa petite sœur, Prim, et a ce sentiment de devoir la protéger. J’ai trouvé cela très réaliste de voir que Katniss allait jusqu’à confondre les deux prénoms et qu’elle attache autant d’importance à protéger Rue comme si c’était sa petite sœur.

Peeta Mellark, le garçon aux pains

Mais le plus grand allié de Katniss, son roc, c’est Peeta. Au début, quand on n’a jamais lu le livre, on se pose des questions sur lui : est-il sincère ? Est-ce une stratégie et va-t-il se retourner contre elle ? Mais plus on avance, plus on apprend à le connaître et on ne peut pas imaginer qu’il s’en prenne à elle. Au contraire, il fait absolument tout pour la sauver. À commencer par la rendre désirable. Il expose son amour pour elle au grand jour et utilise sa sincérité pour la protéger et tenter de la faire gagner. Si l’on devait réduire Peeta à un mot, ce serait la sincérité. Ou l’amour. Et c’est ce que j’aime le plus chez lui. Car, c’est avec ce genre de valeurs, que l’on pourrait croire être une faiblesse dans ce genre de contexte, un désavantage dans les Jeux, qui fait qu’au final, il va gagner.

Gale, un ami d’enfance

En dehors des Jeux, Gale reste la personne la plus importante pour elle, hormis sa sœur. Ils ont tous les deux une relation très particulière, on sent qu’il y a de l’amitié mais tout de même un peu plus que cela, du moins du côté de Katniss. C’est son meilleur ami, mais aussi son partenaire de chasse, celui qui l’aide à nourrir sa famille. C’est également celui qui la pousse à utiliser ses talents de chasseuse pour gagner. Il la pousse à se battre, à ne pas abandonner tout de suite.

Le Capitole, un régime totalitaire

Mais même si Katniss est bien entourée, il n’empêche que le Capitole reste omniprésent. Que cela soit dans les districts avec les règles établies et la peur constante du gouvernement, ou que ce soit dans l’arène, le Capitole est toujours là. On sent son poids pesé sur tout le monde. Chaque choix que Katniss fait dans l’arène, est calculé en fonction de ce qui plaira ou non au gouvernement. Elle y fait beaucoup référence, toujours à surveiller les caméras, à surveiller ses paroles et l’expression de ses émotions. Elle n’est tranquille à aucun moment. C’est comme cela que l’on sent à quel point la tyrannie s’est instaurée dans ce pays, à quel point le peuple est opprimé.

C’est donc avant tout une intrigue politique. On voit comment Katniss, une fille du peuple opprimé, va réussir à survivre à un régime aussi injuste et tyrannique. On voit à quel point un gouvernement peut être ferme, à quel point un peuple peut vivre dans la peur et la misère. C’est un monde d’inégalité et d’injustice. Il monte les districts les uns contre les autres afin de mieux régner sur la totalité grâce aux Jeux. Chaque district a un intérêt à voir son tribut gagner et va donc souhaiter la mort des autres tributs des autres districts. Les districts des carrières sont détestés par les autres et eux-mêmes les méprisent en retour. Le peuple est totalement divisé.

Et le Capitole n’est pas spécialement mieux loti. Il vit certes bien, dans le confort, mais il est totalement aliéné contrairement au peuple du district qui a les yeux ouverts sur la situation. Dans ce milieu, les Jeux représentent une sorte de téléréalité auxquelles ils prennent plaisir à assister, sans se rendre compte des conséquences et sans se rendre compte qu’on les manipule à travers cela.

Diviser pour mieux régner. C’est la devise du Président Snow. Un personnage assez intéressant d’ailleurs, mais qui n’est pas encore totalement développé dans ce premier tome, donc je vous en parlerais surtout dans les prochains.

Les Hunger Games

Mais ce qui marque le plus la cruauté du gouvernement, c’est les Hunger Games. L‘idée de mettre 24 enfants dans une arène afin qu’ils s’entre-tuent devant tout le pays, devant leurs parents, leurs familles, est tout simplement inhumain. On pousse des enfants à se battre, à tuer. Même les carrières, qui semblent les plus avantagés, sont quand même des enfants que l’on a changés en machine à tuer. Chacun de ces tributs est un petit pion avec lequel le gouvernement s’amuse une fois par an afin de punir le peuple d’avoir essayé de se soustraire de son emprise. Ce qui m’a le plus touché, c’est la petite Rue de 12 ans, sa mort injuste, ainsi que la mort horrible de Cato. Étant du point de vue de Katniss, on ne l’aime pas car c’est un adversaire et qu’il n’est clairement pas le plus aimable des tributs. Mais même elle le prend en pitié à sa mort. Pour ma part, elle m’a glacé le sang. Lire une mort aussi lente et douloureuse d’un pauvre enfant qui, au fond, n’avait rien demandé est horrible. Et c’est ce qui rend le Capitole encore plus cruel.

Voilà donc toute ma réflexion sur ce premier tome que je trouve incroyable de par ses personnages réalistes et poignants ainsi que par son intrigue à couper le souffle.

#Jeux #survie #tyranie #SuzanneCollins