Déracinée, Naomi Novik

La vérité ne signifiait rien si elle n’était pas partagée : il était vain de passer sa vie à la hurler aux quatre vents si personne n’était là pour l’écouter.

Depuis toujours, le village de Dvernik est protégé des assauts du Bois – une forêt maléfique douée d’une volonté propre – par le «Dragon», un puissant magicien. Celui-ci, en échange de ses services, prélève un lourd tribut : à chaque génération, la plus jolie jeune femme de la communauté disparaît dans sa tour. Cette année, c’est Kasia qui sera choisie. Forcément, c’est la plus belle, la plus populaire. Personne n’en doute, et encore moins Agnieszka, qui n’a jamais voulu de cet honneur. Mais les choses ne vont pourtant pas se passer comme prévu, et Agnieszka va découvrir un monde au-delà de l’entendement…


Je ne m’attendais absolument pas à une telle lecture. Pourtant, j’avais déjà découvert l’autrice au travers de la Fileuse d’Argent qui possède le même rythme que celui-ci, mais il ne l’égale en rien côté retournement de situation !

Roman de Fantasy au cœur d’un imaginaire polonais, Déracinée nous offre une histoire qui prend certes son temps, mais qui ne laisse pas non plus son lecteur s’ennuyer. La première partie du roman est introductrice, nous permettant de nous lier aux personnages et à l’univers. J’ai beaucoup aimé le personnage d’Agnieszka, au cœur farouche et passionné. Le Dragon, bien que problématique sur ses débuts avec son attitude revêche et acerbe, a su m’attendrir quelque peu malgré tout. J’ai surtout été conquise par l’alchimie entre les deux personnages et leur magie. Magie que j’ai adoré voir se développer au fil de l’histoire. Le système, quelque peu flou il faut l’avouer, n’en est pas moins fascinant. J’ai notamment apprécié le fait que la rigidité scientifique du Dragon s’oppose si bien à la magie intuitive et plus naturelle d’Agnieszka, qui n’est pas sans rappeler la relation qui se tisse entre Ophélie et Thorn de la Passe-Miroir.

La deuxième partie du roman entame un rythme plus frénétique, où Agnieszka prend de l’assurance, ce qui m’a fait l’apprécié d’autant plus. Les enjeux montent crescendo, tout autant que la tension dans l’atmosphère du roman, qui le rend captivant. J’ai beaucoup aimé la manière dont l’amitié entre Kasia et Agnieszka se poursuit et évolue. C’est un roc auquel les deux jeunes femmes s’accrochent au cœur d’un ouragan de nouveautés et de dangers.

La troisième est dernière partie est douloureusement longue, l’autrice faisant peser le suspense jusqu’aux dernières pages, rendant difficile les pauses dans la lecture. J’ai dévoré cette dernière partie en deux jours, ne quittant mon livre qu’à regret tellement les choses s’enchaînent.

Ce qui m’a le plus ravie dans ce roman, c’est le fait de ne pas pouvoir anticiper les futures actions. Je me suis totalement laissée porter par le récit et l’autrice, qui m’a baladé tout du long, passant de révélations en révélations, de surprise en surprise sans que cela n’ait une seule once d’incohérence. C’est vraiment un sentiment très appréciable qui m’a rendu ma lecture d’autant plus agréable.

Pour conclure, ce fut donc une longue lecture mais la longueur n’a fait que permettre de savourer cette histoire et sa magie. Je suis officiellement conquise par Naomi Novik !

Laisser un commentaire